Lilli Henoch

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Lilli Henoch
Biographie
Naissance
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Nationalité
Domiciles
Berlin-Schöneberg (jusqu'au XXe siècle), arrondissement de Tempelhof-Schöneberg (jusqu'au XXe siècle)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Sport
Disciplines sportives
Lieu de détention
Distinction
Plaque commémorative

Lilli Margarethe Rahel Henoch, né le  à Königsberg et morte le dans le ghetto de Riga, est une athlète allemande, championne d'Allemagne dans quatre disciplines différentes, devenue professeur de gymnastique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lilli Henoch est la fille du marchand juif Lei Hennoch et de sa femme Rose. Elle a une sœur aînée et un frère cadet et grandit à Königsberg (province de Prusse-Orientale)[1],[2],[3]. Son père meurt en 1912[4]. Alors qu'elle a 19 ans, sa famille s'installe à Berlin où sa mère se remarie. Au début des années 1920, elle rejoint le Berlin Sports Club (BSC), dont un quart des membres est juif. Elle ne participe pas aux Jeux Olympiques d'été de 1924 parce que l'Allemagne est interdite de participation à la suite de la Première Guerre mondiale[5],[3]. En 1924, elle entraîne la section féminine du Bar Kochba Berlin. Elle est membre de l'équipe de hockey féminine qui gagne le championnat national l'année suivante[4]. En 1933, après l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler et à la suite des lois racistes nazies, elle et les autres membres juifs du BSC sont obligés de quitter le club[2]. Elle rejoint alors le Jüdischer Turn-und Sportclub 1905 (club de sport et de gymnastique juif), où elle intègre l'équipe de handball[6]. Elle y conduit également des entraînements de gymnastique. En tant que juive, elle n'est pas autorisée à participer aux Jeux olympiques d'été de 1936[7].

Carrière[modifier | modifier le code]

Entre 1922 et 1926, elle gagne dix titres de championne d'Allemagne dans plusieurs disciplines : au lancer de poids (1922-1925), au lancer de disque (1923-1924), en saut en longueur (1924) et en relais, 4 × 100 m (1924-1926)[1],[2].

En disque, elle établit le record du monde le avec un lancer à 24,90 m. L'année suivante, elle bat son propre record avec un nouveau lancer à 26,62 m. Elle gagne le championnat d'Allemagne en 1923 et 1924 et remporte la médaille d'argent en 1925[8].

En 1923, elle reçoit la médaille de bronze au Championnat d'Allemagne de saut en longueur puis la médaille d'or l'année suivante[9].

Le , elle bat le record du monde en lancer de poids avec un lancer à 11,57 m. Elle est championne d'Allemagne de 1922 à 1925 et vice-championne d'Allemagne en 1921 et 1926[10].

En 1924, 1925 et 1926, elle est championne d'Allemagne du 4 × 100 m avec ses partenaires de club.

Mort[modifier | modifier le code]

Le , sa mère de 66 ans, son frère et elle sont déportés dans le ghetto de Riga en Lettonie[1],[2],[11] où sa mère et elle sont assassinées par les Einsatzgruppen dans une forêt environnante, leurs corps (et ceux des autres juifs assassinés) enterrés dans une fosse commune[1],[12]. Le sort de son frère reste inconnu.

Carrière sportive[modifier | modifier le code]

Championnat d'Allemagne

  • 1922 : lancer de poids
  • 1923 : lancer de poids ; lancer de disque
  • 1924 : 4 × 100 m ; saut en longueur ; lancer du poids ; lancer du disque
  • 1925 : 4 × 100 m ; lancer de poids
  • 1926 : 4 × 100 m

Records du monde

  • Lancer de disque : 24,90 m (Berlin, ) ; 26,62 m (Berlin, )
  • Lancer de poids : 11,57 m (Leipzig, )

Commémoration[modifier | modifier le code]

Elle est inscrite à l'International Jewish Sports Hall of Fame en 1990[13].

Elle fait partie des athlètes commémorés dans l'exposition « Zwischen Erfolg und Verfolgung – Jüdische Stars im deutschen Sport bis 1933 und danach » (Entre la réussite et la persécution - les stars juives du sport allemande à partir de 1933) installée dans la gare centrale de Berlin pendant les Maccabiades en [14].

Une rue porte son nom à Berlin, dans le quartier de Prenzlauer Berg[15].

En 2008, une Stolpersteine est apposée sur le mur de la maison où elle vécut à Berlin[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Lilli Henoch », sur www.jewishsports.net (consulté le )
  2. a b c et d (en) Joseph M. Siegman, The International Jewish Sports Hall of Fame, SP Books, , 220 p. (ISBN 978-1-56171-028-7, lire en ligne)
  3. a et b (en) Bob Wechsler, Day by Day in Jewish Sports History, KTAV Publishing House, Inc., , 404 p. (ISBN 978-1-60280-013-7, lire en ligne)
  4. a et b (en) « Jewish Women in Gymnastics and Sport in Germany; 1898–1938 », Journal of Sports History,‎ (jsh2602e.pdf)
  5. (en) « The Nazi Olympics Berlin 1936 », sur www.ushmm.org (consulté le )
  6. a et b (en) Simon Sturdee, « Berlin ceremonies mark Olympic history's darker side », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  7. (en) Paul Taylor, Jews and the Olympic Games : The Clash Between Sport and Politics : with a Complete Review of Jewish Olympic Medallists, Sussex Academic Press, , 268 p. (ISBN 978-1-903900-88-8, lire en ligne)
  8. « Leichtathletik - Deutsche Meisterschaften (Diskuswerfen - Damen) », sur www.sport-komplett.de (consulté le )
  9. « Leichtathletik - Deutsche Meisterschaften (Weitsprung - Damen) », sur www.sport-komplett.de (consulté le )
  10. « Leichtathletik - Deutsche Meisterschaften (Kugelstoßen - Damen) », sur www.sport-komplett.de (consulté le )
  11. (en-US) Ira Berkow, « Sports of The Times;The World Outside The Stadium », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  12. (en-US) « The Forgotten Olympians », Jewish Week,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « 5 News Names in Jewish Hall of Fame », sur news.google.com (consulté le )
  14. (de) Martin Einsiedler, « Die Nazis nahmen ihr erst den Lebensinhalt und dann das Leben », Der Tagesspiegel Online,‎ (ISSN 1865-2263, lire en ligne, consulté le )
  15. (de) « Lilli-Henoch-Str., Berlin Stadtplan - meinestadt.de », sur www.meinestadt.de (consulté le )