Cyanoboletus pulverulentus

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Bolet pulvérulent, Bolet saphir

Cyanoboletus pulverulentus, le Bolet pulvérulent, anciennement Boletus pulverulentus, est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Boletacées. Il est caractérisé par son bleuissement extrême à la coupe ou à la pression.

Description[modifier | modifier le code]

Visualisation de l'oxydation chez Cyanoboletus pulverulentus
Record de vitesse d'oxydation au toucher, comme à la coupe, dans la série des bolets chez Cyanoboletus pulverulentus.

Le chapeau, d’un brun chocolat, velouté, est lubrifié par l’humidité. Sa couleur contraste avec le jaune citron des pores. À maturité, les pores se colorent d’un jaune doré encore plus lumineux.

Le stipe, jaune plus clair, se teinte parfois de brun vers la base et se termine par un appendicule. Il est orné d’un fin réseau concolore à la base du chapeau.

Si le vent sévit, la cuticule brille et se craquèle. Et les teintes se fanent. À l’incision transversale, toutes les parties du carpophore se colorent instantanément d’un bleu outre-mer. La couleur passe vite à celle du vieux bois traité par la bouillie bordelaise et finalement elle vire au noirâtre. Les teintes de l’oxydation rappellent celles du bolet à pied rouge (Neoboletus erythropus (Pers.) C.Hahn.), mais qui est d’une stature plus robuste et préfère les étages montagnards.

Pieds en touffe du Cyanoboletus
Particularité du Cyanoboletus : pieds fasciculés (en touffe).

Ce champignon pousse soit en pieds isolés, soit en touffes (pieds fasciculés). Cette particularité est très rare chez les bolets.

Confusions possibles[modifier | modifier le code]

Ce champignon peut être confondu par sa taille et sa silhouette avec le genre Xerocomus. Il rappelle également Butyriboletus appendiculatus. Un doute persiste cependant, en raison de la réaction instantanée de toutes les parties du carpophore du Cyanoboletus au toucher comme à la coupe.

Marchand affirme que notre champignon peut être « appelé par erreur B. radicans » et confondu avec lui : « Ainsi Quélet trouve le radicans qu’il décrit semblable à [...] badius, et Bresadola dans sa Pl.916, sous le nom de radicans dessine de façon très reconnaissable le bolet pulvérulent. Ces deux dernières espèces possèdent, certes, un pied terminé en pointe, mais seul B. radicans offre un pied à base bulbeuse que prolonge une pseudorrhrise. Ajoutons que sa chair bleuit à peine[réf. souhaitée]. »

Cyanoboletus pulverulentus est impossible à distinguer macroscopiquement de Cyanoboletus mediterraneensis.

Comestibilité[modifier | modifier le code]

Elle varie selon les auteurs de « médiocre à très bonne ». Ce bolet affectionne les climats froids, humides mais peut supporter aussi la sécheresse méditerranéenne et les périodes caniculaires.

Dans une étude tchèque de 2018, 39 spécimens de Cyanoboletus pulverulentus ont été analysés. Il en résulte que ce champignon accumule de l'arsenic à partir du substrat, indépendamment de la qualité du sol. Selon l’étude, environ 80% du composé d'arsenic accumulé dans le carpophore est concentré dans les tubes.

Mesures recommandées afin d'améliorer la sécurité alimentaire, les récolteurs doivent recevoir l’information suivante, recommandations de consommation :

Le Bolet pulvérulent peut toujours être admis comme champignon comestible, avec ces précautions :

  • Il est recommandé de ne pas consommer plus de 100 g de champignon par repas.
  • En raison de l'accumulation préférentielle d'arsenic dans cette partie, les tubes doivent être enlevés.
  • Ce bolet ne devrait être consommé que quelques fois dans l’année[1].

Habitat[modifier | modifier le code]

D'après Marchand, localisé sous « feuillus, bois, à découvert, aux orées, dans les clairières, les allées de parc, sur les bords de route, en particulier sous les chênes »[2], ou encore « forêts, parcs, lisières » pour Courtecuisse et Duhem[3]. Phillips ajoute les sentiers herbeux de sapins, de châtaigniers et de hêtres[4]. Eyssartier et Roux le localisent « surtout sous les pins, plus rares sous feuillus, sur sol non calcaire[5]. »

Répartition[modifier | modifier le code]

Courtecuisse le situe en Autriche, Belgique, Suisse, Allemagne, Danemark, France, Grande-Bretagne, Hongrie Italie, Irlande, Tchécoslovaquie (République tchèque et Slovaquie), Lituanie, Grand-Duché de Luxembourg, Macédoine du Nord, (ex-Yougoslavie), Norvège, Pays-Bas, Portugal, Pologne, Roumanie, Russie (partie occidentale), Slovénie (ex-Yougoslavie), et en Ukraine.

Ce champignon est représenté en France : la cartographie « Mycodb » le fait apparaître dans les départements suivants : Bas-Rhin, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Manche, Côtes-d'Armor, Cantal, Saône-et-Loire, Loiret, Puy-de-Dôme, Yonne, Haute-Loire, Lot, Finistère, et Corse.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Michele Froidevaux, « Vapko - Nouvelle recommandation concernant le Bolet pulvérulent », sur VAPKO Website (consulté le )
  2. Marchand A., Champignons du nord et du midi, Barcelona, Hachette, , 275 p..
  3. Courtecuisse R. et Duhem B., Guide des champignons de France et d’Europe, Lausanne, Delachaux et Niestlé, , 480 p..
  4. Phillips R., Les Champignons, Milan, Solar, , 288 p..
  5. Eyssartier E. et Roux P., Le Guide des champignons France et Europe, Saint Amand-Montrond, Belin, , 1120 p..

Liens externes[modifier | modifier le code]