Ghetto d'Otwock
Le ghetto d'Otwock est un ghetto juif créé par les nazis en 1940 à Otwock (district de Varsovie, Gouvernement général de Pologne), à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Varsovie.
Historique[modifier | modifier le code]
Contexte[modifier | modifier le code]
Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, Otwock est un lieu de villégiature d'été pour les habitants de la région, avec sanatoriums pour tuberculeux et maisons de repos ; outre son centre-ville, la localité est composée de quartiers pavillonnaires constitués de maisons au milieu des pins[1],[2]. Plus de 14 000 Juifs y vivent à l'année[1].
Création[modifier | modifier le code]
Un ghetto dédié aux Juifs est créé par les Allemands entre et (date à laquelle les Juifs sont obligés d'y résider)[3],[4] ; il est ceint d'une clôture et isolé du reste de la ville en [5]. Un conseil juif local (Judenrat) et un service d'ordre juif (Jüdischer Ordnungsdienst) y sont créés[3].
Années intermédiaires[modifier | modifier le code]
En , quatre cent habitants juifs du ghetto sont déportés au camp de travail forcé de Karczew, non loin d'Otwock (qui sera liquidé le [5]. Calel Perechodnik, membre de la police juive du ghetto, écrit à ce sujet[6] :
« Où trouver les quatre cents personnes pour le travail obligatoire ? Chacun se dit : moi, je n'irai sûrement pas, puisque je travaille dans la police ; moi, je nfais partie du Judenrat ; [...] moi, je n'irai pas, parce que je peux me permettre de donner mille złotys à la police. […] Jour et nuit, les policiers arrêtent les gens. Ils les arrêtent, ils les libèrent, les affaires marchent bien. Enfin, les quatre cents sont envoyés à Karcew. »
Liquidation[modifier | modifier le code]
La liquidation du ghetto a lieu à partir du : environ 7 000 Juifs sont rassemblés sur la place de transbordement (Umschlagplatz) puis envoyés en train vers le centre d'extermination de Treblinka[5]. Les habitants — environ 3 700 — qui se cachent, résistent ou fuient dans les bois environnants sont débusqués puis, pour la plupart, tués sur le champ[5].
Récit[modifier | modifier le code]
Calel Perechodnik, un Juif originaire d'Otwock et membre de la police juive du ghetto, narre dans Suis-je un meurtrier ?, récit qu'il a rédigé en 1943, l'histoire du ghetto, notamment sa liquidation en .
Références[modifier | modifier le code]
- Perechodnik 1995, p. 9-16 (préface).
- (en) « History », sur sztetl.org.pl (consulté le ).
- Perechodnik 1995, p. 33 (et notes p. 286).
- Katia Szwec, « Lectures, citations : Calel Perechodnik, « Suis-je un meurtrier ? » », Institut national de recherche pédagogique (consulté le ).
- (en) « Otwock », sur jewishvirtuallibrary.org, Jewish Virtual Library (consulté le ).
- Perechodnik 1995, p. 40.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- (pl) Sylwia Szymanska-Smolkin, Ludność żydowska Otwocka podczas drugiej wojny światowej [« La Population juive d'Otwock durant la Seconde Guerre mondiale »], Varsovie, Institut historique juif, (ISBN 8385888608).
- Calel Perechodnik (trad. Aleksandra Kroh et Paul Zawadzki, préf. Annette Wieviorka et Jacques Burko), Suis-je un meurtrier ? [« Czy ja jestem mordercą? »], Éditions Liana Levi, (1re éd. 1993) (ISBN 2867461243).