Jacques Balthazar Brun de Sainte-Catherine

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Jacques Balthazar Brun de Sainte-Catherine
Jacques Balthazar Brun de Sainte Catherine, coll. privée
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Jacques Balthazar Brun de Sainte-Catherine, dit aussi Le Brun, connu également en Russie sous le nom de Iakov Iakovlevitch Brun de Sainte-Catherine ou Le Bryun (russe : Яков Яковлевич Брюн де Сент-Катерин ou Ле Брюн) est né le à Antibes et décédé le à Saint-Pétersbourg en Russie. Il était ingénieur constructeur de vaisseaux, en service à Toulon à partir de 1777, puis en Turquie à partir de 1793 et enfin en Russie en 1799, lieutenant-général, directeur de l’école des ingénieurs constructeurs de marine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques Balthazar Brun de Sainte-Catherine est à Antibes dans les Alpes-Maritimes. Il est le 8ème enfant de Balthazard Brun de Sainte-Catherine, alors écrivain principal de la Marine, et de Marguerite Saurin. La famille est toulonnaise depuis le Moyen Âge et fait partie des familles consulaires de la ville qui ont activement pris part à la gestion des intérêts de la ville, leur ancêtre direct, Honoré Brun, fut consul en 1543 lors de l’hivernage de la flotte ottomane à Toulon, puis en 1552, 1565 et 1571[1].

Il commence ses études de construction de marine en 1772, à l'âge de 12 ans, sous les ordres de Joseph Marie Blaise Coulomb, comme élève commissaire, puis commis au bureau des armements, il reprend ses études, à la demande de son père, en 1780 à l’école de Marine comme élève ingénieur des bâtiments civils. En , Duhamel du Monceau le fait passer dans le corps des ingénieurs constructeurs. Le frère de Jacques Balthazar, François Hippolyte Brun de Saint-Hippolyte (1764-1820), aspirant ingénieur depuis l’âge de 12 ans, l’y rejoint la même année. Jacques Balthazar reçoit son brevet de sous-ingénieur constructeur le et est affecté au port de Toulon[2]. Il y restera jusqu’en 1793 et construira près de 10 navires dont le « Galibi », bâtiment de 10 canons, maté en goélette pour Cayenne[3].

En 1793, à la demande du gouvernement ottoman, Brun de Sainte-Catherine entre au service de la Turquie[2]. En 7 ans, il construira, avec son frère qui le rejoint en 1795, plus de 20 vaisseaux de guerre sur les chantiers navals turcs dont le « Mesudiye », un 118 canons construit en 1798 sur un plan Sané de classe Commerce de Marseille. Mais commence la campagne d'Égypte, et les deux frères sont obligés de quitter rapidement la Turquie, non sans laisser des instructions pour continuer les constructions à Selim III, à bord d’un navire de la flotte d’Ouchakov[4].

Le , Brun de Sainte-Catherine et Brun de Saint-Hippolyte arrivent à Saint-Pétersbourg. Le 8, ils entrent au service du tsar Paul Ier de Russie. Jacques Balthazar prend le nom de Yakov Yakovlevitch tandis que son frère devient Frantz Yakovlevitch. Jacques Balthazar est nommé maître architecte naval de 7ème classe de la Table des Rangs. En 1803, il est promu à la 6ème classe et affecté à la direction générale du contrôle par du maître architecte naval. En 1804, il est nommé directeur au département des constructions navales. En 1808, il passe à la 5ème classe, en 1809 à la 4ème[2].

De 1811 à 1816, le général-major Brun de Sainte-Catherine est directeur de l’École Dzerjinski d'ingénierie navale[5].

Après 1816, Brun de Sainte-Catherine est chef de la 2ème section des expéditions exécutives. Le , par oukase de l’empereur Nicolas Ier, le général-major est nommé premier surintendant du corps des ingénieurs de construction navale, fondé en , pour la construction et la modernisation des bâtiments de guerre[6]. De 1827 à 1835, il est membre du Conseil de l’Amirauté, membre du Collège de l'amirauté (ru) membre du comité de formation et de construction navale. En 1829, il est promu lieutenant-général de la Marine impériale[2].

Sous sa haute supervision, furent construits, en Russie, onze navires de ligne, 4 frégates et 2 bâtiments de transport. Et en particulier, les deux navires de la première expédition russe en Antarctique de Bellinghausen et Lazarev : le « Vostok » et le « Mirnyi »[2].

Il meurt le à Saint-Pétersbourg. Il est enterré au cimetière luthérien de Saint-Pétersbourg[7].

