Hélène Cogoluègnes

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Hélène Cogoluègnes
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
MarseilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Hélène FleschVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Jeanne la Serbe, VallièreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (à partir de )
yougoslaveVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Grade militaire
Conflit
Lieu de détention
Distinctions

Hélène Cogoluègnes, née Hélène Flesch (alias Hélène Vallière) à Sombor (Serbie) le 24 avril 1916 et mort à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 24 février 1996, est une résistante française, membre à Marseille du mouvement Combat. Elle est interprète juré à partir de 1935, et après-guerre journaliste et femme de lettres.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Hélène Flesch naît ans une famille juive de Serbie. En , âgée de dix-sept ans, elle fuit la Serbie du fait de son appartenance à un groupe des jeunes intellectuels communistes[1]. Munie d’un passeport d’immigration pour l’Uruguay, elle embarque à Marseille sur le paquebot Le Florida. Elle y fait la connaissance de Edmond Baptiste Cogoluègnes, un Marseillais qui travaille à bord. Après avoir débarqué à Montevideo, elle le rejoint clandestinement à Buenos Aires et, avec son aide, revient à Marseille où ils se marient. Hélène acquiert ainsi la nationalité française puis apprend le français[2].

En elle est interprète auprès du juge d’instruction chargé du procès du meurtrier du roi Alexandre de Yougoslavie et du président Louis Barthou. C'est le début d'une activité de traducteur expert auprès du tribunal de grande instance[1],[2]. Elle habite alors rue Paradis[2].

Résistance[modifier | modifier le code]

Après la défaite de juin 1940, Hélène Gogoluègnes s'engage à Marseille dans le mouvement de résistance Combat. Elle organise l'évasion d'officiers anglais du fort Saint-Nicolas et diffuse la presse clandestine. D’ jusqu’à son arrestation en , elle est chef de secteur des Mouvements unis de la Résistance (MUR)[3].

Elle contribue, en liaison avec l'HICEM, à sauver des réfugiés juifs. Grâce à son activité de traductrice jurée et ses entrées aux consulats de Yougoslavie et de Hongrie, elle fabrique des faux papiers, des « certificats de non appartenance à la race juive » ou de nationalité hongroise pour des Juifs hongrois et polonais. Se faisant passer pour une déléguée du gouvernement hongrois elle sauve vingt-deux juifs hongrois détenus au camp de Rivesaltes[4].

Le , elle est arrêtée par la Milice, détenue et torturée dans les locaux du lycée Thiers (réquisitionnés pour héberger la Milice après les bombardements du 27 mai 1944[5]). Libérée par la Milice elle est ensuite arrêtée par la Gestapo et conduite à son siège du 425 rue Paradis[6]. Elle doit sa liberté à la fuite de la Gestapo après le débarquement de Provence[2]. Elle participe à la libération de Marseille et prend part en uniforme au défilé de la Victoire.

À la Libération[modifier | modifier le code]

Elle est nommée déléguée aux services de liaison avec l’extérieur du commissariat régional par Raymond Aubrac, commissaire de la République à Marseille[1].

Chargée de mission par le gouvernement provisoire de la République, elle se rend à Buchenwald aux lendemains de sa libération de ce camp de concentration[1].

En et elle témoigne devant la Cour de justice spéciale chargée de juger les actes de collaboration à l'encontre des miliciens Henri Durupt, Louis et Guy Gérin[7].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Elle est journaliste au quotidien Le Provençal et signe également des articles dans diverses publications dont L'arche provençale, revue du FSJU, et dans la revue Marseille[8].

Fragiles Aiglons[2], témoignage autobiographique sur son enfance à Sombor, ses activités dans la Résistance et sa mission à Buchenwald, est publié en 1985.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Une voie du 15e arrondissement de Marseille, la traverse Hélène Cogoluègnes, porte son nom[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Renée Dray-Bensousan, Hélène Échinard, Catherine Marand-Fouquet et Éliane Richard, Dictionnaire des Marseillaises, vol. 1, Marseille, Éditions Gaussen – Association Les Femmes et la Ville, , 400 p. (ISBN 978-2-35698-049-6).
  2. a b c d et e Hélène Cogoluègnes, Fragiles aiglons, Marseille, Éditions Jasyber, , 291 p. (ISBN 2-86910-004-5 (édité erroné), BNF 34869975).
  3. « Les Faits d'Armes, Écrits, Récits », sur mvr.asso.fr (consulté le )
  4. Limore Yagil, Au nom de l'art, 1933-1945 : Éxils, solidarités et engagements, Paris, Fayard, coll. « Nouvelles Études Historiques », , 568 p. (ISBN 978-2-213-68089-7).
  5. Margot Tiphaigne et Jean-Marie Guillon, « La Milice française dans les Bouches-du-Rhône », Provence historique, vol. Tome 63, no Fascicule 252,‎ , p. 189 (ISSN 0033-1856, lire en ligne, consulté le ).
  6. « Siège marseillais de la Gestapo », sur Musée de la Résistance (consulté le )
  7. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  8. « B. - Bases géographiques et humaines », Annales du Midi, vol. 91, no 145,‎ , p. 557–565 (lire en ligne, consulté le )
  9. « Décret du 29 mars 1993 portant promotion et nomination », sur Légifrance, journal officiel
  10. « Carte des rues de Marseille au féminin »