Eugène Ménégoz

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Eugène Ménégoz
Fonction
Doyen
Faculté de théologie protestante de Paris
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, tombe d’Eugène Ménégoz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
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Erlanger Wingolf (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Louis Eugène Ménégoz, né le à Algolsheim (Haut-Rhin) et décédé le , au 121 boulevard Raspail, à Paris[1], est un pasteur luthérien français et le fondateur du symbolo-fidéisme[2], une tendance théologique protestante libérale qui met en valeur l'attachement au symbolique et à la foi en Dieu plutôt que l'attachement à des dogmes. Il est le doyen de la Faculté de théologie protestante de Paris en 1901.

Biographie[modifier | modifier le code]

Eugène Ménégoz est le fils du pasteur Alexandre Ménégoz et de Wilhelmine Eugénie von Zabern[3]. Il effectue toutes ses études à Strasbourg, à l'exception d'un semestre qu'il passe à Erlangen. Il entre au Séminaire protestant le , puis à la Faculté de théologie protestante le [4]. Après avoir obtenu son baccalauréat de théologie, il est ordonné en 1866. Il décide alors de quitter l'Alsace et il est nommé pasteur de l'église des Billettes à Paris en 1866, poste qu'il conserve jusqu'en 1877. Il se marie le avec Adèle Bitterlin. De ce couple naissent trois filles[4].

Durant la guerre franco-prussienne de 1870, il est nommé aumônier des prisonniers de guerre allemands protestants aux prisons de la Santé et de la Roquette en , pour la durée du siège de Paris[5]. En 1877, il prend en charge le séminaire de théologie protestant nouvellement créé et annexé à la Faculté de théologie de Paris. Il se rapproche des professeurs alsaciens qui ont opté pour la France, notamment Frédéric Lichtenberger. Il s'intéresse par conséquent de près au transfert de la Faculté de théologie protestante de Strasbourg à Paris, ce projet le décidant à reprendre ses études, il soutient une thèse de licence et devient maître de conférence en langue et littératures allemandes, chargé de cours de dogmatique luthérienne à la Faculté[6]. Il devient titulaire de la chaire en 1882[7]. Il obtient brillamment son doctorat en 1894 grâce à une thèse sur la théologie de l'épître aux Hébreux, publiée et rééditée plusieurs fois.

Progressivement, Eugène Ménégoz développe sa propre pensée théologique libérale, appelée symbolo-fidéisme, dont l'ouvrage fondateur est Réflexions sur l'évangile du Salut (1879). Pour lui, l'homme est uniquement sauvé par sa foi et non par ses croyances, bien qu'il ne rejette pas l'importance de ces dernières en tant que moyen pédagogique d'appréhender la théologie. Ainsi, il rejette les confessions de foi et les discours théologiques, car ils ne seraient que l'expression d'un temps et d'individus donnés. Son point de vue est dénoncé principalement par les luthériens orthodoxes et lui vaut un blâme de la Conférence pastorale luthérienne de Paris[7]. Malgré tout, il a plusieurs alliés, dont son ami Auguste Sabatier qui approfondit ses réflexions et devient le deuxième pilier du mouvement.

Eugène Ménégoz est nommé doyen de la Faculté en 1901 pendant quelques mois. Il prend sa retraite en 1908, mais continue à publier régulièrement des ouvrages[6]. Il meurt à Paris le et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (86e division).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Eugène Ménégoz est fait chevalier de la Légion d'honneur, par décret du [8]. Sa décoration lui est remise par le professeur Auguste Sabatier. Il était également membre du Conseil supérieur de l'Instruction publique[4].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Étude dogmatique sur l'idée de l'Église, Strasbourg, G. Silbermann, 1862 - (thèse de baccalauréat de théologie).
  • Réflexions sur l'évangile du Salut, Paris, Libr. Sandoz et Fischbacher, 1879.
  • Le péché et la rédemption d'après Saint Paul, G. Fischbacher, 1882 - (thèse en français de licence).
  • Quid de catechismo sentiendum sit, Paris, C. Noblet, 1882 - (thèse en latin de licence).
  • La notion du catéchisme : étude de théologie pratique, Paris, Fischbacher, 1882.
  • La prédestination dans la théologie paulinienne, Paris, Fischbacher, 1885.
  • L'autorité de Dieu, réflexions sur l'autorité en matière de foi, Paris, Fischbacher, 1892.
  • La notion biblique du miracle, 1894.
  • La théologie de l'épître aux Hébreux, Paris, Fischbacher, 1894 - (thèse de doctorat).
  • Le Salut d'après l'enseignement de Jésus-Christ, Paris, Fischbacher, 1899.
  • Publications diverses sur le fidéisme et son application à l'enseignement chrétien traditionnel, Paris, Fischbacher, 1900–21, 5 volumes.
  • Aperçu de la théologie d'Auguste Sabatier, Paris, Fischbacher, 1901.
  • Étude comparative de l'enseignement de Saint Paul et de Saint Jacques sur la justification par la foi, Paris, Fischbacher, 1901.
  • La mort de Jésus et le dogme de l'expiation, Paris, Fischbacher, 1905.
  • L'anti-fidéisme : observations critiques sur « Les étapes du fidéisme » de M. Emile Doumergue, Paris, Fischbacher, 1906.
  • Une triple distinction théologique : observations sur le rapport de la foi religieuse avec la science, l'histoire et la philosophie, Paris, Librairie Fischbacher, 1907.
  • Pardon et justice : le pardon gratuit selon Jésus-Christ et la justice imputée selon Saint Paul, Paris, Fischbacher, 1907.
  • La valeur religieuse des principes de la théologie évangélique moderne, Paris, Librairie Fischbacher, 1908.
  • Le salut par la foi indépendamment des croyances : extraits des publications diverses sur le fidéisme, Paris, Fischbacher, 1913.
  • Notre seul maître : réponse à une « lettre ouverte » de Paul Lobstein, professeur à la Faculté de Théologie protestante de l'Université de Strasbourg, Paris, Fischbacher, 1914.
  • La miséricorde de Dieu et le dogme de l'expiation substitutive, Paris, Fischbacher, 1916.
  • La guerre et le pacifisme, Paris, Fischbacher, 1916.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Avis de décès, base Léonore.
  2. Notion théologique du symbolo-fidéisme et film de Bernard Reymond sur cette notion
  3. Daniel C. Ménégoz, « Ménégoz, Louis Gabriel Alexandre », dans Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, Vol.VI, Mar-Reic, 1997, p.2594
  4. a b et c Daniel C. Ménégoz, « Ménégoz, Louis Eugène », dans op. cit., Vol.VI, Mar-Reic, 1997, p.2594.
  5. Aumônier des prisonniers de guerre prussiens protestants à Paris
  6. a et b « Notes et documents : Professeurs de la Faculté de théologie protestante de Paris (1877-1977) », dans Revue d'histoire et de philosophie religieuses, Strasbourg, no 3, 1977, p.362.
  7. a et b Eugène Ménégoz (1838-1921), Musée virtuel du protestantisme.
  8. Décret du 16 juillet 1895, base Léonore.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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