Louis-Rémy Aubert-Roche
Naissance | |
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Décès |
(à 64 ans) 10e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Louis-Rémy Aubert |
Nationalité | |
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Lieu de détention |
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Louis-Rémy Aubert-Roche est un médecin français né le à Vitry-le-François et mort à Paris le . Il fut médecin en chef de la Compagnie du Canal de Suez et dirigea le service des maladies contagieuses pendant la construction du Canal[1].
Il fut, en 1846, l'un des fondateurs du périodique L'Union médicale, avec Amédée Latour et Gustave-Antoine Richelot.
Il est le gendre du médecin Louis Charles Roche qui fut président de l'Académie de médecine.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils de Remy Antoine Aubert, de Sompuis, marchand et proche de la famille Royer-Collard et de Marie Madeleine Leblanc, il fit ses études au collège de garçons de Vitry-le-François avec Delauny-Decriennes et Etienne Gallois, avant d'étudier à la Faculté de médecine de Paris. Il y côtoie Camille-Louis Berrier-Fontaine sur les bancs de la fac et dans les rangs de la Société des droits de l'homme.
En 1830, il participe aux événements des Tuileries contre les Gardes Suisse. Puis en 1832, il rentre à Vitry lors d'une épidémie de choléra pour y soigner ses habitants. Il passe sa thèse le .
Il prit part aux événements lors du Massacre de la rue Transnonain en . Un procès s'ouvrant, il s’exila en Egypte et fut condamné par contumax par la Cour des Pairs à dix ans de détention et surveillance perpétuelle en 1836.
Il voyage alors en Abyssinie afin d'exercer à l'hôpital d'Alexandrie, où il rencontra le vice-consul Lesseps. Désireux d'étudier la peste qui dévastait le pays, il devient médecin major pour le Pacha dans l'hôpital Lesbekié, puis l'hôpital Kars-el-Rin au Caire avant d'exercer en tant que médecin-chef de l'hôpital Ras-el-Tin à Alexandrie avant de se faire expulser[2]. Suzanne Voilquin le décrivit dans ses Lettres sur L'Egypte comme un "républicain compromis dans les troubles d'avril 1834 et qui se réfugie en Egypte, où il sympathise avec les saint-simoniens et trouve un emploi dans les services de santé du vice-roi à Alexandrie". Il quitte l'Egypte en .
Il obtint sa grâce grâce à l'intervention du conte de Molé et Pierre-Paul Royer-Collard. Il épouse Louise Marie Roche en et ajoute alors le nom de son beau-père célèbre médecin à son patronyme.
En 1848, alors qu'il est médecin à Athis dans l'Orne, il participe aux journées de février 1848 à Paris. En tant que lieutenant à la cinquième légion[3], il entre parmi les premiers dans la cour des Tuileries[4]. Il est alors nommé Commissaire général par le gouvernement provisoire pour la région Est. Il se présente à la députation pour la Marne mais fut battu par Jean Bertrand. En 1853 il condamné avec Proudhon à trois mois de prison pour ses articles dans des journaux républicains et fut détenu à la Prison Sainte-Pélagie puis à la Conciergerie.
En 1857 il fut nommé médecin chef de la compagnie de Suez et reste en Egypte jusqu'en 1869.
Il fut chevalier de la Légion d'honneur le [5], de l'ordre saints Maurice et Lazare, de Ordre de Léopold, d'Isabelle la Catholique et commandeur de l'ordre de François Joseph[6],[7]
Travaux sur la peste
[modifier | modifier le code]Il est connu pour son ouvrage de 1840 intitulé De la peste ou typhus d'Orient : Documents et observations recueillies pendant les années 1834 à 1838, en Égypte, en Arabie, sur la Mer Rouge, en Abyssinie à Smyrne et à Constantinople, dans lequel il décrit ses observations médicales en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Dans ce livre, il fait mention de ses observations médicales lors de son séjour en Orient pendant 4 ans. Il en déduit, à tort et contre l'avis de ses collègues contagionnistes, que la peste n'est pas une maladie contagieuse et résulte d'un simple manque d'hygiène. Il prétend également pouvoir guérir la peste avec le haschisch[2].
Lors de son exercice en Egypte, il demanda l'autorisation de faire des autopsies pour mieux étudier la peste, il fut alors accusé de sacrilège, entraînant la colère du docteur et menant à son expulsion de son hôpital pour "avoir troublé la tranquillité publique"[2].
Par ailleurs, après son expulsion, en se basant sur les registres, Aubert-Roche fit d'importantes conclusions : la plupart des épidémies survenaient sur des bateaux avant leur arrivée au port, les cargos provenant de bateaux non-infectés ne transmettaient pas la maladie et le temps d'incubation était de maximum 8 jours. Ces points confirmaient que la peste était une maladie contagieuse et que la quarantaine dans les ports était nécessaire afin d'arrêter sa propagation[8].
Décorations
[modifier | modifier le code]- Chevalier de la Légion d'honneur (19 janvier 1867)
- Chevalier de l'ordre de Léopold
- Chevalier de l'ordre d'Isabelle la Catholique
- Chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Louis Aubert-Roche » (voir la liste des auteurs).
- (en) Richard Leslie Hill, A biographical dictionary of the Sudan, , 409 p. (ISBN 0-7146-1037-2, lire en ligne), p. 62
- Marcel Emerit, Le premier projet d'établissement français sur la Côte des Somalis, Outre-Mers, Revue d'histoire, (lire en ligne)
- Journal de la garde nationale et de l’armée du 1 mars 1848.
- Echo de la Marne du 27 février 1848.
- sur la base Léonore.
- Nécrologie dans le Messager de la Marne, 26 décembre 1874 par M. Deconveance.
- Daniel Chérouvrier, « Troyes-en-Champagne: Louis -Rémy Aubert-Roche 1810-1874, médecin, commissaire général pour la région Est en 1848, médecin chef du Canal de Suez », sur Troyes-en-Champagne,
- (en-US) « PLAGUE – MEDICINE – ISTANBUL: Conseil Supérieur de Santé de l’Empire Ottoman. Messieurs. Dans la séance du 13 Septembre tenue par l‘academie des Sciences à Paris, Mr. le Dr. Aubert lut in Mémoire… », sur Daša Pahor
Liens externes
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- Ressource relative à la santé :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Base Léonore