James Young (officier de la Royal Navy)

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James Young
Naissance
Londres, Angleterre
Décès (à 71 ans)
Londres, Angleterre
Origine Drapeau de la Grande-Bretagne. Grande-Bretagne
Grade Admiral of the White
Années de service 1737 – 1789
Commandement HMS Salamander
HMS Namur (en)
HMS Kennington
HMS Dunkirk (en)
HMS Jason
HMS Newark (en)
HMS Burford
HMS Mars
Faits d'armes Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Bataille de Minorque
Raid sur Rochefort
Bataille des Cardinaux
Guerre d'indépendance des États-Unis
Famille James Young (en), fils
William Young (en), fils

James Young, né le à Londres et mort le dans la même ville, est un officier de la Royal Navy. Il prend part à la guerre de Succession d'Autriche, à la guerre de Sept Ans et à la guerre d'indépendance des États-Unis, s’élevant au rang d’Admiral of the White.

James Young entre dans la Marine comme cadet et progresse dans la hiérarchie lors de campagnes dans la Méditerranée, sur différents vaisseaux. Devenu capitaine à la fin de la guerre de Succession d’Autriche, ce qui lui attire le commentaire caustique d’avoir été « cadet, lieutenant et capitaine en un seul voyage », il continue ensuite le service actif. Il commande plusieurs bâtiments durant la guerre de Sept Ans et il fait partie de ceux qui engagent la bataille controversée de Minorque en 1756 ; le commandant de la flotte, John Byng, est d’ailleurs traduit en cour martiale pour cette affaire, Young témoignant contre lui durant l’enquête. Il joue d'autre part un rôle important durant la bataille des Cardinaux en 1759 en tant que commodore et participe à la défaite française. Par la suite, il commande plusieurs escadres sur les côtes françaises avant d’être promu à un grade plus important.

Il est réaffecté en service armé durant la guerre d’indépendance des États-Unis avec le poste de commandant en chef des Leeward Islands. Il favorise les échanges britanniques avec les vaisseaux de guerre et les corsaires américains. mais demeure moins efficace à intercepter les matériels et armes livrés aux rebelles américains par les Hollandais et les Français des Caraïbes. En 1776, l'hommage au drapeau américain — ce qui constitue le premier hommage étranger au drapeau des États-Unis — par les Hollandais de l'île de Saint-Eustache provoque son courroux. Il quitte son poste en 1778 pour l’Angleterre où il prend sa retraite et meurt en 1789. Ses deux fils, James (en) et William (en) sont également deux officiers de la Royal Navy de premier rang.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les jeunes années (1717 - 1748)[modifier | modifier le code]

James Young naît le , étant l’un des quatre fils de William Young, originaire de Plymouth, et de Susannah Walker. Il est baptisé le dans l’église de St Martin-in-the-Fields[1]. Attiré vers la navigation par la fréquentation de son grand-oncle, le chirurgien naval James Yonge (en), il commence sa carrière navale en 1737 comme cadet à bord du HMS Gloucester (en), un vaisseau de 50 canons qui navigue en Méditerranée, sous les ordres de George Clinton (en). Lorsque le Gloucester retourne en Angleterre, Young demeure en Méditerranée, étant transféré sur le HMS Lancaster. Il est promu lieutenant le et obtient le commandement de la galiote à bombes HMS Salamander (en) en 1742[1],[2]. Après plusieurs commandements, il devient, le , capitaine du vaisseau de 90 canons HMS Namur (en), navire amiral de l’amiral Thomas Mathews. Cette affectation ne dure que quelques jours et le même mois, il reçoit le commandement du vaisseau de 20 canons HMS Kennington (en)[1],[3]. En 1745, il obtient le commandement du HMS Dunkirk (en) de 60 canons. Il demeure en Méditerranée durant toute cette période, ne revenant en Angleterre qu’à la fin de la guerre de Succession d’Autriche, en 1748. C’est de cette période que proviennent les commentaires acerbes critiquant son ascension : « il a été cadet, lieutenant et capitaine en un seul voyage[N 1] ».

