Les « Ô » en Angleterre

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Alcuin et Charlemagne

Les antiennes « Ô » étaient connues depuis au moins le VIIIe siècle, surtout l’antienne Ô Oriens auxquelles Bède ferait allusion : Qui ideo recte Oriens vocatur, qui nobis ortum verae lucis aperiens filios, noctis et tenebrarum, lucis effecit fili… [1].

Caedmion[modifier | modifier le code]

Concernant l'antienne O Wisdom : (Cædmon's Hymn) (658-680) : Now must we praise of heaven's kingdom the Keeper
Of the Lord the power and his Wisdom [2]
The work of the Glory-Father, as he of marvels each,
The eternal Lord, the beginning established.

Christ I[modifier | modifier le code]

(Old Lyrics Advent) Le Poème de l'Avent « Christ I » en vieil anglais [3] (Christ I (en)), qui date de la fin du VIIIe siècle ou début du IXe siècle, contenu dans le « Livre d' Exeter » ( Exeter Book ) et attribué à Cynewulf en reprend sept, c'est-à-dire 439 lignes en vieil-anglais[4],[5].

Tolkien s'est inspiré de ces antiennes en vieil anglais, et de (Christ II ) en particulier l'antienne O Oriens avec « Éala Éarendel » (ce qui signifie « Aurore ») pour ses œuvres de fiction romanesque, Le Hobbit et le Seigneur des anneaux[6].


Eala earendel, engla beorhtast,
ofer middangeard monnum sended.

Hail Earendel brightest of angels
Above Middle-earth sent unto men.

Le De Laude d'Alcuin comprend dix antiennes Ô[7] dont en 1930, la Revue liturgique et monastique lui attribue la paternité[8]. On dit en effet, qu'il mourut avec joie en chantant l'antienne O Clavis David la veille de l'Ascension[9].

Elles furent chantées en Angleterre au long des siècles aussi bien chez les anglicans que chez les luthériens quoique ne faisant pas partie du Book of Common Prayer, mais des Anglican liturgical sources, comme l'English Hymnal (les versions anglaises, qui ne sont pas toujours la traduction littérale du latin, proviennent du Culte commun liturgique de l'Église d'Angleterre).

Tout comme les livres les plus anciens du chant grégorien, la liturgie conservait toujours, Outre-Manche, la huitième antienne « O Virgo Virginum ». Au contraire du continent européen, la Grande-Bretagne ne renonça jamais cette antienne. En conséquence, la pratique des antiennes se commençait le , à savoir un jour plus tôt, et l'antienne mariale était chantée le .

Cette série s'employait auprès de l'Église d'Angleterre (y compris la Cathédrale de Canterbury) jusqu'à l'époque moderne et celle-ci resta la version imprimée dans les sources de liturgie traditionnelle. Depuis 2000, toutefois, l'autorité semble avoir délaissé cette pratique médiévale anglaise pour la norme universelle, et le Culte commun prévoit désormais la version simple des antiennes et non la version octuple[10].

Julienne de Norwich commença son manuscrit Showing of Love (Westminster) avec l'antienne O Sapientia « O Ure gracious & goode lorde god shewed me in party the wisdom... »[11].

D'Angleterre elles parvinrent aux États-Unis en Amérique du Nord où elles sont très populaires[12].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • George Philip Krapp and Elliott Van Kirk Dobbie, ed., The Anglo-Saxon Poetic Records (New York, 1931-1953), vol. 3 and Bernard
  • J. Muir, ed., The Exeter Anthology of Old English Poetry (Exeter, 1994).
  • Jackson J. Campbell, The Advent Lyrics of the Exeter Book (Princeton, 1959).
  • S. Rankin, The Liturgical Background of the Old English Advent Lyrics: a Reappraisal, in Clemoes FS, p. 317–40.
  • Elles furent traduits en prose par le Cardinal John Henry Newman dans Tracts for the Times, No. 75 (Vol.3), p. 183, 206-207, et Alfred S. Cook, The Christ Of Cynewulf, p. 71–72.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Karmen Lenz, Liturgical Readings of the Cathedral Office for Saint Cuthbert, Macon State College, © 2009
  2. Sur le thème de la Sagesse en vieil-anglais consulter ce site : A Clerk of Oxford
  3. Sur l'Avent et les antiennes en vieil-anglais, Tolkien et Cynewulf, consulter ce site remarquable et très exhaustif : A Clerk of Oxford : Advent
  4. Christ I (The Advent Lyrics) | Anglo-Saxon Poetry [lire en ligne]
  5. The Anglo-Saxon O Antiphons: O Clavis David, Secrets and Songs. Hill, Thomas D., A Liturgical Source for "Christ I", 164-213 (Advent Lyric VII) Medium Aevum46 (Jan 1, 1977): 12.
  6. O-Antiphone als Initialzündung zu Tolkiens « Hobbit »
  7. Les dix antiennes d'Alcuin : [lire en ligne],
  8. Revue liturgique et monastiques, pages 1-16, 1930,16e année. Étude sur les antiennes de l'Avent considérées au point de vue liturgique. Raisons qui invitent l'auteur à attribuer à Alcuin, « avec la paternité de l'antienne O Clavis David, celle de toute la série ».
  9. Sur les antiennes à Tours, lire « Medieval Music, Legend, and the Cult of St Martin »: « performance practice » par Yossi Maurey, Cambridge University Press, 2 oct. 2014 [1]
  10. Les « antiennes O » en Angleterre Hymns and carols of Christmas : O Antiphons et pour les textes en vieil anglais voir ce très beau site aclerkofoxford.blogspot.fr : « Les Antiennes anglosaxonnes »
  11. Julia Bolton, « Julian of Norwich, her showing of love and its contextes », ©1997-2015
  12. V.K. McCarty, Keeping His O’s: the Great O Antiphons in Current Parish Usage, with particular emphasis on their usage at St. Ignatius of Antioch Church in New York City, Chicago 2011