Greta oto

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Greta oto est une espèce de lépidoptères de la famille des Nymphalidae. Elle est originaire d'Amérique centrale. Sous sa forme adulte de papillon, elle a la particularité d'avoir des ailes transparentes[1].

Morphologie[modifier | modifier le code]

L'envergure de l'imago varie entre 5,6 et 6,1 cm[réf. souhaitée].

Distribution[modifier | modifier le code]

L'aire de répartition de Greta oto s'étend du Mexique au Panama[1].

Biologie[modifier | modifier le code]

Greta oto butine des fleurs communes comme le lantana, mais pond ses œufs sur des plantes tropicales toxiques telles que Cestrum nocturnum[1]. Les chenilles, qui sont rouges et violettes à rayures, se nourrissent de ces toxines et stockent les alcaloïdes végétaux dans leurs tissus. Elles deviennent ainsi à leur tour toxiques (ou au moins désagréables) pour leurs prédateurs naturels tels que les oiseaux. Cette toxicité acquise au stade larvaire perdure chez le papillon adulte. Les mêmes alcaloïdes végétaux (et toxiques) sont convertis en phéromones par les mâles pour attirer les femelles.

Les imagos de Greta oto affichent également un certain nombre de comportements intéressants, parmi lesquels la constitution d'une aire de parade chez les mâles et la capacité à réaliser des migrations importantes.

Étude scientifique et biomimétisme[modifier | modifier le code]

La transparence des ailes de Greta oto a été étudiée par une équipe de scientifiques allemands de l'Institut de technologie de Karlsruhe. Alors que le verre classique reflète de 8 à 100 % de la lumière en fonction de l'angle d'incidence, les ailes de ce papillon ont la particularité de n'en refléter qu'entre 2 et 5 %, quel que soit l'angle d'incidence, y compris dans l'infrarouge et l'ultraviolet, ce qui lui vaut le nom de « papillon aux ailes de verre »[2]. Le phénomène s'avère dû au fait que les ailes sont tapissées de nanostructures en forme de piliers dont la taille et la disposition sont très irrégulières. Cette particularité pourrait être utilisée pour développer de nouveaux revêtements anti-reflets pour les écrans de téléphones ou d'ordinateurs[3],[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Carrol L. Henderson, Field guide to the Wildlife of Costa Rica, Austin, Texas, University of Texas Press, , 1re éd., poche (ISBN 978-0-292-73459-3, OCLC 46959925, LCCN 2001027916, lire en ligne), « Greta oto », p. 56
  2. (en) Radwanul Hasan Siddique, Guillaume Gomard & Hendrik Hölscher, « The role of random nanostructures for the omnidirectional anti-reflection properties of the glasswing butterfly », Nature Communications, vol. 6, no 6909,‎ (DOI 10.1038/ncomms7909).
  3. « Biomimétisme : des écrans antireflets inspirés d'ailes de papillons », sur futura-sciences.com, (consulté le ).
  4. « L'écran de votre smartphone bientôt inspiré des ailes de ce papillon ? », sur sciencesetavenir.fr, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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