Constance de Lyon
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Constance de Lyon (Constantius Lugdunensis en latin) est un lettré gallo-romain du Ve siècle, ami de Sidoine Apollinaire, auteur de la plus ancienne Vie de saint Germain d'Auxerre (composée vers 480).
Éléments biographiques
[modifier | modifier le code]Sidoine Apollinaire lui a adressé quatre des lettres des huit premiers livres de sa Correspondance conservée (I, 1 ; III, 2 ; VII, 18 ; VIII, 16). C'est Constance qui lui a suggéré de publier ses meilleures lettres (cf. I, 1), et c'est lui qu'il a chargé de cette publication (VIII, 16). Le neuvième livre du recueil définitif a été ajouté ensuite (IX, 16). Dans cette dernière lettre, évoquant Constance, Sidoine le présente comme un orateur et homme public d'un talent remarquable[1]. La lettre III, 2 est un message de remerciement à Constance, qui est venu à Clermont ravagée par les barbares[2], et qui a été accueilli chaleureusement par la population, ayant affronté les difficultés du voyage pour venir à son aide malgré son grand âge, ses infirmités et sa noblesse[3].
Heiric d'Auxerre (auteur d'une Vita Germani en vers au IXe siècle) écrit que Constance était un orateur très savant de Lyon[4]. Dans sa lettre I, 1, Sidoine le qualifie de « zélé protecteur, non seulement des études, mais de ceux qui s'y adonnent »[5]. C'était apparemment un homme qui se consacrait à des études religieuses : dans la lettre VII, 18, Sidoine le prie d'interrompre un peu ses lectures pieuses pour considérer sa correspondance et porter sur elle un jugement[6]. Cependant, il n'est pas explicitement mentionné qu'il ait appartenu au clergé[7].
Constance était poète : dans sa lettre II, 10, Sidoine évoque la récente construction d'une église à Lyon, à l'instigation de l'évêque Patient, et le fait que les hexamètres des deux éminents poètes Constance et Secundinus ornaient les flancs de l'édifice, près de l'autel[8]. Il composa vers 480 la Vita sancti Germani à la demande conjointe de deux évêques, le même Patient de Lyon, et Censure d'Auxerre, troisième successeur de Germain dans ce diocèse[9]. Ce texte eut rapidement une large diffusion : déjà Ennode de Pavie, dans sa Vie d'Épiphane composée entre 501 et 504, l'imite en plusieurs endroits.
Le texte de Constance a été imprimé pour la première fois par Bonino Mombrizio dans son Sanctuarium seu Vitæ sanctorum (Milan, 1478). Mais il en a existé une version très augmentée, avec beaucoup d'interpolations (tout en étant présentée avec les deux épîtres dédicatoires de Constance), constituée à l'époque carolingienne (et utilisée par Heiric) ; c'est cette Vita secunda qui a été reproduite par Laurentius Surius et par les Bollandistes. L'édition de W. Levison pour les MGH était la première du texte original depuis celle de Mombrizio.
Éditions
[modifier | modifier le code]- Wilhelm Levison (éd.), Vita Germani episcopi Autessiodorensis auctore Constantio, MGH, Passiones vitæque sanctorum ævi Merovingici, t. V, Hannovre-Leipzig, Hahn, 1920, p. 225-283.
- René Borius (éd.), Constance de Lyon. Vie de saint Germain d'Auxerre, coll. Sources chrétiennes, n° 112, Paris, Édition du Cerf, 1965.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « [...] quos [octo libellos] ad Constantium scripsi, virum singularis ingenii, salutaris consilii, certe in tractatibus publicis ceteros eloquentes, seu diversa, sive paria decernat, præstantioris facundiæ dotibus antecellentem ».
- La ville subit plusieurs sièges des Wisigoths entre 471 et 475.
- « [...] quod, persona ætate gravis, infirmitate fragilis, nobilitate sublimis, religione venerabilis, solius dilectionis obtentu abrupisti tot repagula [...] ».
- « Lugduni impense doctissimus orator ».
- « sciens te immodicum esse fautorem non studiorum modo, verum etiam studiosorum ».
- « Interea tu si quid a lectionis sacræ continuatione respiras, his licebit neniis avocere ».
- Isidore de Séville (De viris illustribus, § 17) le qualifie d'évêque (« Constantius episcopus Germani vitam contexuit »), mais c'est apparemment une erreur. Peut-être y a-t-il eu une confusion avec les évêques Constance d'Uzès (en fonction de 442 à 462) ou Constance de Gap (en fonction de 517 à 529).
- « Namque ab hexametris eminentium poetarum Constantii et Secundini vicinantia altari basilicæ latera clarescunt ».
- Une lettre de Sidoine (VI, 10) est adressée à cet évêque, datant de l'époque des incursions des Wisigoths en Auvergne (471/475).