Henri Décamps
Directeur de recherche au CNRS |
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Henri Victor Léon Décamps |
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Henri Décamps, né le à Paris et mort le à Toulouse[1], est un biologiste spécialiste d’écologie des rivières et des paysages fluviaux. Il est membre de l’Académie des sciences depuis 2008 (correspondant en 1993)[2], de l’Académie d'agriculture de France depuis 2004[3] (correspondant en 1998) et membre d’Academia Europaea depuis 2009.
Biographie
[modifier | modifier le code]Élève du lycée Lapérouse à Albi, il obtient une licence de sciences naturelles et un diplôme d'études approfondies en hydrobiologie à la Faculté des Sciences de l’Université de Toulouse. Il est nommé chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en 1961. Accédant à l’éméritat en 2001, il est rattaché au laboratoire écologie fonctionnelle et environnement (ECOLAB)[4]
Travaux scientifiques
[modifier | modifier le code]Henri Décamps a d’abord travaillé sur l’écologie des insectes aquatiques de l’ordre des Trichoptères, mettant en évidence l’influence du couvert végétal des bassins versants sur la diversité de la faune aquatique des torrents d’altitude dans les Pyrénées[5]. Il a ensuite participé à l’étude des proliférations d’algues planctoniques dans la rivière Lot, et dégagé les causes et les conséquences de ce phénomène[6]. Ce travail l’a amené à lancer deux projets coopératifs : « grands fleuves » dans le cadre du PIREN (Programme de Recherche sur l’Environnement du CNRS) et « écotones » dans le cadre du programme MAB (Man and Biosphere) de l’Unesco[7]. En 1980, il est nommé directeur du Service de la Carte de la Végétation du CNRS, avec pour mission de faire évoluer ce laboratoire de service en laboratoire de recherche en écologie. Il crée alors une équipe sur l’étude des corridors riverains fluviaux, en collaboration avec l’Université de Washington à Seattle. Cette démarche est à l’origine de plusieurs publications sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes fluviaux[8],[9],[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16],[17],[18],[19]. Elle démontre l’importance des zones rivulaires comme interface d’échanges entre les écosystèmes d’eau courante et les écosystèmes terrestres voisins, ce qui conduit à mieux comprendre la dynamique des couverts végétaux riverains, la décomposition de leurs litières et leur rôle dans le recyclage du carbone et de l’azote en zones inondables. Ces résultats ont joué une part importante dans le développement de deux notions phares de l’écologie du paysage : les notions de corridor et de connectivité, particulièrement utilisées en biologie de la conservation. Dans son ouvrage "Écologie du paysage", écrit avec Odile Décamps, il présente une synthèse des avancées en matière d’Écologie du paysage et introduit notamment la notion de Panarchie et esquisse une synthèse entre les approches multiples du paysage (notamment celle des paysagistes par rapport à celle de l'écologie du paysage).
Élu à l’Académie des sciences, Henri Décamps a dirigé un rapport sur les événements climatiques extrêmes[20], ce qui l’a amené à participer à la rédaction du rapport spécial du GIEC sur cette question[21]. Ses travaux les plus récents portent sur des questions liées au développement de l’écologie scientifique[22],[23],[24],[25],[26].
Autres fonctions et mandats
[modifier | modifier le code]Henri Décamps a été Membre du Comité National de la Recherche Scientifique au CNRS. Il a présidé divers comités de recherche dans le cadre des programmes environnementaux du CNRS, du ministère chargé de l’Environnement et de l’Unesco. Il a également présidé « l’International Association for Landscape Ecology » (IALE), le Conseil Scientifique du Comité de Bassin Adour-Garonne et le Groupement d’Intérêt Public « Écosystèmes Forestiers - GIP ECOFOR ».
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Lauréat de la Memorial Baldi
- Lecture de la Société Internationale de Limnologie
- Médaille d’or de l’Université de Prague
- Membre d’Honneur de la Société Américaine d’Écologie
- Chevalier de la Légion d'honneur[réf. nécessaire]
- Chevalier de l'ordre national du Mérite[réf. nécessaire]
- Officier de l'ordre des Palmes académiques (2018)[27]
L’école de Senouillac dans le Tarn porte son nom depuis 2014[28] et le collège des Trois Vallées à Salies du Salat, Haute-Garonne, l’adopte comme parrain de son projet d’établissement « La Main à la pâte » en 2018[29].
