Les Âmes perdues (film, 2023)

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Les Âmes perdues

Titre original The Lost Souls of Syria
Réalisation Garance Le Caisne, Stéphane Malterre
Scénario Garance Le Caisne, Stéphane Malterre
Pays de production Drapeau de la France France, Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre Documentaire
Durée 99 minutes
Sortie 2023

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Âmes perdues est un film documentaire franco-allemand réalisé par Garance Le Caisne et Stéphane Malterre, sorti en 2023.

Le documentaire relate le long combat judiciaire que mènent des proches de victimes syriennes, disparues forcées ou mortes sous la tortures, pour que le régime de Bachar el-Assad réponde de ses crimes devant la justice[1].

Synopsis[modifier | modifier le code]

En 2014, sous pseudonyme, « César », un photographe légiste déserteur de la police militaire de Damas, exfiltre de Syrie plusieurs dizaines de milliers de photographies de suppliciés, qu'il a secrètement copiées sur des clés USB pendant deux ans. Anonyme, il témoigne de son rôle pendant la guerre civile syrienne, qui consistait à photographier chaque jour des dizaines de corps de détenus morts sous la torture ou exécutés dans les différentes branches des services de renseignement syriens. Ces images serviront de base de données aux proches de victimes de disparitions forcées pour leurs recherches. Les Âmes perdues suit les familles de victimes binationales et leurs avocats, qui, avec un groupe de militants des droits humains, tentent de saisir la justice en Europe, au long des rebondissements d’enquêtes et de procédures qui conduiront à l'émission de mandats d'arrêts contre les plus hauts responsables de l’administration de Bachar el-Assad pour crime contre l'humanité, montrant en creux la faiblesse des institutions internationales[2],[3],[4],[5].

Fiche technique[modifier | modifier le code]

  • Titre : Les Âmes perdues
  • Réalisation : Garance Le Caisne et Stéphane Malterre
  • Musique : Gregor Keienburg, Raffael Seyfried
  • Photographie : Thibault Delavigne
  • Son : Armin Badde, Frédéric Commault
  • Montage : Sébastien Touta
  • Société de production : Les Films d'ici
  • Pays de production : Drapeau de la France France, Drapeau de l'Allemagne Allemagne
  • Genre : documentaire
  • Durée : 99 minutes
  • Date de sortie :

Réalisation[modifier | modifier le code]

Garance Le Caisne a déjà interviewé César lors de nombreux entretiens pour l'écriture de son livre Opération César, Au cœur de la machine de mort syrienne. Pendant cinq ans, la journaliste et le cinéaste Stéphane Malterre ont suivi les proches de victimes dans leur lutte interminable pour la justice : en Espagne, où une Syrienne risque sa vie pour porter plainte pour la mort de son frère, qu'elle a reconnu parmi les photos de César, avec le soutien de l'avocate des droits humains Almudena Barnabeu et grâce aux documents collectés par le CIJA, et en France, où Obeida Dabbagh, ingénieur franco-syrien, se bat, avec l'aide de l'avocate Clémence Bectarte, pour que les autorités s'occupent du cas de son frère et son fils, Mazen et Patrick Dabbagh, également binationaux franco-syriens, victimes de disparition forcée après avoir étés arrêtés par un service de renseignement du régime et morts sous la torture[6],[7],[8],[1],[9].

Accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Les Âmes perdues
Score cumulé
SiteNote
AlloCiné 3.9 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Le Journal du dimanche 4 étoiles sur 5
Télérama 4 étoiles sur 5
Première 3 étoiles sur 5

En France, le site Allociné donne la note de 3,95, après avoir recensé 10 critiques de presse[10].

Marianne Meunier (La Croix) déclare que les journalistes relatent « avec une grande justesse, un combat sans relâche, lourd de douleur et d’espoir, que mènent depuis plus de cinq ans des proches de victimes syriennes pour que le régime de Bachar Al Assad réponde de ses crimes devant les tribunaux »[11].

Pour Benjamin Puech (Le Figaro), « les efforts, les doutes et les douleurs de ceux qui, aidés par des avocats français ou espagnols, ont cherché à connaître le sort de leurs proches retenus dans les geôles de Bachar el-Assad. Plusieurs dizaines de milliers de personnes y ont disparu depuis 2011, assure ce film aussi poignant qu'éclairant. »[12].

Pour Baptiste Thion (Le Journal du dimanche), « ce sont leur engagement [aux victimes du régime syrien, ndlr], leur espoir, leurs douleurs et leurs interrogations que Garance Le Caisne (grand reporter au Journal du Dimanche) et Stéphane Malterre racontent à la manière d’un thriller, en suivant le puzzle international qui prend forme depuis cinq ans et connaît de multiples rebondissements. Les images sont parfois dures, mais les mots disent le besoin de réparation et la force de résilience. Passionnant et émouvant »[13].

