Daucus decipiens

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Persil de Madère, Persil noir

Daucus decipiens
Description de cette image, également commentée ci-après
Aspect général du Persil de Madère.
Classification GRIN
Règne Plantae
Famille Apiaceae
Sous-famille Apioideae
Tribu Scandiceae
Sous-tribu Daucinae
Genre Daucus
Section Melanoselinum

Espèce

Synonymes

  • Selinum decipiens Schrad. & J.C.Wendl., 1797 (basionyme)
  • Melanoselinum decipiens (Schrad. & J.C.Wendl.) Hoffm., 1814
  • etc.

Daucus decipiens, le Persil de Madère ou Persil noir, est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Apiaceae et du genre Daucus, endémique des Açores et de Madère. C'est une plante ligneuse et arborescente, bisannuelle ou vivace, parfois cultivée pour l'ornement.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

L'espèce est décrite en premier en 1797 par Heinrich Adolph Schrader et Johann Christoph Wendland, qui la classent dans le genre Selinum sous le basionyme Selinum decipiens. En 1814, Georg Franz Hoffmann déplace l'espèce dans le genre Melanoselinum sous le nom binominal Melanoselinum decipiens. Finalement, à la suite d'une étude phylogénique[2] menée en 2016 par Krzysztof Spalik, Aneta Wojewódzka, Łukasz Banasiak et Jean-Pierre Reduron, l'espèce est rattachée à Daucus sous le nom correct Daucus decipiens[1],[3].

L'épithète spécifique decipiens signifie « trompeuse »[4].

Synonymes[modifier | modifier le code]

Daucus decipiens a pour synonymes :

  • Bubon galbanum hort.[3]
  • Bubon galbanum hort. ex Steud., 1840[3]
  • Bubon galbanum Steud., 1840[1]
  • Laserpitium decipiens (Schrad. & J.C.Wendl.) Koso-Pol., 1916[1],[3]
  • Melanoselinum decipiens (Schrad. & J.C.Wendl.) Hoffm., 1814[1],[3]
  • Melanoselinum edule Drude, 1897[3],[note 1]
  • Melanoselinum moniza (Masf.) A.Chev., 1935[3],[note 1]
  • Selinum decipiens Schrad. & J.C.Wendl., 1797[1],[3]
  • Selinum frutescens Pers., 1805[1],[3]
  • Thapsia moniza Masf., 1881[3],[note 1]

Noms vulgaires et vernaculaires[modifier | modifier le code]

Cette espèce se nomme en français « Persil de Madère »[5] ou « Persil noir »[6]. Elle reçoit diverses appellations dans d'autres langues :

En allemand

  • Madeira-Riesenfenchel[5]

En anglais :

En portugais :

  • aipo-da-serra[5]
  • aipo-do-gado[5]

Description[modifier | modifier le code]

Appareil végétatif[modifier | modifier le code]

C'est une plante arborescente bisannuelle ou vivace. La tige est lisse, herbacée et verte dans sa partie supérieure, lignifiée et brune dans sa partie inférieure. Ligneuses et robustes, pouvant atteindre jusqu'à 4 m de haut[8] de haut et 4 cm de diamètre, les parties inférieures ont des cicatrices foliaires distinctes, et de la moelle au centre, étant creuses par endroits[4]. Les feuilles, qui peuvent mesurer un mètre, sont disposées en couronne étalée, et sont proches de celles d'Archangelica officinalis. Elles sont formées de folioles lancéolées, indivises et simplement dentées, en scie sur leur bord[9].

Appareil reproducteur[modifier | modifier le code]

Les fleurs, disposées en ombelles, sont nombreuses, blanches à violacées. Les fruits sont brun foncé et mesurent entre 12 et 18 mm de long. Les semences ont une durée de vie de plus d'un an[4]. La floraison a lieu de mai à juillet[10].

Répartition[modifier | modifier le code]

C'est une espèce endémique des Açores et de Madère. Elle a cependant été introduite en Grande-Bretagne[1], en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande[3], en 1969[4], et sur l'île Chatham[3],[11].

Plante ornementale[modifier | modifier le code]

Ce peut être une plante ornementale. Elle est cultivée à ces fins en Angleterre, en pots de préférence[10], et en Nouvelle-Zélande[4]. Elle peut être multipliée par boutures ou par graines. Il lui faut une terre riche en humus. Elle se maintient très bien dans une serre en hiver, mais perd ses feuilles s'il fait moins de huit degrés[9].