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Page sur le site de l'Académie des sciences.
Références
[modifier | modifier le code]- Relevé des fichiers de l'Insee
- « Académie des sciences »
- « Académie d'Agriculture de France »
- « ECOLAB »
- H.Descamps, « Ecologie des Trichoptères de la vallée d’Aure (Hautes-Pyrénées) », Annales de Limnologie, (1967) 3, p. 399-577
- H. Descamps, « Qualité des eaux et développement de la vallée du Lot », Annales de Limnologie, (1978) 14, p. 59-84
- H.Décamps, R.J. Naiman et F. Fournier, « Role of land/inland water ecotones in landscape management and restoration », MAB Digest, (1989), p. 1-93
- H.Décamps, Towards a landscape ecology of river valleys; in Trends in Ecological Research for the 1980s, NATO, J.M. Cooley et F.B. Golley, , p. 163-178
- H. Décamps and G. Pinay, « The role of riparian woods in regulating nutrient fluxes between the alluvial aquifer and surface water: a conceptual model », Regulated Rivers, (1986) 2, p. 507-516
- H. Décamps and E. Chauvet, « Lateral interactions in a fluvial landscape: the river Garonne, France », J. North American Benthological Society, (1989) 8, p. 9-17
- H. Décamps, « River margins and environmental change. », Ecological Applications, (1993) 3, p. 441-445
- H. Décamps, R.J. Naiman et M. Pollock, « The role of riparian corridors in maintaining regional biodiversity », Ecological Applications, (1993) 3, p. 209-212
- H. Décamps et al., « Are species-rich communities more invasible? A riparian point of view », Conservation Biology, (1996) 10, p. 598-607
- H. Décamps, « The renewal of floodplain forests along rivers: a landscape perspective », (Edgardo Baldi Memorial Lecture). Verhandlungen Internationalen Vereinigung für theoretische und angewandte Limnologie, (1996) 26, p. 35-59
- H. Décamps and J.P. Metzger, « The structural connectivity threshold: a hypothesis in conservation biology at the landscape scale », Acta Oecologica, (1997) 18, p. 1-12
- H. Décamps and R.J. Naiman, « The Ecology of Interfaces - riparian zones », Annual Review of Ecology and Systematics, (1997) 28, p. 621-658
- H. Décamps and E. Muller, « Modeling soil moisture reflectance », Remote Sensing of Environment, (2001) 76, p. 173-180
- H. Décamps et O. Décamps, Au Printemps des Paysages, Paris, Buchet Chastel, , 238 p.
- H. Décamps, R.J. Naiman & M. McClain, Riparia : Ecology, Conservation, and Management of Streamside Communities, Elsevier Academic Press, , 440 p.
- H. Décamps Événements climatiques extrêmes : réduire les vulnérabilités des systèmes écologiques et sociaux (coordonnateur) (2010). Rapport RST n°29 de l’Académie des sciences. Ed. EDP Sciences, 240 pages.
- H. Décamps, Managing the Risks of Extreme Events and Disasters to Advance Climate Change Adaptation. A Special Report of Working Groups I and II of the Intergovernmental Panel on Climate Change, Cambridge University Press, , 582 p.
- H. Décamps, « Ecologues et paysagistes : Agir ensemble sous de nouveaux climats », Les Carnets du Paysage, (2010), p. 13-27
- H. Décamps, « River system networks as biodiversity hot lines », C. R. Biol., (2011) 334, p. 420–434
- H. Décamps et M. Juffé, « Une même éthique des écosystèmes, des territoires et des habitats ? », Ecologie & Politique, 2016) 52, p. 143-156
- H. Décamps, L’écologie face aux causalités multiples; in La causalité dans les sciences biologiques et médicale, Edp sciences. Académie des Sciences, , p. 57-69
- H. Décamps, « Les chemins de l’écologie », Nouvelle Quinzaine Littéraire, (2018) 1203, p. 5-6
- BODMR n°03 du 16 août 2018
- « "Ecole%20Henri%20Décamps%20de%20l'Académie%20des%20Sciences" Ecole de Sénouillac »
- « La Main à la pâte »