L'après guerre de Succession d’Autriche et la guerre de Sept Ans (1748 - 1762)[modifier | modifier le code]

À la fin de la guerre de Succession d’Autriche, James Young demeure en service actif et en 1752, il est affecté au commandement du HMS Jason (en), un ancien vaisseau de 44 canons pris aux Français en 1747[1],[4], puis du HMS Newark (en) de 80 canons en 1755. Cette affectation est de courte durée, puisqu’il reçoit le commandement de l’Intrepid en , un navire de 64 canons[1]. Il rejoint la Mediterranean Fleet en et fait partie de la flotte de l’amiral John Byng lors de la bataille de Minorque le [5]. L’Intrépid de Young est le dernier bateau de l’arrière-garde à joindre l’engagement contre la flotte française de Rolland-Michel Barrin. Alors que Young pénètre le théâtre des combats, un tir français abat son mât principal. La bataille s’achève sur une défaite stratégique controversée des Britanniques, Byng considérant que l’avarie de l’Intrépid a désorganisé l'arrière-garde de la flotte. Young étant appelé à répondre aux accusations de Byng durant le procès en cour martiale, réfute ces affirmations. Il est d’ailleurs soutenu par d’autres officiers ayant participé au combat[1].

Après les événements de Minorque, James Young conserve son commandement et, en , il est transféré sur le vaisseau de 70 canons HMS Burford, qui fait partie de la flotte envoyée par Edward Hawke mener le raid sur Rochefort en [1],[6].

En , il reçoit le commandement du HMS Mars, de 74 canons, qui fait partie de la flotte de Hawke qui assure le blocus des côtes françaises. Il est alors nommé commodore et il arbore son pavillon durant la bataille des Cardinaux le [1]. La bataille s'achève par une victoire britannique sur les forces navales d'Hubert de Brienne de Conflans.

Young est affecté ensuite à la tête de plusieurs petites escadres sur les atterrages occidentaux de la Manche, assurant le blocus de la baie de Quiberon et du port de Brest[1].

Officier supérieur[modifier | modifier le code]

James Young est promu au rang d'officier supérieur à la fin de la guerre de Sept Ans, recevant le grade de rear admiral le . Il est ensuite promu vice admiral le et devient commandant en chef des Leeward Islands en . Il embarque son pavillon à bord du HMS Portland (en), un vaisseau de 50 canons et vogue vers sa nouvelle affectation le [1],[7].

La guerre d'indépendance des États-Unis éclate durant 1775 et Young reçoit l'ordre d'empêcher, avec sa petite force navale, la fourniture d'armes et de poudre aux forces rebelles et de défendre le commerce maritime britannique contre les corsaires et navires de guerre américains. Par tous les moyens, il combat les livraisons d'armes aux Américains, mais son escadre est trop pauvre en navires rapides et les Américains sont ouvertement approvisionnés par les possessions antillaises, que ce soit des Hollandais de Saint-Eustache ou des Français de la Martinique[1]. Frustré, Young dénonce le « trafic pernicieux mené par les sujets rebelles de Sa Majesté britannique […] et […] de Saint-Eustache[N 2] ». Il est plus heureux dans ses tentatives visant à sécuriser le commerce britannique ; il organise à cet effet vers la mi-1776 un système de convois qui escortent les navires marchands vers la Grande-Bretagne. Son escadre capture 205 navires de commerce américains et se rend maître de 17 vaisseaux de guerre ou corsaires[1].

La colère de Young se trouve attisée lorsque les Hollandais de Saint-Eustache accueillent le brick américain Andrew Doria (en) par 11 coups de canon tirés par le fort Orange le , ce qui constitue le premier hommage étranger au drapeau des États-Unis[9]. Il écrit une lettre furieuse au gouverneur de Saint-Eustache, Johannes de Graaff (en) :

« [l'informant de sa] surprise et de son étonnement d'entendre affirmer quotidiennement que le port de Saint-Eustache s'est déclaré ouvertement et spontanément protecteur de tous les Américains et de leurs navires, qu'ils soient marchands indépendants ou vaisseaux de guerre. […] les couleurs de l'État ont été amenées pour rendre hommage à ces pirates et rebelles, et tout a été fait pour porter assistance en armes et munitions ou quoiqu'ils aient besoin pour ennuyer et troubler le commerce des bons et loyaux sujets de Sa Majesté britannique, le gouverneur de Saint-Eustache lui-même autorisant le ravitaillement et l'armement des corsaires dans son port […][N 3]. »

Young, en représailles, instaure un blocus naval de l'île, que sa hiérarchie lui intime de lever au début de 1777[1]. Ce genre d'action, tendant à empêcher l'approvisionnement clandestin en armes des Américains, semble être l'unique alternative des officiels britanniques, bien qu'en dehors de la logique diplomatique habituelle. Par la suite, incapable ou peu désireux de faire la différence entre corsaires et pirates, Young est confronté à des plaintes de migrants anglais dans les îles. Il est d'ailleurs arrêté et traduit en justice, ainsi que certains de ses officiers, par les autorités locales.

