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Le Chant des canuts

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Le Chant des Canuts (ou Les Canuts) a été écrit en 1894[1] par Aristide Bruant.

Le texte s'inspire de celui de l'adaptation en français, par Maurice Vaucaire, sous le titre La Chanson du linceul, d'une chanson en allemand. Celle-ci, inspirée du poème Les Tisserands de Silésie de Heinrich Heine, est chantée par les révoltés de 1844 dans le drame Les Tisserands (en allemand Die Weber) de Gerhart Hauptmann, pièce mise en scène par André Antoine en 1893 au Théâtre-Libre à Paris dans une traduction de Jean Thorel[2].

Interprété par Bruant à l'Exposition universelle de Lyon en 1894, Le Chant des canuts est devenu un célèbre chant de lutte, au même titre que Le Temps des cerises ou Bella ciao, et a été repris par Yves Montand, Leny Escudero, Marc Ogeret, Francesca Solleville ou plus récemment par Éric la Blanche. En 1955, dans le disque Chansons populaires de France, Yves Montand modifie la fin de 3e strophe, « la révolte » au lieu de « la tempête » et « nous n'irons plus nus » au lieu de « nous sommes tout nus ». Cette modification, qui donne une tournure révolutionnaire au chant, est reprise par les interprètes ultérieurs.

Le et le 6 mars 2022, le candidat à l'élection présidentielle française Jean-Luc Mélenchon entonna quelques couplets du chant à la fin de ses deux meetings à Lyon[3].

  • Les Canuts, auteur Aristide Bruant

Pour chanter Veni Creator

Il faut une chasuble d'or

Pour chanter Veni Creator

Il faut une chasuble d'or

Nous en tissons pour vous, grands de l'église

Et nous, pauvres canuts, n'avons pas de chemise

C'est nous les canuts

Nous sommes tout nus

Pour gouverner, il faut avoir

Manteaux ou rubans en sautoir

Pour gouverner, il faut avoir

Manteaux ou rubans en sautoir

Nous en tissons pour vous grands de la terre

Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre

C'est nous les canuts

Nous sommes tout nus

Mais notre règne arrivera

Quand votre règne finira :

Mais notre règne arrivera

Quand votre règne finira :

Nous tisserons le linceul du vieux monde,

Car on entend déjà la révolte qui gronde

C'est nous les canuts

Nous n' irons plus nus .

En architecture

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Une statue de Georges Salendre représentant des amoureux entonnant Le Chant des canuts longtemps visible dans un square, près de la mairie du 4e arrondissement de Lyon, a été déplacée non loin de là, Place des Tapis en .

Notes et références

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  1. Jean-Louis Robert, Le Monde, .
    Voir aussi, Robert Brécy, Florilège de la chanson révolutionnaire de 1789 au front populaire, éditions Hier et Demain, 1978, Paris, p.164-165. Le Chant du linceul, goualante des tisserands, publié en juillet 1893 dans Le Père peinard, chanson inspiratrice de Bruant, est reproduite. R. Brécy précise que le texte initial de Bruant, loin d'être révolutionnaire, n'utilise pas le futur final, mais garde le présent "nous sommes" dans le denier vers...
  2. François Genton, « Lyoner Canuts und schlesische Weber. Noch einmal Heine und die Folgen », Hartmut Melenk / Klaus Bushoff (dir.). 1848 - Literatur, Kunst, Freiheit im europäischen Rahmen. Freiburg im Breisgau, Filibach, 1998, 119-135.
  3. « A Lyon et à Aubervilliers, Mélenchon s’en prend à Macron et « aux champignons hallucinogènes » », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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