Aller au contenu

Les Deux Magots

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 12 novembre 2010 à 01:25 et modifiée en dernier par ΛΦΠ (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Façade du café « Les Deux Magots ».

Les Deux Magots est un café parisien du quartier de Saint-Germain-des-Prés, dans le 6e arrondissement.

Modèle:Station du métro de Paris

Histoire

Origine du nom

Les statues des deux magots, à l'intérieur du café.

Le nom du café « Les Deux Magots » – c'est-à-dire, « les deux figurines chinoises » – provient de l'enseigne d'un magasin de nouveautés qui occupait depuis 1812 le 23 rue de Buci, et qui vendait de la lingerie en soie, les magots évoquant le pays d'origine de l'étoffe. Ce commerce de soieries avait pris le nom des « Deux Magots » en référence à une pièce de théâtre à succès du moment, intitulée « Les Deux Magots de la Chine »[1]. En 1873, le magasin est transféré place Saint-Germain-des-Prés, à l'emplacement actuel du café des « Deux Magots ».

La naissance du café et de la légende littéraire

En 1884, le magasin laisse la place à un café liquoriste, à la même enseigne. De nombreux écrivains tels que Verlaine, Rimbaud ou Mallarmé prennent alors l'habitude de s’y rencontrer. Le Café « Les Deux Magots » commence ainsi à jouer un rôle important dans la vie culturelle de Paris.

En 1914, Auguste Boulay rachète le café (qui se trouve au bord de la faillite) pour 400 000 francs[1]. Dans les années 1920, le café accueille les surréalistes sous l'égide d'André Breton, bien avant les existentialistes qui firent les belles nuits des caves du quartier.

En 1933, un petit groupe d'amis surréalistes à la terrasse du café apprennent que le prix Goncourt a été décerné à André Malraux pour son livre La Condition humaine. Jugeant ce prix trop académique, ces surréalistes décident de fonder leur propre prix littéraire qu'ils nomment le Prix des Deux Magots[1]. Cet évènement marque la naissance de la légende littéraire du café[1]. Les « Deux Magots » seront par la suite fréquentés par de nombreux artistes illustres parmi lesquels Elsa Triolet, André Gide, Jean Giraudoux, Picasso, Fernand Léger, Prévert, Hemingway, Sartre ou encore Simone de Beauvoir, pour ne citer qu'eux.

Évolutions récentes

Depuis 1914, date où Auguste Boulay a acquis le café, les « Deux Magots » sont restés dirigés par la même famille. Depuis 1993, c'est Catherine Mathivat, arrière-arrière-petite-fille d'Auguste Boulay, qui est directrice du lieu[1].

Aujourd'hui le monde des arts et de la littérature y côtoie aussi celui de la mode et de la politique, mais, à cause du prix très élevé des boissons et des plats, la clientèle est devenue essentiellement touristique.

En 1989, un café-restaurant portant l'enseigne des Deux Magots a ouvert au Japon, à l'intérieur du « Bunkamura », un centre culturel animé[2] de Tokyo.

Particularités

Ayant à cœur de perpétuer les anciennes traditions, les garçons de café sont habillés d'un rondin noir et d'un tablier blanc, et le service est fait sur un plateau. La tradition se garde aussi dans les consommations : ainsi le chocolat chaud est toujours fait « à l'ancienne », à partir de carrés de tablettes[1].

Au cinéma

En 1973 dans le film Les Aventures de Rabbi Jacob, c'est devant Les Deux Magots que le personnage de Slimane se fait enlever par la police secrète de son pays[3],[4], rappelant l'enlèvement quelques années plus tôt en 1965 de Mehdi Ben Barka devant la brasserie Lipp.

En 1973 également, dans le film La Maman et la Putain, c'est à la terrasse des Deux Magots que le personnage d'Alexandre, qui y a ses habitudes, rencontre celui de Veronika[5],[6].

Références

  1. a b c d e et f Journal « Notre 6ème » n°237, novembre 2010, page 10.
  2. Présentation des Deux Magots au Japon, site du café.
  3. (fr) Aventures de Rabbi Jacob (Les) (1973), sur L2TC.com.
  4. (en) Filming locations for Aventures de Rabbi Jacob, Les (1973), sur l'Internet Movie Database.
  5. (en) Phil Powrie, The Cinema of France, Londres, Wallflower Press, , 283 p. (ISBN 1-904764-46-0, présentation en ligne), p. 133.
  6. (fr) Maman et la putain (La), sur Autour du 1er mai.

Lien externe

Sur les autres projets Wikimedia :