Heulandite

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Heulandite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Heulandite
Heulandite-Ca - Drio le Pale, Italie - (5 × 4,5 cm)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (Ca,Na)2-3 Al3 (Al,Si)2Si13 O36 12H2 O
Identification
Masse formulaire 2825,14 uma
Couleur incolore, blanc, gris, jaune, rose, rouge, brun, orange, noir.
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique ;
C2
Clivage parfait sur {010}
Cassure subconchoïdale, irrégulière
Habitus trapézoïdal, tabulaire, lamellaire
Échelle de Mohs de 3,5 à 4
Trait blanc
Éclat vitreux; nacré
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1.476-1.506,
b=1.479-1.51,
g=1.479-1.517
Biréfringence Biaxial (+) ; 0.0030-0.0110
Dispersion optique 0-76
Fluorescence ultraviolet fluorescent et luminescent
Transparence translucide à opaque
Propriétés chimiques
Densité de 2,1 à 2,2
Température de fusion décomposée à 320° °C
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité très faible mais détectable

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L’heulandite est un minéral du groupe des silicates sous-groupe des tectosilicates. C’est un nom générique qui recouvre 5 espèces : l'heulandite-Ba, l'heulandite-Ca, l'heulandite-K, l'heulandite-Na, l'heulandite-Sr. Cette scission s'est opérée en 1997 grâce au sous-comité des zéolites émanant de l'IMA.
L'heulandite-Ca, l'heulandite-K, et l'heulandite-Na, forment une série avec les membres de la série de la clinoptilolite.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

L'heulandite a été séparée de la stilbite, avec laquelle elle était confondue, par Johann August Friedrich Breithaupt en 1818, il l'avait alors nommée « euzéolite » (qui signifie « zéolite splendide »)[2]. Elle a été décrite par Henry-James Brooke en 1822, dédiée à John Henry Heuland, minéralogiste et collectionneur anglais (1778-1856).

Topotype[modifier | modifier le code]

Glasgow, Strathclyde (Dumbartonshire), Écosse.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 17.18, b = 17.89, c = 7.428, Z = 1 beta = 116.42° V = 2044,55
  • Densité calculée = 2,29

Gîtologie[modifier | modifier le code]

On la trouve dans les amygdales basaltiques où elle s'associe à l'apophyllite, la calcite, la datolite, la stilbite et autres zéolites.

Synonymie[modifier | modifier le code]

Les espèces[modifier | modifier le code]

  • Heulandite-Ca

La plus commune, elle sert de base de description.

  • Heulandite-Ba
Formule idéale : (Ba,Ca,K,Na,Sr)5Al9Si27O72•22(H2O)
Topotype : Ravnas, Vinoren, Kongsberg, Buskerud, Norvège
Cristallographie : Paramètres de la maille conventionnelle : a = 17.738, b = 17.856, c = 7.419, Z = 1 ; bêta = 116.55°, V = 2102,02 ; Densité calculée = 2,36
Masse molaire : 2990,65 gm
Densité : 2.35
Dureté : 3.5
En dehors de la Norvège, elle est connue au Canada à Calgary (Alberta) [6], au Japon dans la ville de Tosa (Ile de Shikoku)[7], en Tchéquie à Chvaletice (Bohème) [8].
  • Heulandite-K
Formule idéale : (K,Na,Ca)2-3Al3(Al,Si)2Si13O36•12(H2O)
Topotype : Albero Bassi, Santorso/Tretto, Schio, Vicenza, Veneto, Italie[9]
Cristallographie : Paramètres de la maille conventionnelle : a = 17.498, b = 17.816, c = 7.592, Z = 1 ; bêta = 116.07°, V = 2125,96 ; Densité calculée = 2,27
Masse molaire : 2900,18 gm
Densité : 2.2
Dureté : 3-3.5
En dehors de l'Italie où il existe plusieurs occurrences, elle est retrouvée en Norvège dans la carrière de Valberg (Telemark) [10], en Russie dans les monts Kukisvumchorr (Péninsule de Kola) [11].
  • Heulandite-Na
Formule idéale : (Na,Ca)2-3Al3(Al,Si)2Si13O36•12(H2O)
Topotype : au sud de Challis, Custer County, Idaho, États-Unis.
Cristallographie : Paramètres de la maille conventionnelle : a = 17.67, b = 17.982, c = 7.404, Z = 1; bêta = 116.4°, V = 2107,22 ; Densité calculée = 2,15
Densité : 2.2
Dureté : 3-3.5
En dehors des États-Unis où il existe une occurrence en Idaho et en Californie, elle est retrouvée en Grèce, en Italie à Monte di Malo (Vénétie) [12], au Japon dans deux occurrences dont Tsuyazaki (ile de Kyūshū) [13], en Norvège Kongsberg (Buskerud) [14].
  • Heulandite-Sr
Formule idéale : (Sr,Na,Ca)2-3Al3(Al,Si)2Si13O36•12(H2O)
Topotype : la mine de Campegli, Ligurie, Italie.
Cristallographie : Paramètres de la maille conventionnelle : a = 17.655, b = 17.877, c = 7.396, Z = 1 ; bêta = 116.65°, V = 2086,32 ; Densité calculée = 2,29
Densité : 2,2
Dureté : 3-3.5
En dehors de l'Italie, cette espèce se rencontre au Canada Yellow Lake (Colombie-Britannique) [15], au Japon dans la ville de Tosa (Île de Shikoku)[7], en Norvège Mine de Sulitjelma (Fauske) [16].

