Aller au contenu

Gore-Booth (Stradivarius)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Gore-Booth (Stradivarius)
Image illustrative de l’article Gore-Booth (Stradivarius)

Autre nom Ex-Baron Rothschild
Facteur Antonio Stradivari
Instrument Violoncelle
Année de construction 1710
Propriétaire actuel Rocco Filippini
Couleur Golden orange
Propriétaires
- Robert Gore-Booth
-1890 David Laurie
1890-1905 Nathaniel Mayer von Rothschild
1905-1938 Alphonse Mayer von Rothschild
(prêt à vie) Gustav Bloch-Bauer
1938-1956 Autorités allemandes
1956 Baronne Clarice de Rothschild
(née Sebag-Montefiore)
1956 Rembert Wurlitzer
1956 F. W. Friedler
1963 Jacques Français
1963 A. Wallenstein
1970-1978 Irvine P. Tushinki
1978 Peter Biddulph
-2021 Rocco Filippini

Le Gore-Booth, également appelé, de 1890 à 1956, baron Rothschild, est un violoncelle construit par Antonio Stradivari en 1710. En 1938, la famille Rothschild, propriétaire de l'instrument, avait prêté à vie le violoncelle à Gustav Bloch-Bauer. Lors de l'anschluss de l'Autriche, il est aryanisé par les Nazis. Le violoncelle, toujours détenu par les autorités allemandes, est restitué à Clarice von Rothschild en 1956. Il est mis en vente chez Sotheby's en 1978. Son dernier propriétaire était le violoncelliste suisse Rocco Filippini (en).

Gustav Bloch-Bauer (1862-1938) jouant du violoncelle vers 1935.

Le violoncelle Gore-Booth a été fabriqué à Crémone par Antonio Stradivari en 1710[1].

Le premier propriétaire est un irlandais, violoncelliste amateur, Sir Robert Gore-Booth[2]. À sa mort, le collectionneur d'instruments à cordes et ami du luthier français Jean-Baptiste Vuillaume, David Laurie (en) le détint, à Glasgow[1], jusqu'en 1890, date à laquelle il fut acquis par le baron Nathaniel Mayer von Rothschild (en) qui le cède à sa mort en 1905 à Alphonse Mayer von Rothschild[1]. Ce dernier prêta « à vie » le violoncelle à son ami, Gustav Bloch-Bauer, le beau-frère d'Adele Bloch-Bauer, la muse de Gustav Klimt[3].

En , l'Autriche est annexée par les Nazis lors de l'Anschluss. Comme l'ensemble des Juifs, Alphonse Mayer von Rothschild est tenu de déclarer son patrimoine à l'occupant, dont le violoncelle Stradivarius qui est saisi chez Gustav Bloch-Bauer. Ce dernier, violoncelliste passionné, ne s'en remettra pas. Il meurt d'une crise cardiaque quelques semaines plus tard. La gestapo se rend également chez son frère, Ferdinand Bloch-Bauer pour y saisir des œuvres de Klimt dont le Portrait d'Adele Bloch-Bauer I qui ne sera restitué à sa nièce qu'après une importante lutte juridique contre l'Autriche[3].

Les autorités allemandes détiennent le violoncelle durant toute la guerre et même au-delà puisqu'il ne sera restitué à la famille de Rothschild qu'en 1956. L'épouse d'Alphonse Mayer von Rothschild, Clarice von Rothschild, née Sebag-Montefiore, récupère ainsi le précieux instrument[1] et l'emmène à New York[4].

Rocco Filippini et son violoncelle Stradivarius en 2009.

Il est acquis la même année par la Rembert Wurlitzer Company (en) de New York qui s'était spécialisée dans la restauration et le négoce d'instruments d'exception. Il change à nouveau de main en 1956 et est acquis par F. W. Friedler et part pour Mexico[1].

Il est ensuite détenu par le négociant en instruments à cordes installé à Manhattan, Jacques Français[5]. En 1963, il est acquis par le chef d'orchestre New Yorkais Alfred Wallenstein. De 1970 à 1978, il est détenu par Irvine P. Tushinki qui le met en vente chez Sotheby's. Il est acquis par le négociant Peter Biddulph. Son dernier propriétaire était le violoncelliste suisse Rocco Filippini (en)[Note 1],[1].

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. né en 1943, il meurt en avril 2021

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e et f (en) Gianpaolo Gregori, « 1710 - Cello "Gore-Booth - Rothschild" », sur Archivio della liuteria (consulté le )
  2. Prieto 2011, p. 56.
  3. a et b Czernin 1999.
  4. Cremona Oggi 2012.
  5. Douglas Martin, Jacques Francais, 80, Dies; Dealer in String Instruments, New York Times, 8 février 2004 (lire en ligne).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
Il comporte toujours son étiquette d'origine (ici un facsimilé) : Antonius Stradiuarius, Cremonensis, Faciebat Anno 1710.
  • (en) Robert Gore-Booth et Bruce Carlson, Antonio Stradivari : violoncello 1710 : Gore-Booth, Cremonabooks, (ISBN 9788883590962, OCLC 51533852).
  • (en) Patricia Frisoli, “The Museo Stradivariano in Cremona.”, vol. 24, The Galpin Society Journal, (JSTOR 842006, lire en ligne), p. 33-50.
  • (de) Hubertus Czernin, Die Fälschung: der Fall Bloch-Bauer, Czernin, , 511 p. (ISBN 3707600009).
  • (en) Carlos Prieto (trad. Elena C. Murray), The Adventures of a Cello: Revised Edition, with a New Epilogue, University of Texas Press, , 384 p. (ISBN 9780292773394), p. 56.
  • (it) Cremona Oggi, « Rocco Filippini e figlio in concerto col "Gore Booth" », Cremona Oggi,‎ (lire en ligne, consulté le ).