Young est également aux prises avec l'arrivée de prisonniers rebelles dans les îles Caraïbes britanniques, capturés dès le début de la guerre. Il décide alors de faire débarquer une centaine de prisonniers américains, jusque-là retenus sur les bateaux de sa flotte, sur l'île d'Antigua, à la fin de 1776, malgré les protestations des autorités locales.

Le , James Young est promu Admiral of the White. Il retourne en Angleterre en et se retire du service actif à partir de cette période[1].

Retraite et vie familiale[modifier | modifier le code]

James Young s'est marié à deux reprises ; une première fois en 1747 à Gibraltar avec Elizabeth Bolton, cette union donnant naissance à un fils, William — officier de la Royal Navy proéminent — et à quatre filles, Philippa, Susan, Elizabeth et Sophia ; il se remarie à la fin de 1762, après le décès d'Elizabeth, avec Sophia Vasmer, la fille du commerçant John Henry Vasmer. Le couple a deux enfants, James — également officier de premier plan de la Royal Navy — et Charlotte.

À sa retraite, Young s'installe à Londres, où il décède le . Il est enterré à Soho en l'église Sainte-Anne (en) le [1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. (en) « [...] midshipman, lieutenant, and captain in one voyage […][1] ».
  2. (en) « […] very pernicious traffic carried on between his Britannic majesty's rebellious subjects […] and […]... St. Eustatias […][8] ».
  3. (en) « […] surprise and astonishment to hear it daily asserted in the most positive manner that the Port of St. Eustatius for some time past has been openly and avowedly declared Protector of all Americans and their vessels, whether in private trade or armed for offensive war. […] the colours and forts of the States General have been so far debased as to return the salute of these pirates and rebels and giving all manner of assistance of arms and ammunition and whatever else may enable them to annoy and disturb the trade of His Britannic Majesty's loyal and faithful subjects and even the Governor of St. Eustatius daily suffers privateers to be manned and armed and fitted in their port […][10] ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p (en) John Knox Laughton, « Young, James (1717–1789), naval officer » Inscription nécessaire, sur Oxford Dictionary of National Biography (consulté le ).
  2. Winfield 2007, p. 347.
  3. Winfield 2007, p. 244.
  4. Winfield 2007, p. 169.
  5. Winfield 2007, p. 86.
  6. Winfield 2007, p. 53.
  7. Winfield 2007, p. 149.
  8. Tuchman 1988, p. 12.
  9. Tuchman 1988, p. 5.
  10. Tuchman 1988, p. 16.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Julian S Corbett, England in the Seven years' war, a study in combined strategy, vol. 1, Londres, Longmans Green, 1907a (lire en ligne)
  • (en) Julian S Corbett, England in the Seven years' war, a study in combined strategy, vol. 2, Londres, Longmans Green, 1907b (lire en ligne)
  • (en) Brian Lavery, The Ship of the Line : The Development of the Battlefleet 1650-1850, vol. 1, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-252-8)
  • (en) Daniel Robert Snow, Death or Victory : the battle for Quebec and the birth of Empire, Londres, HarperPress, , 534 p. (ISBN 978-0-00-728621-8, BNF 42326806)
  • (en) David Syrett, Admiral Lord Howe : A Biography, Annapolis, Naval Institute Press, , 176 p. (ISBN 1-59114-006-4)
  • (en) Barbara Wertheim Tuchman, The first salute, New York, A. A. Knopf, , 347 p. (ISBN 0-394-55333-0, BNF 35415301) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Rif Winfield, British Warships in the Age of Sail 1714–1792 : Design, Construction, Careers and Fates, Seaforth, , 400 p. (ISBN 978-1-84415-700-6, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes[modifier | modifier le code]