Dynamite

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Schéma d'un bâton de dynamite et de son câble permettant sa détonation :
A. Sciure (ou tout autre type de matériau absorbant) trempée dans de la nitroglycérine
B. Revêtement de protection entourant la matière explosive
C. Détonateur
D. Câble électrique connecté au détonateur

La dynamite est un explosif fabriqué avec de la nitroglycérine. Elle est 1,25 fois plus puissante que le TNT[1]. Découverte par Alfred Nobel en 1866, la dynamite a été très utilisée, notamment dans l'industrie minière, jusqu'à son remplacement par des explosifs plus puissants et plus faciles à manipuler, comme ceux de la famille des plastics.

Étymologie

1864 : Dépôt de la demande de brevet par Alfred Nobel, pour le système de percussion et d'ignition de la Nitroglycerine dans un bâton de dynamite.

Le nom de la dynamite vient du mot grec δύναμις (dunamis ou dynamis), qui signifie « puissance », « pouvoir », auquel a été ajouté le suffixe suédois -it.

Histoire

La nitroglycérine est d'abord fabriquée et vendue par la société d'Alfred Nobel sous sa forme liquide. Mais elle est tellement instable et dangereuse (le frère d'Alfred Nobel, Emil et d'autres personnes meurent d'une explosion durant la préparation de la nitroglycérine en 1864[2]) qu'elle est rapidement interdite en Europe. La production artisanale de nitroglycérine se fait dans les mines, cependant comme toute fabrication artisanale d'explosifs, les accidents sont fréquents (réactions réalisées à température ambiante et non à 0 ℃).

Alfred Nobel résout le problème par sérendipité en la mélangeant à des kieselguhrs (poudre fossile de diatomées), puis en la moulant sous forme de bâtonnets enveloppés de papier, c'est ainsi qu'est créée la dynamite en 1866. Elle fait l'objet d'un brevet d'invention du en Angleterre et du en Suède[3]. Il s'agit du premier explosif puissant, peu coûteux à produire et stable (c'est-à-dire ne présentant que peu de risques d'explosion accidentelle lors du transport).

Le liquide de la nitroglycérine peut également être mélangé à d'autres composants neutres, comme la silice, ou à des composés actifs (soufre, nitrate de sodium, celluloseetc.).

L'exploitation de son brevet rapporte à Alfred Nobel une fortune considérable, qui est plus tard dévolue aux Prix Nobel. Il contrôle strictement ses droits et réussit à les faire valoir face à des marchands américains qui tentent de plagier son invention en utilisant une formule légèrement différente.

Le bâton de dynamite

Caisse de cartouches de dynamite (100g) Nobel-Bozel originaire de l'usine de Paulilles. Languedoc-Roussillon.

Un bâton de dynamite a classiquement les dimensions suivantes : 25 cm de longueur sur 3 cm de diamètre, mais la grande majorité de la dynamite est utilisée sous forme de cartouches de diamètre supérieur à 5 cm et d'un poids supérieur à 1 kg.

À l'origine, le bâton de dynamite est composé de 75 % de nitroglycérine (corps très instable) et de 25 % de kieselguhr (micro-algues) qui stabilise la nitroglycérine et fait de la dynamite un explosif plus sûr.

La dynamite est d'utilisation beaucoup moins risquée que la nitroglycérine ou même que la poudre à canon. Elle est moins sensible aux chocs, et un bâton placé dans un feu brûlera (théoriquement) sans exploser. De fait, elle nécessite un détonateur pour être utilisée.

Avec le temps (ou à une température supérieure à 32 °C), les bâtons de dynamite suintent de la nitroglycérine liquide, ce qui peut les rendre dangereux et pose un problème de sécurité sur les chantiers. C'est pourquoi elle est moins utilisée de nos jours.

Les dynamites actuelles, dont le principe est là encore basé sur une invention de Nobel, contiennent un peu de coton azotique (nitrocellulose) qui gélifie la nitroglycérine et supprime les suintements. La nitroglycérine est remplacée jusque 50 % par du nitroglycol, ce qui abaisse le point de congélation du mélange et le rend plus sûr, car une dynamite gelée est très sensible aux chocs. Le kieselguhr est remplacé par un mélange de farine de bois ou similaire, et de nitrate d'ammonium, qui augmente la puissance du produit.

Usages

Les principaux domaines d'utilisation de la dynamite ont été la construction, l'exploitation minière et la démolition. Durant l'industrialisation, il y eut un important besoin de puissants explosifs pour l'industrie minière ou la construction de tunnels. Cependant, de nouveaux explosifs et de nouvelles techniques ont peu à peu remplacé la dynamite. Cela fait des décennies qu'elle n'a plus été commercialisée.

La dynamite a aussi été utilisée dans des conflits armés.

Il est arrivé que des criminels intéressés par l'ouverture de coffres-forts aient délibérément extrait de la nitroglycérine de bâtons de dynamite en les faisant bouillir.

Les spéléologues ont longtemps utilisé de la dynamite pour pratiquer la désobstruction des conduits et chatières non-pénétrables par l'Homme. Petit à petit, la pratique s'est orientée vers des explosifs plus intéressants d'un point de vue rapport puissance(volume).

Notes et références

  1. « Les explosifs non-nucléaires les plus puissants », sur www.records-du-monde.com (consulté le )
  2. (en) « Alfred Nobel - Timeline », sur Nobelprize.org (consulté le )
  3. (de) Phokion Naoúm, Nitroglycerin und Nitroglycerinsprengstoffe, Springer-Verlag, , p. 8.

Voir aussi

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Articles connexes