Don Juan (ballet)

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Christoph Willibald von Gluck peint par Joseph Duplessis (1775)

Don Juan ou Le Festin de Pierre est un ballet dont le livret est de Ranieri de' Calzabigi, la musique de Christoph Willibald von Gluck, et la chorégraphie de Gasparo Angiolini. La création a lieu à Vienne, en Autriche, le samedi 17 octobre 1761, au Theater am Kärntnertor, soit un an avant la réforme radicale de l' opéra seria de Gluck avec son Orfeo ed Euridice. Cette œuvre est innovante en ce qu'elle propose une narration cohérente, bien qu'interrompue par des danses de divertissement. Le ballet raconte la légende de Don Juan qui se termine par sa descente aux enfers.

Contexte[modifier | modifier le code]

Molière va utiliser le même thème, quatre ans plus tard, dans sa pièce Dom Juan ou Le Festin de pierre (1665). Gluck conçoit la danse comme un art autonome, indépendant de l'opéra. La partition se caractérise par sa sobriété[1].

Jean-Georges Noverre, rival du chorégraphe Angiolini, compose des ballets à Stuttgart, à Londres et à Paris narrant des exploits héroïques inspiré, en partie, par la plastique de David Garrick en Angleterre. En revanche, les passi d'azione d'Angiolini à Vienne (inspirés de Franz Hilverding et de Gluck) valorisent davantage la danse en elle-même[1]. Noverre et Angiolini demeurent en désaccord quant à la place de la musique dans l'art du ballet. Angioni considère ainsi la musique et la danse comme deux composantes distinctes. Noverre, au contraire, estime que la musique détermine la danse : les protagonistes traduisent la musique par leurs mouvements[2].

Livret[modifier | modifier le code]

La scène est à Madrid. L'ouverture est une courte sonate de forme sinfonietta où des trompettes semblent menaçantes. Dans le premier acte, Don Juan sérénade Donna Elvira sous son balcon. Son père, le Commandeur entre, armé de son épée, pour protéger sa fille. Dans le duel qui s'ensuit, Don Juan blesse le Commandeur, qui attaque, puis s'évanouit et meurt. Au deuxième acte, Don Juan a préparé un banquet pour ses amis. Les danses pour ses invités sont une gavotte, une contredanse, un menuet et un fandango. Un coup terrible se fait soudain entendre à la porte. Don Juan ouvre enfin la porte et découvre la statue de marbre du Commandeur décédé. Il invite le Commandeur à dîner. Cependant, la statue fait de même (le repas se déroulera sur sa tombe). Elle s'éloigne sur le rythme d'un menuet. Le dernier acte se déroule dans un cimetière. Accompagné d'un morceau de musique en ré mineur des trombones, le commandeur sort de sa tombe en un menuet, puis gronde don Juan, qui le confronte avec frivolité, vanité et courage. Alors, le Commandeur porte un jugement irrévocable sur don Juan. Au son d'une passacaille menaçante, les tombes s'ouvrent, les flammes s'élèvent et Juan sombre en enfer[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Kirstein 1984, p. 118
  2. Kant 2007, p. 60
  3. Kirstein 1984, p. 119

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]