Jessé d'Amiens

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Jessé d'Amiens
Biographie
Naissance vers 775
Décès
Italie
Évêque de l'Église catholique
Évêque d'Amiens
799? / 800? –
Autres fonctions
Fonction laïque
missi dominici

Jessé (vers 775-832), était un prélat catholique, évêque d'Amiens et l'un des premiers missi dominici nommé par Charlemagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ses principales missions ne nous sont connues que par des notes manuscrites de Dom Grenier recueillies pour l'histoire des évêques d'Amiens dans sa Gallia Christiana[1].

Missions politiques en Italie[modifier | modifier le code]

Jessé d'Amiens[Note 1] fut envoyé en 799 vers le pape Léon III alors que ce dernier était sur le point de se rendre en Gaule, et, parvenu en Italie, fit arrêter plusieurs séditieux opposés au souverain pontife. Il fut témoin du sacre de Charlemagne à Rome l'an 800, et obtint à cette occasion le privilège pour l'abbaye de Saint-Riquier.

En 808, à la suite du concile d'Aix-la-Chapelle, il est chargé d'une nouvelle ambassade auprès de Léon III au sujet de la procession du Saint-Esprit[2], et l'année suivante, il assiste au concile d'Aix-la-Chapelle puis est envoyé à Rome.

Mission dans l'empire byzantin[modifier | modifier le code]

En 802, Charlemagne l'envoya avec Helinguaud (ou Helmgaud) en ambassade à Constantinople auprès de l’impératrice Irène. En 805, il fut chargé de s'assurer de la publication des capitulaires dans les provinces du Royaume des Francs.

Missions religieuses[modifier | modifier le code]

En 811-812, Charlemagne lança une enquête auprès des évêques métropolitains pour connaître les pratiques touchant le baptême (et en particulier le pédobaptême) à travers son royaume. La réponse adressée par Jessé (Epistula de baptismo) a été conservée[3].

Il assista encore aux synodes de Nouvion (814) et de Thionville (821), et comptait au nombre des prélats appelés au grand conseil de Paris en 829.

Réfugié en Italie[modifier | modifier le code]

À l'avènement de Louis le Pieux, en 814, il était évêque d'Amiens. Mais, en 830, l'empereur Louis le Pieux fut privé de ses droits impériaux par ses fils, appuyés par une partie de l'épiscopat soucieux de garantir ses droits et son autonomie.

Quelques mois plus tard, la fortune tourna, Louis le Pieux regagna le trône. Ces bouleversements politiques eurent des conséquences très dommageables pour les évêques de la Francie qui avaient participé à la déposition de Louis : entre autres Agobard de Lyon, Ebon de Reims et Jessé d'Amiens.

Jessé perdit son siège épiscopal et fut contraint à l'exil[4] et s'enfuit en Italie avec d'autres évêques[5]. Il y mourut d'une épidémie deux ans plus tard[6].

Liens internes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Nous ne connaissons rien de ses origines.

Références[modifier | modifier le code]

  1. D'après Charles du Fresne, sieur du Cange, Histoire de l'état de la ville d'Amiens et de ses comtes, Amiens, Duval et Hermant, 1840
  2. D'après Louis Moreri, Le grand dictionaire historique ou le Melange curieux de l'histoire sacrée et profane, vol. 1, Paris, Denys Mariette, , p. 104.
  3. D'après « Entrée dans la vie, entrée dans la chrétienté, entrée dans la société : autour du baptême à l'époque carolingienne », Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, vol. 1, no 12,‎ , p. 31-51.
  4. Monumenta Germaniae Historica, volume=II, p. 598
  5. D'après François Hyacinthe G. Dusevel, Histoire de la ville d'Amiens, depuis les Gaulois jusqu'en 1830, vol. 1, Amiens, R. Machart, , p. 154-155.
  6. D'après Bénédictins de Saint-Maur, Histoire littéraire de la France, vol. IV, Paris, , in-8°, p. 57 et suiv.