Famille[modifier | modifier le code]

Jacques Balthazar se marie en 1789 avec Marie Élisabeth "Caroline" Chauvin des Courtines ( ?-1795). Ils auront pour enfants :

  • "Marie-Elisabeth" Blanche Victoire (1789-1856), mariée en 1810, avec Louis Benoît Joseph "Hercule" Barbara de Labelotterie de Boisséson, officier supérieur de cavalerie de l’Empire russe,
  • "Élisabeth" Marie ( ?-1860), religieuse au couvent de la Visitation à Vilna, Russie,
  • Balthazard "Hippolyte", (1791- ?), officier des lanciers de la garde impériale russe. Il se remarie avant de quitter la Turquie avec Caroline Pétrovna Duvernoy ( ?-1860).

Du second mariage, naitront Aline (1816-1898), mariée au lieutenant-général M. N. Grünwald, ingénieur constructeur naval, et Adélaïde (1820-1862), mariée avec le frère de l’écrivain Mikhail Saltykov-Chtchedrine[8],[9].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Dr Gustave Lambert, Les consuls de Toulon, commandants militaires et lieutenants du roi au Gouvernement de la ville : (Concours de poésie, d'histoire et d'archéologie - poésie et mémoires couronnés), Toulon, (lire en ligne), p. 74-231, pièce annexe page 498
  2. ↑ a b c d et e (ru) Лейт. П. Белавенец (Lieut. P. Belavenets), « Брюн де-Сен-Катерин, Яков Яковлевич » [« Brun de Sainte-Catherine, Iakov Iakovlevitch »], Русский биографический словарь (Dictionnaire biographique russe), sur ru.wikisource.org (consulté le )
  3. ↑ Archives de la Marine, dossier C748
  4. ↑ (ru) Vitali Sychev, "Маркизова лужа" [Текст] : легенды и правда о российском морском министре маркизе де Траверсе [« "La piscine du marquis" : légendes et vérité sur le marquis de Traversay, ministre russe de la mer. »], Saint-Pétersbourg, Премиум Пресс,‎ , 180 p. (ISBN 978-5-906649-10-2)
  5. ↑ (ru) « Столетие морского инженерного училища императора Николая I в Кронштадте » [« Centenaire de l'école d'ingénieurs maritimes de l'empereur Nicolas II à Crondstadt »], sur azbukivedi-istoria.ru (Азбукиведи-история),‎ (consulté le )
  6. ↑ (ru) Полное собрание Законов Российской империи [« Recueil complet des actes de l'Empire russe »], t. 2,‎ (lire en ligne), № 806 : «О должности Инспектора по Корпусу корабельных инженеров и об отмене звания Директора Ижорскаго завода» (n° 806, relatif à la fonction d'inspecteur du corps des ingénieurs maritimes et au changement d'appelation de l'usine d'Ijorsk)
  7. ↑ (ru) « Фамилия Брюн-де-Сент-Катерин » [« Famille Brun de Sainte-Catherine »], sur rosgenea.ru (Центра генеалогических исследований)
  8. ↑ (ru) « Салтыков-Щедрин М.Е. Письмо Салтыкову Д. Е. 13 октября 1855. Вятка // Собрание сочинений. — М.: Художественная литература, 1933—1941. — Т. XVIII. — С. 120—121. »
  9. ↑ (ru) Указатель личных имен и названий периодической печати [« Index des noms célèbres et mentionnés dans la presse périodique »], t. 20, Moscou, Художественная литература,‎ 1965-1977 (lire en ligne), p. 547, 548

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Tuncay Zorlu et Fatih Ozbay, Foreign Shipwrights under Selim III : The Case of Jacques Balthazard Le Brun // Studies in Turkish Maritime History : Seapower, Technology and Trade, Istanbul, Piri Reis University - Denizler Kitabev, , 605 p. (ISBN 978-9944-264-51-8, lire en ligne)) ;
  • (en) Darina Martykánová :, Les ingénieurs entre la France et l’empire ottoman (XVIIIe – XXe siècles) : un regard mosaïque pour une histoire croisée in Quaderns d’Història de l’Enginyeria, vol. XV, Centre de recerca per a la Història de la Tècnica "Francesc Santponç i Roca". Escola Tècnica Superior d'Enginyeria Industrial de Barcelona (Universitat Politècnica de Catalunya). Càtedra UNESCO de Tècnica i Cultura de la UPC, 2016-2017 (lire en ligne), p. 159-182 ;
  • Catherine Boppe-Vignel, Emigrés français de Constantinople en Russie pendant la Révolution in L’influence française en Russie au XVIIIe, publié sous la direction de Jean-Pierre Poussou, Anne Mézin et Yves Perret-Genti, Paris, Institut d’Études Slaves et Presses de l’Université de Paris-Sorbonne.,  ;
  • Du Chatenet, Madeleine., L'amiral Jean-Baptiste de Traversay, un Français, Ministre de la marine des tsars, Tallandier, (ISBN 978-2-235-02159-3, OCLC 37902476, lire en ligne)

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