Leporarium

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Un leporarium[1] (du latin lepus, « lièvre ») est un parc à lièvres dans l'Antiquité romaine. C'est un cas particulier des vivaria[2] que l'on trouvait à partir de la fin de l'époque républicaine autour des grandes villa[3]. Le lièvre était un animal particulièrement apprécié dans la gastronomie romaine, le meilleur gibier selon Martial[4].

Description[modifier | modifier le code]

Dans les leporaria, on gardait non seulement des lièvres, mais des lapins de garenne. Les leporaria sont les ancêtres des garennes qu'on trouve à partir du Moyen Âge et qui étaient un privilège de la noblesse[5].

La terminologie a varié selon les époques : Varron[6], au Ier siècle av. J.-C., distingue, parmi les dépendances des villae où l'on garde des animaux, les ornithones — volières pour les oiseaux —, les leporaria — enclos où l'on enferme toutes sortes de gibiers, y compris des sangliers et des chevreuils — et les piscinae — viviers pour les poissons et autres animaux d'eau douce ou de mer. À chacun de ces lieux correspond une spécialité professionnelle : oiseleurs, chasseurs et pêcheurs. On voit que la distinction s'appuie en gros sur la différence d’habitat : air, terre, eau. Les leporaria sont de vastes enclos ceints de murs. Mais Varron précise qu'aux générations antérieures les leporaria n'étaient que des parcs à lièvres. Au IIe siècle apr. J.-C., Aulu-Gelle[7] rappelle le texte de Varron et ajoute : « […] mais ce que Varron appelle leporaria, je ne me souviens point de l'avoir jamais vu exprimé par ce mot dans des auteurs plus anciens que lui » ; il indique que les parcs à gibier étaient appelés anciennement roboraria (à cause des palissades en chêne[8] qui entouraient ces parcs) et que, de son temps, ils sont qualifiés de vivaria.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Entrée « leporarius » [php], dans Félix Gaffiot, Dictionnaire français-latin, Paris, Hachette (1re éd. 1934), p. 900-901.
  2. Le vivarium romain n'était pas tout à fait l'équivalent du vivarium moderne : on y trouvait aussi bien de gros animaux comme les cerfs, les chevreuils et les sangliers que des lièvres ou des lapins ; on englobait aussi sous cette désignation les viviers et les parcs à huîtres. Tous ces animaux étaient destinés à la consommation.
  3. Joachim Marquardt (trad. Victor Henry), Manuel des antiquités romaines, vol. 2, t. XV : La Vie privée des Romains, Paris, Thorin, , p. 54.
  4. XIII, 22.
  5. François Lebas, « La biologie du lapin », sur cuniculture.info (consulté le ).
  6. Res rusticae, 3, 3.
  7. Nuits attiques, 2, 20, 4.
  8. Robur est en latin un des noms du chêne (proprement le chêne rouvre).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources anciennes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • E. Zadora-Rio, « Parcs à gibier et garennes à lapins : contribution à une étude archéologique des territoires de chasse dans le paysage médiéval  », Hommes et terres du Nord, nos 2-3,‎ , p. 83-91.

Articles connexes[modifier | modifier le code]