Dodécacarbonyle de tétrarhodium

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Dodécacarbonyle de tétrarhodium
Image illustrative de l’article Dodécacarbonyle de tétrarhodium
Structure du dodécacarbonyle de tétrarhodium
Identification
No CAS 19584-30-6
No ECHA 100.039.232
No CE 243-171-9
PubChem 9940312
SMILES
InChI
Apparence solide orange[1]
Propriétés chimiques
Formule C12O12Rh4
Masse molaire[2] 747,743 2 ± 0,013 3 g/mol
C 19,28 %, O 25,68 %, Rh 55,05 %,
Propriétés physiques
fusion ~ 75 °C[3]
ébullition ~ 150 °C[3] (décomposition)
Précautions
SGH[1]
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Attention
H302, H312, H332 et P280

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le dodécacarbonyle de tétrarhodium est un composé chimique de formule Rh4(CO)12. C'est un solide orange à rouge, stable à l'air, peu soluble dans les solvants aliphatiques et peu soluble dans le benzène et l'éther diéthylique. Il se décompose sous l'effet d'acides et de bases concentrés, dans ces derniers avec dépôt de métal. Sous atmosphère d'azote à 100 °C, la décomposition se produit avec la formation d'hexadécacarbonyle d'hexarhodium Rh6(CO)16[3]. La cristallographie aux rayons X montre une structure tétraédrique de quatre atomes de rhodium avec neuf ligands carbonyle CO terminaux et trois ligands CO pontants, de sorte que la molécule peut s'écrire Rh4(CO)9(µ-CO)3[4]. Il est employé comme catalyseur en synthèse organique.

Synthèse et réactions[modifier | modifier le code]

On le produit en traitant une solution aqueuse de chlorure de rhodium(III) RhCl3 avec du cuivre activé sous atmosphère de monoxyde de carbone[5].

RhCl3·3H2O + 8 Cu + 22 CO ⟶ Rh4(CO)12 + 2 CO2 + 8 Cu(CO)Cl + 4 HCl + 10 H2O.

Il peut également être produit en traitant une solution méthanolique de chlorure de rhodium(III) avec du mooxyde de carbone pour donner le H[RhCl2(CO)2] suivi par une carbonylation en présence de citrate de sodium Na3C6H5O7[4].

Le cluster Rh4(CO)12 subit une substitution thermique avec les ligands phosphine, représentés ci-dessous par « L » :

Rh4(CO)12 + n L ⟶ Rh4(CO)12−nLn + n CO.

Il se décompose dans l'hexane bouillant pour donner l'hexadécacarbonyle d'hexarhodium[6] Rh6(CO)16 :

3 Rh4(CO)12 ⟶ 2 Rh6(CO)16 + 4 CO.

Complexes apparentés[modifier | modifier le code]

Du fait de leur importance en catalyse d'hydroformylation, les carbonyles de rhodium ont été étudiés étroitement de manière systématique. L'instabilité de Rh2(CO)8 est intrigante alors que l'analogue octacarbonyle de dicobalt Co2(CO)8 est bien connu. Les solutions de Rh4(CO)12 donnent le complexe dirhodium lorsqu'il est sous pression élevée de monoxyde de carbone[7] :

Rh4(CO)12 + 4 CO ⟶ Rh2(CO)8.

Contrairement à l'octacarbonyle de dicobalt, dont le mésomère principal présente deux carbonyles pontants, celui de Rh2(CO)8 n'a que des ligands CO terminaux. L'instabilité relative de Rh2(CO)8 est analogue à la tendance de Ru(CO)5 à donner Ru3(CO)12.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Fiche Sigma-Aldrich du composé Tetrarhodium dodecacarbonyl, consultée le 11 décembre 2022.
    FDS : (en) « Tetrarhodium dodecacarbonyl » [PDF], sur sigmaaldrich.com, Sigma-Aldrich, (consulté le )
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a b et c (de) Georg Brauer, Handbuch der Präparativen Anorganischen Chemie, 3e  éd., vol. 3, Ferdinand Enke, Stuttgart, 1981, p. 1836. (ISBN 3-432-87823-0)
  4. a et b (en) P. H. Serp, P. H. Kalck, R. Feurer, R. Morancho, Kwang Yeol Lee et John R. Shapley, « Tri(μ-carbonyl)Nonacarbonyltetrarhodium, Rh4(μ-CO)3(CO)9 », Inorganic Syntheses, vol. 32,‎ , p. 284-287 (DOI 10.1002/9780470132630.ch45, lire en ligne).
  5. (en) S. Martinengo, G. Gxordano, P. Chini, G. W. Parshall et E. R Wonchoba, « Tri-μ-Carbonyl-Nonacarbonyltetra-Rhodium, Rh4(CO)9(μ-CO)3 », Inorganic Syntheses: Reagents for Transition Metal Complex and Organometallic Syntheses, vol. 28,‎ , p. 242-245 (DOI 10.1002/9780470132593.ch62, lire en ligne).
  6. (en) S. P. Tunik, A. V. Vlasov, V. V. Krivykh, Jose Takats, Jason Cooke et John Washington, « Acetonitrile-Substituted Derivatives of Rh6(CO)16: Rh6(CO)16-x(NCMe)x (x = 1,2) », Organic Syntheses, vol. 31,‎ , p. 239-244 (DOI 10.1002/9780470132623.ch37, lire en ligne).
  7. (en) David T. Brown, Taro Eguchi, Brian T. Heaton, Jonathan A. Iggo et Robin Whyman, « High-pressure spectroscopic studies of reactions of the clusters [Rh4(CO)12–x{P(OPh)3}x](x = 1–4) with carbon monoxide or syngas », Journal of the Chemical Society, Dalton Transactions,‎ , p. 677-683 (DOI 10.1039/DT9910000677, lire en ligne).