Francis Garnier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 22 août 2010 à 16:32 et modifiée en dernier par Nostradamus (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Francis Garnier

Marie Joseph François Garnier dit Francis Garnier (25 juillet 1839 à Saint-Étienne et à Hanoï) est un officier de marine et explorateur français.

Biographie

Fils d'un légitimiste convaincu - qui brisa son épée d'officier en 1830 - il entre en 1856 à l'École navale, après de bonnes études au lycée de Montpellier. En raison de ses vastes pensées, de son impétueux courage en face de sa petite taille ses camarades de Navale l'avaient, affectueusement, surnommé "Mademoiselle Bonaparte"[1].

A sa sortie de l'école navale en 1857, il effectue des voyages vers le Brésil et les mers du Sud. Il s'embarque vers la Chine en 1860 et y restera 2 ans. Nommé auprès de l'amiral Léonard Victor Charner, il participe à la prise de Pékin et au sac du palais d'été en octobre 1860. Après un court séjour en France, il rejoint la Cochinchine en 1863 pour remplacer Henri Rieunier au sein du service des Affaires indigènes. Il est alors chargé de l'administration de la ville de Cholon, où ses amis le surnomment « le petit préfet de Cholon »[2]. Il publie, en 1864 et en 1865, deux brochures qui analysent la situation politique, économique et sociale de la Cochinchine française.

Francis Garnier à Angkor (1866)

Sa participation à la mission d'exploration du Mékong, sous le commandement d'Ernest Doudart de Lagrée, accompagné, notamment, du botaniste et anthropoloque Lucien Joubert, du photographe Emile Gsell et du dessinateur Louis Delaporte, le rend illustre. Cette expédition part de Saigon en juin 1866 et entreprend de remonter le Mékong. Commandant en second, Garnier est en charge notamment des travaux d'hydrographie, de météorologie ainsi que du tracé de la carte du voyage. A la mort de Doudart de Lagrée, dans le Yunnan, il prend la direction de la mission, gagne la vallée du Yang Tsé Kiang qu'il descend jusqu'à Shanghai. Il rallie Saigon deux années après en être parti, en juin 1868.

Il rejoint aussitôt la France où il est affecté au Dépôt des cartes et plans de la Marine. Il y achève la rédaction de son rapport de mission. A noter qu'en 1871, il partage avec David Livingstone la Médaille d'Honneur de la Société de géographie dont il était membre depuis son retour. Il sollicite et obtient un congé sans solde pendant lequel il s'installe à Shanghai avec son épouse. Il continue ses travaux de reconnaissance du cours supérieur du Mékong. Il passe plusieurs mois à explorer, seul, le Yunnan et le Tibet, lorsqu'il est rappelé par le contre-amiral Dupré, alors gouverneur de la Cochinchine, pour une opération de pacification dans le Tonkin. Il parvient à Hanoï en novembre 1873. C'est lors d'une attaque des Pavillons noirs, le 21 décembre qu'il est touché. Ses compagnons le découvrent décapité, subissant ainsi un sort identique à celui de son enseigne de vaisseau, Adrien-Paul Balny d'Avricourt, tombé quelques heures avant lui.

Son corps est ramené à Saigon en 1875 et inhumé aux côtés de celui de Doudart de Lagrée. En 1983, lors de la destruction du cimetière Massiges , les deux tombes sont longuement recherchées par Jean-François Parot, consul général. Il fait exhumer et incinérer les restes. Il propose alors au ministre de la défense de les convoyer à Singapour où le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc et son escorteur Doudard de Lagrée doivent faire escale.Deux émouvantes cérémonies à bord marquent l'embarquement des urnes funéraires. Les cendres de Garnier seront placées dans le monument orné d'un buste dû au sculpteur Denys Puechqui se trouve place Camille Julian, 6e arrondissement de Paris.

Francis Garnier a donné son nom au deuxième et dernier bâtiment de la première série de BATRAL, bâtiment de transport léger BATRAL type Champlain. Le Francis Garnier porte le numéro de coque L 9031.

Notes et références

  1. Voir page 14 in Histoire de l'Indochine: la perle de l'Empire (1624-1954), Philippe Héduy, Albin Michel, 1998
  2. cf. p. 83 dans : Gérard Gilles Epain, Indo-Chine: une histoire coloniale oubliée, Editions L'Harmattan, 2008, Collection Recherches asiatiques, 527 p. (ISBN 229604073X) (Google Books)

Écrits

  • La Cochinchine française en 1864, Paris, 1864
  • Voyage d'exploration en Indo-chine, effectué pendant les années 1866, 1867 et 1868, 2 volumes, Paris, 1873 (rééd. La Découverte, 1985)

Bibliographie

  • (en) Milton Osborne (en), « Francis Garnier (1839-1873), Explorer of the Mekong River », in Explorers of South-east Asia, Six Lives, éd. Victor T. King, Kuala Lumpur 1995
  • (en) Milton Osborne, River Road to China: The Mekong River Expedition, 1866-1873, 1975
  • E. Petit, Francis Garnier: Sa vie, ses voyages, ses œuvres d'après une un correspondance inédite, Paris, 1897
  • Albert de Pouvourville, Francis Garnier, Paris, 1930
  • Roger Vercel, Francis Garnier à l'assaut des fleuves, Paris, 1952
  • G. Taboulet, Le voyage d'exploration du Mékong (1866-1868): Doudart de Lagrée et Francis Garnier, Revue Française d'Histoire d'Outre-Mer, 1970

Liens externes