Georges Flandre

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Georges Flandre
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Major Georges Flandre en 1942
Alias
Dartois
Jean-Pierre Mercier
Petit-Jean
Montcalm
Naissance
Paris
Décès (à 44 ans)
La Roque-d'Anthéron
Fusillé
Nationalité Drapeau de la France Français
Pays de résidence Drapeau de la France France
Profession
Activité principale
Résistant français
Membre du directoire des M.U.R. à Marseille
Distinctions
Conjoint
Henriette Flandre, née Bonnet (1891-1982)

Georges Flandre, alias Montcalm, né le 24 décembre 1899 à Paris 5e, mort le 13 juin 1944 à La Roque-d'Anthéron (Bouches-du-Rhône), est un officier de l'Armée du salut et un résistant français du mouvement Combat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lors de la Première Guerre mondiale, d' à , il est incorporé 104e régiment d'artillerie lourde (RAL), puis au 121e RAL jusqu'en [1]. Issue d'une éducation chrétienne, la guerre effondre sa jeune foi, mais Georges Flandre garde un idéal de service pour ceux qui souffrent. Admirateur de Jean Jaurès, il devient militant d'un parti ouvrier et travaille comme employé de magasin à Paris. Par l'intermédiaire d'un ami, il entre en contact avec l'Armée du salut.

« Dès les premières réunions salutistes, je fus mis en face non seulement du péché de l'humanité, mais de mon propre péché. Je compris alors que pour travailler au relèvement des autres, il fallait qui je sois moi-même délivré, purifié et transformé. Par la foi, j'acceptais le salut qui m'était offert en Jésus-Christ. »

— Georges Flandre, février 1927[2].

Il se convertit et s'engage comme soldat de l'Armée du salut.

Officier de l'Armée du salut[modifier | modifier le code]

Il entre à l'école de formation des officiers en et sort au grade de cadet-lieutenant en .

Il se marie avec l'enseigne Henriette Bonnet, le . Le couple sert dans les postes d'évangélisation de Valence (1926), Marseille II (1926-1928), Alès (1928-1929), Nîmes (1929-1933), Nice (1933-1935), Belfort (1935-1937), Alger (1937-1939) puis Paris Salle centrale (1939).

En , l'adjudant Flandre est muté au service des œuvres de guerre de l'Armée du salut jusqu'en . Après l'Exode, l'Armée du salut est exsangue. Les adjudants Flandre sont mis en disponibilité, puis en , ils sont mutés au poste de Montpellier. Ils sont promus au grade de major en .

La Résistance intérieure[modifier | modifier le code]

Dès 1941, Georges Flandre entre en résistance. Son statut de ministre d'un culte lui donnant accès dans les prisons, il visite les détenus, puis les prisonniers politiques et soutient les familles éprouvées par la guerre et le régime de Vichy. Il fonde le service social de la résistance au sein du mouvement Combat et organise les premiers réseaux à Montpellier sous le pseudonyme de Dartois. Recherché par la police française pour avoir aidé des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), il entre dans la clandestinité le et se rend à Marseille.

Sous le pseudonyme de Montcalm, il réorganise les services de résistance, en train de se désagréger à la suite de nombreuses arrestations et devient responsable régional du noyautage des administrations publiques (NAP). Il devient membre du directoire des Mouvements unis de la Résistance (MUR) dans la région R2[3]. Commandant de l'Armée secrète, il maintient le contact avec les services de renseignements d'Alger, et fait parvenir à l'état-major interallié des renseignements qui permettront notamment le débarquement de Provence en . Arrêté à Marseille sous une fausse identité, par le Sipo-SD le , il est identifié et torturé.

Le (à 44 ans), il est fusillé dans le vallon du Fenouillet[4] sur la commune de La Roque-d'Anthéron aux côtés de 27 de ses camarades.

Exhumé et identifié 5 mois plus tard, il est inhumé au cimetière protestant de Montpellier le . « Mort pour la France », il est décoré à titre posthume entre 1945 et 1947.

Décorations[modifier | modifier le code]

Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur (décret du 4 janvier 1947)
Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre 1939-1945 (citation à l'ordre de la division le 17 août 1945)
Médaille de la Résistance française Médaille de la Résistance française, avec rosette (décret du 24 avril 1946)
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 (1920)

Postérité[modifier | modifier le code]

En , un établissement social de l'Armée du salut à Marseille est ouvert sous le nom de Résidence Georges-Flandre[5].

L'avenue du Major-Flandre à Montpellier lui rend hommage.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Registre matricule no 110/1919 du 2e bureau de la Seine.
  2. Georges Flandre, « Leader socialiste ou officier de l'Armée du salut », En Avant !, no 2266,‎ , p. 2 (ISSN 1250-6702, lire en ligne).
  3. La région 2 de la Résistance intérieure française comprenait sept départements : Marseille, chef-lieu de la région, considéré comme un département à part entière vu son importance, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Vaucluse, Basses-Alpes et Hautes-Alpes.
  4. Un monument a été dressé sur les lieux de l’exécution entre les canaux de l’EDF et de Marseille. 43° 43′ 13″ N, 5° 16′ 23″ E
  5. Résidence Georges-Flandre sur le site de l'Armée du salut. Consulté le 30 mai 2019.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Madeleine Baudouin, Histoire des Groupes Francs (M.U.R.) des Bouches-du-Rhône de septembre 1943 à la Libération, Presses universitaires de France, , 284 p. (BNF 36265199).
  • Henriette Flandre, Georges Flandre : un chrétien ! un résistant ! ses trois dernières années, Altis, , 78 p. (BNF 32109893). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marc Muller, « Georges Flandre, un homme de courage et de conviction », Avec vous, no 121,‎ , p. 1 (ISSN 1636-0982). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre 1939-1945 : Dictionnaire thématique et biographique, Paris, Les éditions de Paris, , 301 p. (ISBN 2-84621-000-4, BNF 37204005), p. 225
  • Anne Thöni, « Georges Flandre, un chrétien ! un résistant ! », En Avant, no 5616,‎ , p. 4-5 (ISSN 1250-6702, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]