Fête de la Wartbourg

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Étudiants se rendant à la Wartbourg, 1817.

La première fête de la Wartbourg (en allemand : Wartburgfest) eut lieu le , au château de Wartbourg, près d'Eisenach[1].

Certains Allemands, en particulier des étudiants et professeurs, considérés comme bourgeois intellectuels, étaient déçus du peu de réformes démocratiques menées après la fin de la guerre de libération contre la France de Napoléon, et en particulier de l'absence de liberté de la presse et de liberté d'association. Ils regrettaient également que l'unité allemande ne fût pas en voie de réalisation. Ainsi, les deux causes profondes qui amenèrent à cette fête furent la déception nationale et libérale.

En 1815, les étudiants d'Iéna fondèrent l'organisation de jeunesse Burschenschaften, dans le but de promouvoir l'idée de l'unité allemande au sein de l'université. Nombre d'entre eux avaient combattu Napoléon, notamment dans le Lützowsches Freikorps (corps franc de Lützow), dont le drapeau noir, rouge et or est alors adopté comme drapeau allemand. Les étudiants demandent un État national et une constitution libérale ; ils entendaient s'opposer aux forces qu'ils considéraient comme réactionnaires à l'intérieur des États allemands récemment recréés.

À l'occasion du trois-centième anniversaire de l'affichage des 95 thèses de Martin Luther sur la porte de l'église de Wittemberg et du quatrième anniversaire de la bataille de Leipzig, les groupes étudiants, environ 500 au total, organisèrent une fête au château de Wartbourg, où Martin Luther s'était autrefois réfugié[1] — il y avait traduit la Bible, et ainsi contribué à fixer la forme standard de la langue allemande, c'est pourquoi ce lieu était devenu un symbole du nationalisme allemand.

Durant cette fête, Arminius Rieman dit un discours sur Luther marquant avec la critique des princes Allemands.

Un des principaux événements qui se produisirent alors est un autodafé d'œuvres littéraires considérées comme réactionnaires, et des symboles napoléoniens[1]. Cet événement rappelle que Luther fit brûler des livres qui représentaient l'autorité de l'Église. Ces troubles permirent à l'époque de justifier la suppression de mouvements libéraux, notamment par les décrets de Carlsbad, en 1819 avec l'interdiction des associations, la mise en place de police parmi les universités, la censure et l'arrestation d'étudiants et professeurs. Mais cela fut surtout dû à l'assassinat en 1819 d'August von Kotzebue un poète considéré comme agent secret de Metternich, par un étudiant, Sand.

Une deuxième fête de la Wartbourg eut lieu à l'occasion de la Révolution allemande de 1848.

Quand les nazis procédèrent à des autodafés en 1933, ils se placèrent dans la lignée de celui qui avait eu lieu à la Wartbourg[réf. nécessaire].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Christopher Clark, Iron kingdom, The rise and fall of Prussia, 1600-1947, Munich, Pantheon, , 896 p. (ISBN 978-3-570-55060-1), p. 437-438Document utilisé pour la rédaction de l’article

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Clark 2008, p. 437-438