Pour Emmanuelle Skyvington (Télérama), « la déception des principaux acteurs de la dénonciation des crimes du régime syrien est bien présente dans ce documentaire qui vient rappeler ces horreurs au moment où la normalisation des relations avec le dictateur Bachar el-Assad semble de plus en plus à l’ordre du jour »[14]. Le film fait partie de coups de cœur de Télérama du festival Fipadoc[2],[15].

Pour Yohan Haddad (Première), « tourné et monté comme un film-enquête, Les Âmes perdues insuffle une terreur malsaine qui parvient à réveiller les consciences face aux immondices montrées à l’écran, qu’elles passent par les témoignages des proches des disparus comme par les images concrètes des photos vues sur ordinateur. Un regard passionnant et singulier sur un dossier hélas plus actuel que jamais »[16].

Pour Frédérik Detue, (Revue Esprit), « en accompagnant les « âmes perdues » dans leur long combat judiciaire, Stéphane Malterre et Garance Le Caisne dévoilent la portée politique de leur action. Ce que manifeste le film, en effet, c’est que, de ces démarches, dépend rien moins que la possibilité d’un monde commun »[17].

Amnesty International soutient le film « car les thématiques abordées résonnent avec son engagement de longue date visant à lutter contre l’impunité pour les crimes les plus graves »[18], de même que la Ligue des droits de l'Homme[19].

Box-office[modifier | modifier le code]

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau de la France France 2 217 entrées[20] en cours 1

Pour son premier jour d'exploitation en France, Les Âmes perdues a réalisé 1 115 entrées, dont 903 en avant-premières, pour un total de 25 séances proposées[21]. En comptant pour ce premier jour les avant-premières, le film se positionne en dixième place du box-office des nouveautés pour sa journée de démarrage, derrière Temps mort (1 496)[22]. Au bout d’une première semaine d’exploitation dans les salles françaises, le long-métrage totalise 2 217 entrées[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « « Les Âmes perdues » : face à Bachar Al Assad, une inlassable quête de justice », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Fipadoc 2023 : nos six coups de cœur dans les documentaires français », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  3. (de) « „Caesar ist ein Gefangener seines Mutes“ », sur fluter.de (consulté le )
  4. (de) « Filmtipp „The Lost Souls Of Syria“: Bilder des Todes klagen Assad an », sur vorwärts, (consulté le )
  5. eloheac, « “Les Suppliciés” en avant-première mondiale au Festival international du film documentaire d'Amsterdam (IDFA) · Bretagne Cinéma », sur Bretagne Cinéma, (consulté le )
  6. Gilles KERDREUX, « Les âmes perdues, un bouleversant documentaire sur les disparus de Syrie », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  7. (de) « Kämpfe in Einsamkeit und Trauer », sur www.amnesty.de (consulté le )
  8. « Filmemacherin Garance Le Caisne zu Gast », sur www.fraenkischertag.de (consulté le )
  9. « “Les Âmes perdues” : “En Syrie, la torture n’est pas là pour faire parler, mais pour faire taire” », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  10. « Les Âmes perdues - critique presse », sur Allociné (consulté le )
  11. Marianne Meunier, « « Les Âmes perdues » : face à Bachar Al Assad, une inlassable quête de justice » Accès payant, sur La Croix, (consulté le )
  12. Benjamin Puech, « Showing up, Nos Cérémonies, Les Gardiens de la Galaxie 3... Les films à voir ou à éviter cette semaine », sur Le Figaro, (consulté le )
  13. Baptiste Thion, « Les films à voir ou à éviter la semaine du 3 mai », sur Le JDD, (consulté le )
  14. Emmanuelle Skyvington, « “Les Âmes perdues”, un sidérant documentaire sur les crimes du régime syrien » Accès payant, sur Télérama, (consulté le )
  15. « Au Fipadoc de Biarritz : le festival des « histoires vraies » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  16. Yohan Haddad, « Les âmes perdues », sur Première (consulté le )
  17. Frédérik Detue, « Notre humanité ne tient qu’à un fil. Les Âmes perdues de Stéphane Malterre et Garance Le Caisne », Esprit (revue),‎ (lire en ligne)
  18. « [FILM] « Les âmes perdues » de Stéphane Malterre et Garance Le Caisne - Amnesty International France », sur www.amnesty.fr (consulté le )
  19. Théâtre : à voir ! Ciné, « La LDH soutient "Les âmes perdues", un documentaire de Garance Le Caisne et Stéphane Malterre - LDH », sur www.ldh-france.org, (consulté le )
  20. a et b « Les Âmes perdues - Box-office », sur Allociné (consulté le )
  21. Tanguy Colon, « Box-office 1er jour : Les Gardiens de la Galaxie 3 donne le tempo », sur boxofficepro.fr, (consulté le )
  22. Vincent Formica, « Marvel : Les Gardiens de la Galaxie 3 meilleur démarrage de la saga en France ? », sur Allociné, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]