Diego González Ragel

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Ragel
Nom de naissance Diego González Ragel
Naissance
Jerez de la Frontera, Espagne
Décès (à 58 ans)
Madrid, Espagne
Nationalité Drapeau de l'Espagne Espagne
Pays de résidence Espagne, Argentine
Profession
Autres activités
Famille

Diego González Ragel, connu plus simplement comme Ragel, né le à Jerez de la Frontera et mort le (à 58 ans) à Madrid, est un photographe espagnol.

Biographie

Jeunesse et débuts

Diego González Ragel naît le à Jerez de la Frontera dans une famille de classe moyenne aisée. Sa mère a une grande sensibilité artistique qu'elle transmet à ses enfants Diego et Carlos, et son père, Diego González Lozano, est un photographe local réputé qui lui apprendra ce qui deviendra son métier. Sa mère meurt alors qu'il a 15 ans ; son père ne se consacre plus qu'à son métier et prête peu d'attention à ses enfants[1],[2].

À 18 ans, Ragel déménage à Madrid pour travailler comme retoucheur. Cela ne durera pas, car il part en 1913 pour Buenos Aires. Il y travaille comme collaborateur et reporter dans plusieurs revues, dont Caras y Caretas (es)[1].

Il rentre en Espagne en 1915 et monte son propre studio photographique dans la rue Torrijos de Madrid (désormais appelée Conde de Peñalver), où il vit avec son frère et peintre Carlos González Ragel. Grâce à sa sociabilité et son intérêt pour l'art, les courses hippiques, la chasse et l'automobile, il crée un réseau de connaissances assez large parmi les artistes, intellectuels, sportifs et aristocrates de son époque. Il devient particulièrement ami de Joaquín Sorolla García — fils du peintre Joaquín Sorolla y Bastida —, du peintre Mariano Benlliure, de Óscar Leblanc ainsi que d'autres personnes de l'entourage d'Alphonse XIII, avec lesquels il faisait des parties de chasse régulièrement[1].

Carrière de photographe

Ragel abandonne le travail de studio pour se consacrer à la collaboration avec des revues de prestige, telles que Mundo Gráfico, Heraldo Deportivo, La Esfera, Blanco y Negro, Revista Cinegética Ilustrada, Stadium, ainsi que les étrangères Sport im Bild, Le Sport Universel et The Illustrated London News[1].

Il couvre en exclusivité les édition V et VI du Concurso de Ganaderos del Reino (à Madrid, en 1926 et 1930 respectivement), où il reçoit un prix les deux fois, ainsi que les Descensos de Jinetes de la Escuela de Equitación organisées en 1927 par le Marquis de Trujillos (es). Les 16 clichés de ce reportage photographique le rendent célèbre de par leur difficulté technique, la modernité des compositions et l'intérêt pour les prouesses réalisées. La revue Blanco y Negro publie le reportage complet qui sera par la suite acquis par d'autres revues étrangères[1].

Il réalise par ailleurs quelques commandes pour les architectes Emilio Paramés et J. Rodríguez Cano : un montage qu'ils utilisent pour présenter leur projet de construction de l'Edificio Carrión (es), finalement rejeté[1].

Ragel réalise aussi de nombreux portraits, notamment de la famille Sorolla, du guitariste Andrés Segovia, de l'écrivain et directeur de la Bibliothèque nationale d'Espagne, Francisco Rodríguez Marín, ainsi que de sa propre famille et de nombreux autoportraits[3].

Photographie de guerre

Quand la Guerre civile espagnole éclate, il fonde aux côtés d'autres photographes l'Union de Reporters Graphiques de Guerre. En parallèle, il est éditeur graphique pour la revue antifasciste Ferrobellum: Órgano de la Central Metalúrgica, qui se consacre à l'industrie militaire[3].

Le Ministère de la Guerre le charge d'être le photographe personnel de José Riquelme y López-Bago, général républicain à Madrid auprès de qui il restera lors de tout le conflit[3].

En 1936, il reçoit une commande clandestine qui consiste à photographier, dans le contexte de l'Or de Moscou, les comptes rendus des opérations réalisées (comprenant les dépenses, les contacts à l'étranger, les signatures des mandataires, etc.) Malgré plusieurs fouilles dans son domicile, où il cache ces clichés, il les sauve et en envoie une copie à l'ambassade argentine en 1937[3]. Quand la guerre prend fin, Franco prend le pouvoir, et Ragel doit alors se débarrasser de la documentation et des fonds photographiques qui peuvent le lier à son activité avec les Républicains. Il remet au nouveau Ministère des Finances les négatifs de l'envoi de l'or à l'étranger, contribuant ainsi au rapatriement d'une partie de l'argent[4].