Composants[modifier | modifier le code]

Les huiles essentielles des parties aériennes de Daucus decipiens, collectées pendant la phase végétative à Madère et aux Açores, sont principalement composées de monoterpènes (87% et 86% pour les huiles de Madère et des Açores, respectivement), de β-pinène (72%) et de limonène (82%). La fraction de sesquiterpène atteint 7 % de l'huile isolée des plantes de Madère, tandis que 5 % se trouvent dans l'huile isolée des plantes des Açores, cette dernière étant constituée uniquement d'hydrocarbures. Cette huile contient une fraction plus élevée de non-terpénoïde, dominée par le n-nonane (4%), que celle des individus de Madère (7% et 1%, respectivement)[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Selon Plants of the World online (POWO) (5 mars 2021)[1], les noms Melanoselinum edule Drude, 1897, Melanoselinum moniza (Masf.) A.Chev., 1935 et Thapsia moniza Masf., 1881 sont synonymes de Daucus edulis (Lowe) Wojew., Reduron, Banasiak & Spalik, 2016.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i POWO. Plants of the World Online. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet; http://www.plantsoftheworldonline.org/, consulté le 5 mars 2021
  2. (en) Łukasz Banasiak, Aneta Wojewódzka, Jakub Baczyński et Jean-Pierre Reduron, « Phylogeny of Apiaceae subtribe Daucinae and the taxonomic delineation of its genera », TAXON, vol. 65, no 3,‎ , p. 563–585 (ISSN 1996-8175, DOI 10.12705/653.8, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k et l GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 5 mars 2021
  4. a b c d e et f (en) « Melanoselinum decipiens », sur New Zealand Plant Conservation Network (consulté le )
  5. a b c d e et f « Melanoselinum decipiens », sur la Base de données mondiale de l'OEPP, gd.eppo.int (consulté le )
  6. Marie-Claire Pignal, « Compte rendu du voyage de la section de Botanique à Madère du 23 au 29 avril 2000 », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 70, no 10,‎ , p. 250–260 (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en) « NZOR Name Details - Melanoselinum decipiens (Schrad. & J.C.Wendl.) Hoffm. », sur New Zealand Organisms Register (consulté le )
  8. Friedrich Wilhelm Heinrich Alexander von Humboldt, Tableaux de la nature: traduction de Ch. Galuski, Legrand, (lire en ligne), p. 564
  9. a et b Journal de la Société impériale et centrale d'horticulture, t. 3, Paris, Société nationale d'horticulture de France, (lire en ligne), p. 724
  10. a et b (en) « The Garden of Medicinal Plants - Daucus decipiens Schrad. & J.C.Wendl. », sur garden.rcplondon.ac.uk (consulté le )
  11. Catalogue of Life Checklist, consulté le 5 mars 2021
  12. (en) Jaime A. da Silva, A. Cristina Figueiredo, José G. Barroso et Luis G. Pedro, « Composition of the essential oil of Melanoselinum decipiens (Schrad. & Wendl.) Hoffm., an endemic species of the Madeira and Azores Archipelagos », Flavour and Fragrance Journal, vol. 13, no 2,‎ , p. 90–92 (ISSN 1099-1026, DOI 10.1002/(SICI)1099-1026(199803/04)13:23.0.CO;2-D, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Guillermo M. Massanet, Francisco M. Guerra, Javier M. Dorado et Zacarías D. Jorge, « Eudesmanolides from Melanoselinum decipiens », Phytochemistry, vol. 39, no 5,‎ , p. 1123–1126 (ISSN 0031-9422, DOI 10.1016/0031-9422(95)00114-M, lire en ligne [PDF], consulté le )
  • (en) Guillermo M. Massanet, Francisco M. Guerra, Zacarías D. Jorge et Carmen Astorga, « Sesquiterpenolides from Melanoselinum decipiens », Phytochemistry, the International Journal of Plant Biochemistry and Molecular Biology, vol. 45, no 8,‎ , p. 1645–1651 (ISSN 0031-9422, DOI 10.1016/S0031-9422(97)00254-9, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]