Hamites (ammonite)

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Hamites (« en forme de corne ») est un genre éteint d’ammonites hétéromorphes apparues à la fin de l'étage Aptien du Crétacé inférieur, qui ont persisté jusqu'à l'étage Cénomanien du Crétacé supérieur.

Ce genre est presque à coup sûr paraphylétique mais on continue d'employer ce nom de taxon poubelle ou « fourre-tout » pour regrouper les ammonites hétéromorphes de la macro-famille des Turrilitaceae qu'on ne peut classer par les caractères dérivés communs à d'autres groupes. Les paléontologues ont tenté d'en regrouper les différents clades en sous-espèces : Eohamites, Hamitella, Helicohamites, Lytohamites, Planohamites, Psilohamites, et Sziveshamites[1],[2].

L'espèce type est Hamites attenuatus de l'Albien inférieur, décrite pour la première fois par James Sowerby dans sa Mineral Conchology of Great Britain (1814), mais le genre Hamites est une invention de James Parkinson, publiée en 1811 dans Organic Remains of the Former World. Ce James Parkinson est aujourd'hui principalement connu comme ayant donné la première description scientifique de paralysis agitans, nommée maladie de Parkinson en son honneur[3].

Morphologie[modifier | modifier le code]

Le genre Hamites se caractérise par une coquille conique ouverte, parfois régulièrement hélicoïdale, qui se terminait soit par un grand crochet [1], ou bien formait trois antennes parallèles qui donnaient au mollusque adulte l'allure d'un trombone [2]. Les coquilles de Hamites sont toujours dépourvues de tubercules et de motifs ; toutefois, plusieurs espèces du genre manifestent des altérations du lobe terminal à l'âge adulte : une fois que le mollusque a atteint sa taille définitive, l'accumulation de chitine fait que l'orifice se resserre et s'épaissit, formant un ou deux anneaux ou colliers superposés. Ce phénomène a été également observé sur d'autres ammonites, et ils pourraient être des signes de dimorphisme sexuel[4],[2].

La coquille ouverte de ces ammonites devait les handicaper pour la nage à cause de l'augmentation de la traînée ; hormis cette hypothèse, on ne sait pratiquement rien de leur histoire naturelle. Il est largement admis qu'ils se nourrissaient de plancton, et attrapaient leur proies à la façon des méduses, mais les cicatrices retrouvées sur les coquilles, vraisemblablement causées par des crabes, semblent indiquer qu'ils vivaient en partie au fond des mers[5],[6].

Phylogenèse[modifier | modifier le code]

Le genre Hamites présente un intérêt particulier pour les paléontologues car les différentes espèces qu'on y trouve recouvrent une extrême diversité de morphologies, y compris celles retrouvées chez les groupes d'ammonites hétéromorphes regroupés par leurs caractères dérivés. Il s'est rapidement diversifié en lignées distinctes au cours de l'étage Albien, donnant naissance à trois grandes familles d'hétéromorphes : les Baculitidae, les Turrilitidae et les Scaphitidae[7],[8]. La lignée qui, par exemple, a engendré les Turrilitidae en hélice, avait une coquille qui croissait d'abord en hélice avant de se scléroser ; ainsi les Turrilitidae seraient issus de la Néoténie d’Hamites ayant conservé leur morphologie trochospiralée jusqu'à l'âge adulte[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. D’après (en) O. Szives et Neale Monks, « Heteromorphs of the Tata Limestone Formation (Aptian - Lower Albian), Hungary », Palaeontology, vol. 45, no 5,‎ , p. 1137–49 (DOI 10.1111/1475-4983.00279, lire en ligne [PDF])
  2. a et b D’après (en) N. Monks, « Cladistic analysis of a problematic ammonite group: the Hamitidae (Cretaceous, Albian - Turonian) and proposals for new cladistic terms », Palaeontology, vol. 45, no 4,‎ , p. 689–707 (DOI 10.1111/1475-4983.00255, lire en ligne [PDF])
  3. D’après (en) J. Parkinson, « An essay on the shaking palsy. 1817 », J Neuropsychiatry Clin Neurosci, vol. 14, no 2,‎ , p. 223–36; discussion 222 (PMID 11983801, DOI 10.1176/appi.neuropsych.14.2.223, lire en ligne [Reproduced\])
  4. D’après (en) N. Monks, « Cladistic analysis of Albian heteromorph ammonites », Palaeontology, vol. 42, no 5,‎ , p. 907–925 (DOI 10.1111/1475-4983.00102, lire en ligne [PDF])
  5. D’après (en) A. Trueman, « The ammonite body-chamber, with special reference to the buoyancy and mode of life of the living animal », Quarterly Journal of the Geological Society of London, vol. 96,‎ , p. 339–383 (DOI 10.1144/GSL.JGS.1940.096.01-04.14)
  6. Cf. (en) N. Monks, « Mid Cretaceous heteromorph ammonite shell damage », Journal of Molluscan Studies, vol. 66, no 2,‎ , p. 283–285 (DOI 10.1093/mollus/66.2.283)
  7. D'après (en) N. Monks, « Cladistic analysis of Albian heteromorph ammonites », Palaeontology, vol. 42, no 5,‎ , p. 907–925 (DOI 10.1111/1475-4983.00102, lire en ligne [PDF])
  8. (en) N. Monks, « Functional morphology, ecology, and evolution of the Scaphitaceae Gill, 1871 (cephalopoda) », Journal of Molluscan Studies, vol. 66, no 2,‎ , p. 205–216 (DOI 10.1093/mollus/66.2.205)
  9. Cf. (en) N. Monks, « The functional morphology of Hamites and Stomohamites and the origins of the Turrilitidae », Bollettino Malacologico, vol. 36, nos 9–12,‎ , p. 195–200

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

(en) Référence Paleobiology Database : Hamites Parkinson, 1811

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Voir également[modifier | modifier le code]