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Homme bisexuel

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Un homme bisexuel est quelqu'un du genre masculin ressentant une attraction sexuelle envers les hommes et les femmes.

Des débats scientifiques ont longtemps eu lieu sur la réalité d'une orientation sexuelles où des hommes seraient attirés à égalité par les hommes et les femmes, mais aujourd'hui cela n'est plus autant controversé[1],[2].

La bisexualité des hommes est souvent rendue invisible par la société, car les relations entre hommes sont généralement désapprouvées, et ceux qui maintiennent par ailleurs des rapports avec des femmes sont ainsi incités à dissimuler leurs penchants pour les hommes[3]. Dans leur traversée des espaces hétéronormés et queer, les hommes bi voient souvent la validité de leur expérience et de leur masculinité remise en cause parce qu'elle ne rentre pas dans les cases, et adopte alors différentes stratégies: relativiser l'importance des étiquettes, se définir avant tout par l'authenticité, adapter son comportement au contexte, compter sur ses relations au sein des différents espaces, et faire valoir l'intersectionnalité des identités[4]. Par rapport aux femmes bisexuelles qui se voient parfois exclues des cercles lesbiens, les hommes bisexuels seraient moins exclus des milieux gays, ce qui pourrait expliquer que leur invisibilité est moins problématisée au sein de l'activisme LGBT+[5]. Une conséquence de l'invisibilité de la bisexualité masculine est que les stéréotypes sur eux ne sont généralement pas explicitement formulés ou connus, mais dans la manière dont les gens caractérisent les hommes bisexuels, des préjugés ressortent selon lesquels ces hommes seraient confus, polyamoureux, curieux, et indignes de confiance[6].

La biphobie est le facteur principal causant la clandestinité sexuelle des hommes bis, qui ont alors plus de chances de recourir à des pratiques dangereuses comme le chemsex lorsqu'ils se cachent[7]. Les hommes bisexuels ont tendance à choisir de rentrer dans des relations monogames avec des femmes, parce que cela est vu comme moins dangereux, et qu'ils perçoivent les relations entre hommes comme plus fragiles et superficielles[8].

Selon une étude de 2013, les lycéens bisexuels au Royaume-Uni font face à moins de harcèlement et de pressions au cours de leur scolarité qu'auparavant[9]. Plusieurs études font état d'une transformation des perceptions de la bisexualité par les hommes des nouvelles générations, qui sont plus enclins à la considérer comme une sexualité légitime pour eux-mêmes et leurs pairs[10]. En même temps, ils aussi ont tendance à concevoir l'hétérosexualité de manière moins stricte[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Gerulf Rieger, Meredith L. Chivers et J. Michael Bailey, « Sexual Arousal Patterns of Bisexual Men », Psychological Science, vol. 16, no 8,‎ , p. 579–584 (ISSN 0956-7976 et 1467-9280, DOI 10.1111/j.1467-9280.2005.01578.x, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) A. M. Rosenthal, David Sylva, Adam Safron et J. Michael Bailey, « The Male Bisexuality Debate Revisited: Some Bisexual Men Have Bisexual Arousal Patterns », Archives of Sexual Behavior, vol. 41, no 1,‎ , p. 135–147 (ISSN 0004-0002 et 1573-2800, DOI 10.1007/s10508-011-9881-7, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Erich Steinman, « Revisiting the Invisibility of (Male) Bisexuality: Grounding (Queer) Theory, Centering Bisexual Absences and Examining Masculinities », Journal of Bisexuality, vol. 11, no 4,‎ , p. 399–411 (ISSN 1529-9716 et 1529-9724, DOI 10.1080/15299716.2011.620460, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Christopher Anders, Shannon L. Stuart-Maver, Jung Eui Hong et Echo Amos, « “Examined Masculinity”: Bi + Men’s Experiences of Sexuality and Gender across Heteronormative & Queer Spaces », Journal of Bisexuality, vol. 23, no 1,‎ , p. 80–110 (ISSN 1529-9716 et 1529-9724, DOI 10.1080/15299716.2022.2150919, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Erich Steinman, « Interpreting the Invisibility of Male Bisexuality: Theories, Interaction, Politics », Journal of Bisexuality, vol. 1, nos 2-3,‎ , p. 15–45 (ISSN 1529-9716 et 1529-9724, DOI 10.1300/J159v01n02_02, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Alon Zivony et Thalma Lobel, « The Invisible Stereotypes of Bisexual Men », Archives of Sexual Behavior, vol. 43, no 6,‎ , p. 1165–1176 (ISSN 0004-0002 et 1573-2800, DOI 10.1007/s10508-014-0263-9, lire en ligne, consulté le )
  7. https://psycnet.apa.org/buy/2020-53954-001
  8. (en) William B. Elder, Susan L. Morrow et Gary R. Brooks, « Sexual Self-Schemas of Bisexual Men: A Qualitative Investigation », The Counseling Psychologist, vol. 43, no 7,‎ , p. 970–1007 (ISSN 0011-0000 et 1552-3861, DOI 10.1177/0011000015608242, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Max Morris, Mark McCormack et Eric Anderson, « The changing experiences of bisexual male adolescents », Gender and Education, vol. 26, no 4,‎ , p. 397–413 (ISSN 0954-0253 et 1360-0516, DOI 10.1080/09540253.2014.927834, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (en) Mark McCormack, Liam Wignall et Eric Anderson, « Identities and Identifications: Changes in Metropolitan Bisexual Men's Attitudes and Experiences », Journal of Bisexuality, vol. 15, no 1,‎ , p. 3–20 (ISSN 1529-9716 et 1529-9724, DOI 10.1080/15299716.2014.984372, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]