Galerie[modifier | modifier le code]

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Canada
Chemin White (Lac Mathilde), Harrington, Argenteuil RCM, Laurentides, Québec[17]
  • France
La Gorraz, Pussy, Massif de la Lauzière, Savoie, Rhône-Alpes [18]
  • Inde
Carrière de Lonavala, Lonavala, District de Poona, Maharashtra[19]
Vaijapur, District d'Aurangabad, Maharashtra
Carrière de Shakur, District de Nasik, Maharashtra
  • Islande
Teigarhorn, Berufjördur, Suður-Múlasýsla
  • Italie
Drio le Pale, Gruppo del Buffaure, Val di Fassa, Trento, Trentin-Haut-Adige

Variétés[modifier | modifier le code]

  • Barythheulandite : variété riche en baryum de formule idéale : (Na, Ca, Ba)4Al6(Al, Si)4Si13O26•24(H2O). Connue à Cape Pula, Santa Margherita di Pula, Province de Cagliari, Sardaigne, Italie.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Treatise on mineralogy, Parties 1-2 Par Charles Upham Shepard p. 179 1832
  3. Rapport annuel sur les progrès des sciences physiques et chimiques..., volume 5, par Jöns Jacob Berzelius, Académie royale des sciences p. 175 1845
  4. Cours de minéralogie par Albert Auguste Cochon de Lapparent p. 726 1908
  5. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle tome 36, par Charles S. Sonnini p. 379 1851
  6. Tschernich, R. (1992): Zeolites of the World, p. 254
  7. a et b Minakawa et al (2002) Strontian and Barian heulandite in sandy stone from the Shimanto formation and Izumi formation, Shikoku. (2002 annual meeting of JAMPEG, 282)
  8. Prachař, I.: Současný stav výskytu nerostů ve Chvaleticích. Acta musei Reginaehradecensis, série A: vědy přírodní, 1981, roč. XVI., s. 99-102.
  9. Canadian Mineralogist Vol. 35, p. 1571-1606 (1997)
  10. Nordrum, F.S. ; Larsen, A.O. & Erambert, M. (2003): Minerals of the heulandite series in Norway- a progress report. Norsk Bergverksmuseum skrift 25: 51-62
  11. Pekov, I.V. & Podlesnyi, A.S. (2004): Kukisvumchorr Deposit: Mineralogy of Alkaline Pegmatites and Hydrotermalites. Mineralogical Almanac, vol. 7,
  12. Carbonin, S., Manzone, A., Boscardin M., Pegoraro, S. (2003): Zeoliti del Vicentino: caratterizzazioni chimiche e ottiche nella serie dell'heulandite. Rivista Mineralogica Italiana, 4, 186-195
  13. Ueno et al (1982) Sanko-Gakkai Kou'en-Youshi, 149.
  14. Mineralogical Record: 32: 196.
  15. Tschernich, R. (1992): Zeolites of the World, p.51,254
  16. Nordrum, F. S. ; Larsen, A. O. & Erambert, M. (2003): Minerals of the heulandite series in Norway - a progress report. Norsk Bergverksmuseum skrift 25: 51-62
  17. Van Velthuizen et al. (2006) Min. Rec. 37, 283-296 [locality #47].
  18. Roger De Ascenção Guedes, S. Valange, Z. Gabelica, « L'Heulandite de La Gorraz, Pussy, Massif de La Lauzière (Savoie) », in Le Règne Minéral, no. 45, 2002, p. 18-21
  19. Mineral. Rec. 2007 38:185-189

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