Kokugaku
Le kokugaku (kyūjitai : 國學 ; shinjitai : 国学 ; « études nativistes[1] ») est une école de philologie et philosophie japonaise apparue au cours de l'époque d'Edo. Les disciples du kokugaku travaillent à recentrer l'éducation japonaise, dominée alors par l'étude des textes chinois, confucéens et bouddhistes, vers les classiques japonais.
Histoire
[modifier | modifier le code]Ce qui est plus tard devenu le kokugaku est d'abord connu sous les noms Kogaku (ja) (« études anciennes »), wagaku (« études japonaises ») ou inishie manabi, un terme développé par Motoori Norinaga et son école. Se basant fortement sur le shinto et la littérature ancienne japonaise, l'école étudiait surtout l'âge d'or de la culture et de la société japonaises. Ils[Qui ?] ont utilisé la poésie japonaise antique d'avant la période féodale (XIIe siècle) et d'autres domaines culturels pour faire ressortir des concepts purement japonais. Un de ces concepts est le « mono no aware ».
Le mot « kokugaku », inventé pour distinguer cette école du kangaku (« études chinoises »), a été popularisé par Hirata Atsutane au XIXe siècle. Il a été traduit en « études indigènes » et a représenté une réponse aux théories sinocentriques des néo-confucéens. Les disciples du Kokugaku ont critiqué les pensées répressives des penseurs confucéens et ont essayé de rétablir la culture japonaise avant l'afflux des modes de pensée et de comportement étrangers.
Par la suite, les penseurs du Kokugaku ont réussi à gagner puissance et influence dans la société japonaise. Plus tard, leur pensée a influencé la philosophie et le mouvement Sonnō jōi. C'était cette philosophie, notamment, qui a mené à l'effondrement des Tokugawa en 1868 et à la restauration de Meiji. Mais aussi du shinto et du socialisme d'État développés à partir de la pensée du Mitogaku et qui a indirectement mené à l'expansion impérialiste du Japon.
Principes
[modifier | modifier le code]Les disciples du Kokugaku soutiennent l'idée que la nation japonaise était naturellement pure et révélera toute sa splendeur une fois que les influences (chinoises) étrangères seront enlevées. Le « cœur chinois » était différent du « vrai cœur » ou du « cœur japonais ». Ce véritable esprit japonais ne sera révélé qu'en enlevant mille ans d'influence chinoise négative.
Élèves connus du Kokugaku
[modifier | modifier le code]- Hagiwara Hiromichi
- Hirata Atsutane
- Kada no Azumamaro
- Kamo no Mabuchi
- Fujitani Nariakira
- Toda Mosui
- Katori Nahiko
- Motoori Norinaga
- Motoori Ōhira
- Motoori Haruniwa
- Nakane Kōtei
- Ueda Akinari
- Date Munehiro
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kokugaku » (voir la liste des auteurs).
- Traduction française utilisée par Pierre François Souyri.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Lydia Brüll, « Ôkuni Takamasa und seine Weltanschauung: ein Beitrag zum Gedankengut der Kokugaku », Studien zur Japanologie, Wiesbaden, Harrasowitz, no 7, .
- (en) Harry Harootunian, Things Seen and Unseen: Discourse and Ideology in Tokugawa Nativism, Chicago, University of Chicago Press, .
- (en) Peter Nosco, Remembering Paradise: Nativism and Nostalgia in Eighteenth Century Japan, Cambridge, MA, Havard UP, .
- (de) Sigmara Sato-Diesner, Motoori Norinaga: das Hihon-Tamakushige; ein Beitrag zum politischen Denken der Kokugaku, Dissertation an der Université de Bonn, .
- (de) Hans Stolte, Wilhelm Schiffer et Heinrich Dumoulin, « Die Entwicklung der Kokugaku. Dargestellt in ihren Hauptvertretern », Monumenta Nipponica, vol. 2, no 1, , p. 140-164.
- (en) Michael Wachutka, Kokugaku in Meiji-period Japan: The Modern Transformation of “National Learning” and the Formation of Scholarly Societies, Leyde / Boston, Global Oriental, .
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « The Kokugaku (Native Studies) School », sur plato.stanford.edu (consulté le ).
- (en) « Kokugaku », sur k-amc.kokugakuin.ac.jp (consulté le ).