Après un long procès destiné à mettre la lumière sur les faits, Ragel est nommé photographe officiel de la Banque d'Espagne en 1941 ; c'est en partie grâce au soutien de ceux qui lui avaient commandé les reproductions secrètes en 1936, comme Manuel Arburúa de la Miyar, alors directeur du Centro Oficial de Contratación de Moneda ou l'avocat d'État José Luís Díaz Innerarity. Ragel avait déjà travaillé à plusieurs reprises pour la Banque d'Espagne, et il avait déjà exprimé le souhait d'y obtenir un poste fixe[4],[5].

Dernière période de sa vie

Après la guerre, il souffre lui aussi d'une certaine pénurie : son dossier personnel à la Banque d'Espagne révèle de nombreuses demandes d'aide économique[4].

Lors des dernières années de sa vie, Diego González Ragel réalise des travaux routiniers pour le journal ABC (revues Gran Mundo et Arte y Hogar)[4].

Sur un plan plus artistique et personnel, il réalise plusieurs portraits de familiers, prend différentes vues de Madrid et de ses environs, et surtout des reportages de parties de chasse et de courses automobiles[4].

Peu de temps après la mort de sa fille benjamine, Margarita, en 1945 (6 ans), qu'il vit très mal, il tombe malade puis meurt à l'âge de 58 ans le [4].

Œuvre

L'œuvre de Ragel est composée de plus d'un millier de photographies (clichés de verre, acétate et négatifs) et est conservée et cataloguée par Carlos González Ximénez, petit-fils du photographe. Pourtant, une grande partie de son travail a disparu ou a été détruite lors de la guerre et post-guerre[6].

Photographie de Madrid

Photographie de chasse

Photographie de sport

Les Sorolla et autres portraits

Expositions

Diego González Ragel n'a jamais exposé de son vivant. Les expositions qui ont eu lieu sont le fruit du travail de récupération du matériel laissé par Ragel à sa descendance, opéré par Diego González Ximénez (petit-fils) et María Santoyo (arrière-petite-fille)[7].

Notes et références

  1. a b c d e et f Santoyo 2010, p. 5
  2. (es) « Carlos González Ragel. El creador de la esquelotomaquia. », sur gentedejerez.com, (consulté le )
  3. a b c et d Santoyo 2010, p. 6
  4. a b c d e et f Santoyo 2010, p. 7
  5. Une documentation très fournie sur ces faits, non encore éditée, est conservée dans l'Archivo Ragel et dans la Banque d'Espagne.
  6. Santoyo 2010, p. 8
  7. (es) Pilar Nieto, « Diego González Ragel, la cámara que vio cómo se fue el oro de Moscú », Diario de Jerez, Jerez de la Frontera, Grupo Joly,‎ , p. 48-49 (lire en ligne)
  8. (es) Ministerio de Cultura, « Catalogue de l'exposition Sorolla y la mirada del objetivo », sur museosorolla.mcu.es, (consulté le ) [PDF]
  9. (es) Miguel S., « Exposición "Madrileños. Un álbum colectivo", en la Sala Canal de Isabel II », sur espormadrid.es, (consulté le )
  10. (es) [vidéo] Vidéo de présentation de l'exposition Madrileños. Un álbum colectivo sur YouTube
  11. (es) Miguel S., « "Ragel. Reporter fotógrafo", exposición en el Museo de la Ciudad », sur espormadrid.es, (consulté le )
  12. (es) Pilar Nieto, « La fotografía del jerezano Diego González Ragel luce en Madrid », sur diariodejerez.es, (consulté le )
  13. (es) Fundación Mapfre, « Minisite de l'exposition España contemporánea. Fotografía, pintura y moda », sur exposicionesmapfrearte.com, (consulté le )
  14. (es) Ángeles García, « Historias de las páginas interiores », sur elpais.com, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (es) Diego González Ragel et Carlos González Ximénez, Cuenca, 100 años después : de Diego González Ragel a Carlos González Ximénez, Madrid, Universidad de Castilla-La Mancha, , 152 p. (ISBN 978-84-8427-423-0, lire en ligne)
  • (es) María Santoyo, Ragel, Reporter-fotógrafo, Madrid, Centro Cultural del Conde Duque, , 56 p. (ISBN 978-84-96102-54-5) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (es) María Santoyo, Ragel : Madrid interrumpido, Madrid, Temporae, 204 p. (ISBN 9788415801092)
  • (es) Diego González Ragel, Monterías y caza menor : Fotografías de Ragel (1920-1935), Madrid, Turner, , 256 p. (ISBN 9788415832607)

Liens externes