Discussion:Souverain

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Autres discussions [liste]
  • Admissibilité
  • Neutralité
  • Droit d'auteur
  • Article de qualité
  • Bon article
  • Lumière sur
  • À faire
  • Archives
  • Commons

Le souverain ne se définit pas par son rôle. Le souverain est -d'abord- un statut. Il peut avoir un rôle, depuis la transparence complète (voir certaines monarchies), jusqu'à l'omnipotence... la plus totale, pour faire dans le pléonasme.

Contrairement à ce qui est écrit, une municipalité n'est pas souveraine, car elle est -très généralement- dépendante d'un État. Disons que pour 99,999999 % des cas dans le monde entier. Quelques particularités telle Andorre, Saint Marin (et encore !) ou Bruneï... peuvent se voir discuter leur dépendance à un État. Les Lumières, dans la France des années 1730 à 1780, ont longuement théorisé le concept de souverain -et de souveraineté-. Dans sa suite immédiate, la Révolution Française en a analysé tous les contours. Faut lire les débats à la Constituante pour en avoir une vision à peu près exhaustive.

Le souverain est celui qui décide de tout, en dernier ressort, sans contestation aucune. Un souverain est, par définition seul, unique sur son territoire. Il ne peut pas y avoir deux souverains, parce que s'il y en a deux, il n'y en a aucun. Une définition déjà établie par les philosophes grecs de la Grèce antique. C'est une constante qui a été conservée dans le Droit français depuis l'origine de la monarchie. L'illustration la plus connue est celle des testaments des rois de France. Nombre d'entre eux établissaient des testaments croyant assurer la continuité ou graver dans le marbre... leurs œuvres. Dès lors que des dispositions ne plaisaient ou convenaient pas à leur successeur, celui-ci saisissait le Parlement de Paris pour annulation. Et le testament était systématiquement cassé, au motif que le souverain ne pouvait pas avoir une volonté, une décision, une position qui puissent lui être imposée ou s'imposer à lui. Rien qui puisse limiter ou empiéter sur sa propre volonté souveraine, étant le souverain en place. Parce ce que, si tel était le cas, le roi n'était pas souverain. Du tout. Par définition. Un beau sujet de dissertation, à l'heure où l'on constate très bien que les peuples veulent recouvrer leur statut de souverain, et que tous ceux qui ont reçu mandat de "représenter" le peuple souverain pour décider à sa place, voudraient bien en écarter toutes les possibilités, en multipliant les obstacles, les conditions, les possibilités, les champs d'application etc...

Les élus ne sont pourtant que des mandataires et les peuples sont les mandants. Bien souvent les mandataires ont accaparé les pouvoirs du mandant, et se sont substitués aux mandants. Et les mandataires ne sont pas prêts à accepter le retour aux rapports juridiques qui les obligent à respecter les termes des mandats qui leur ont été confiés. La question est ouverte sur la reprise, par les mandants, des mandats consentis, c'est à dire la destitution du mandataire. Le fond du problème du "souverain", dans les temps actuels, se trouve là.