Kavir (géomorphologie)

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Un kavir est un lac couvert de sel et devenu sec, défini en géomorphologie comme un type de playa[1]. Les kavirs sont communs dans les déserts d'Iran, Dacht-e Kavir et Dacht-e Lout[2].

Définition[modifier | modifier le code]

Le kavir est un bassin endoréique[3]. Selon l'Encyclopædia Iranica, en tant que terme descriptif précis, le kavīr fait référence à «des revêtements de surface composés exclusivement de sédiments très fins tels que l'argile, le limon et divers types de sels ; ces matériaux s’accumulent dans la partie la plus basse d’un bassin de drainage fermé, dans des conditions où l’évaporation dépasse de loin les précipitations et le ruissellement»[4].

Le mot kavir est employé quelquefois en Iran comme un terme générique désignant tout type de playa ou de sol désertique. Pris au sens strict, cependant, il doit être distingué du «dašt» (dacht, plaine de graviers)[5]. Le kavīr présente une salinité plus importante qui explique les croûtes de sel formées à sa surface, à la différence des zones de «dašt» qui soit ne développent pas de croûte, soit ne présentent que des croûtes de gypse[5].

Le kavir est semblable à la sebkha[3]. La sebkha, appelé en persan Namakzar or Shorehzar, est supratidale (se situant sur la partie de la côte toujours émergée) ; constituée de dépôts de carbonate et d'évaporites et, dans une moindre mesure, de sédiments siliciclastiques, elle forme «une zone salée particulièrement vulnérable à l'érosion éolienne»[6].

Texture et situation géographique[modifier | modifier le code]

Les kavirs peuvent présenter de manière trompeuse une apparence dure et recouvrir une boue profonde[4]. Marcher sur un kavir est très dangereux en raison des risques d'enlisement[7].

Leur surface lisse et plane peut s'étendre sur quelques mètres carrés ou sur des milliers de kilomètres carrés[4].

La plus grande concentration de kavirs se trouve dans le désert iranien appelé Dacht-e Kavir, «immense dépression remplie de marais salés, de bancs de boue, et de champs de dunes»[2].

Origine du mot[modifier | modifier le code]

Kavīr, mot persan, viendrait de l'arabe «qafr» , «désert aride», selon Vassili Barthold (Le Turkestan à l'époque de l'invasion mongole ,1900). Wilhelm Tomaschek, en 1885, y voit la racine gaver, gav, qu'il relie à «cavitas»[4].

Autres désignations[modifier | modifier le code]

Kavīr a pour synonyme «solonchak» dans les descriptions russes de l'Asie centrale[4] ainsi que le mot turc «takyr» en Asie centrale même. En arabe c'est le mot «sabḵa» (sebkha) est le plus utilisé pour désigner le kavir[4].

Il a pour équivalents vernaculaires le terme «daqq» qui désigne à Khorassan des zones relativement petites de kavīr et, à Kerman, le mot «kaffa»[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. «The geomorphologic types of playa such as Kavir, salt lake and morphologic facies, have been caused the playa as a unique entity for geoarchaeology studies in Iran. [...] Kavir is a Persian word considered as a type of playa unit in geomorphology which involves several geomorphic facies such as Lake of Kavir, Dagh (clay plain) and Kavir Fan», Adel Sepehr and Seyed Ali Almodaresi, « Geotop of Lut Playa: Quaternary Geomorphologic Evidence and Civilization », Journal of Earth Science and Engineering,‎ (lire en ligne)
  2. a et b Michael A. Mares, Encyclopedia of Deserts, Oklahoma Museum of Natural History (Norman, Okla.), p.322, lire en ligne
  3. a et b Pierpaolo Faggi, « Pour une géographie des grands projets d'irrigation dans les terres sèches des pays sous-développés : les impacts sur le milieu et leurs conséquences », Revue de géographie de Lyon, vol. 61, no 1,‎ , p. 11 (DOI 10.3406/geoca.1986.4073)
  4. a b c d e f et g «Désert», Encyclopaedia Iranica, lire en ligne
  5. a et b «DAŠT » dans Encyclopaedia Iranica, lire en ligne
  6. Adel Sepehr and Seyed Ali Almodaresi, « Geotop of Lut Playa: Quaternary Geomorphologic Evidence and Civilization », Journal of Earth Science and Engineering,‎ (lire en ligne)
  7. (en) John K. Warren, Evaporites:Sediments, Resources and Hydrocarbons, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-540-32344-0, lire en ligne), p.220-221