Colonne commémorative de Montmirail
Type |
Colonne |
---|---|
Style | |
Architecte |
Morsaline |
Construction |
1867 |
Propriétaire |
Propriété de l'état |
Patrimonialité |
Pays |
France |
---|---|
Régions | |
Départements | |
Communes |
Coordonnées |
---|
La colonne commémorative de Montmirail, aussi appelée colonne de Montmirail Marchais-en-Brie, est une colonne de style néo-classique élevée pour commémorer la victoire des troupes napoléoniennes contre les troupes russo-prussiennes lors de la bataille de Montmirail dans la Marne[1] et les autres victoires françaises du mois de février 1814[1] lors de la campagne des Six-Jours.
Construite sous le Second Empire à la limite des communes de Montmirail (Marne) et Dhuys-et-Morin-en-Brie (Aisne), à l'emplacement où se tenait Napoléon Ier lors de la bataille, elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis .
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1864, sous le Second Empire, un architecte de Château-Thierry, un dénommé Morsaline, propose de réunir des fonds pour construire un monument pour célébrer ces victoires[2]. Son projet d'une pyramide n'est pas retenu[2] et l'empereur Napoléon III lui suggère une colonne corinthienne[2]. Elle est érigée dans le courant de l'année 1866 à l'endroit précis où se tenait l'empereur Napoléon Ier au plus fort de la bataille[1]. L'aigle impérial en fonte aciérée[3] qui couronne la colonne est sculpté et offert par le surintendant des Beaux-Arts, le comte Émilien de Nieuwerkerke[2] et fondu par JJ Dugel et fils à Paris[3].
Le monument coûte 15 000 F de l'époque[3]. L'empereur apporte 4 000 F[3], l'architecte abandonne sa créance et le reste est financé par une souscription lancée sur les deux départements[3] et par une subvention du conseil général de l'Aisne. Parmi les souscripteurs, on retrouve de nombreuses communes de l'Aisne, des généraux et officiers de l'armée[3]. Le Conseil général de la Marne et plusieurs communes de ce département ayant déjà souscrit pour la construction de la colonne commémorative de Champaubert, ne resouscrivirent pas pour celle de Montmirail[3].
Le monument est inauguré le , date anniversaire de la bataille, en présence d'une foule importante. La cérémonie est présidée par Nieuwerkerke[3], représentant l'Empereur.
La colonne a fait l'objet depuis de trois restaurations[3] :
- en 1914, avec brossage de la colonne, pose de nouvelles grilles et dorure de l'aigle ;
- en 1958, brossage de la colonne, réparation des marches et dorure de l'aigle in situ[3] ;
- en 2013 et 2014, pour le bicentenaire avec brossage de la colonne et dépose de l'aigle pour réparation (il est abimé par une balle) et dorure[3].
La colonne est inscrite au titre des monuments historiques le pour le département de la Marne[1] et seulement le pour celui de l'Aisne[4].
Descriptif
[modifier | modifier le code]La colonne se trouve sur une petite butte, au lieu-dit « les Corvées », en bordure de la route départementale 933 (ex route nationale 33), à cheval entre les départements de la Marne (commune de Montmirail) et de l'Aisne (commune de Dhuys-et-Morin-en-Brie).
Haute de 18 mètres, de style corinthien, elle est faite en pierre d'Euville[3]. Son piédestal est quadrangulaire et son fût est orné sur toute sa hauteur de cannelures à côtes saillantes[3]. Il est surmonté d'un chapiteau en pierre de Savonnières sculpté de trois rangées de feuilles avec volutes[3]. Un cône de pierre placé sur ce chapiteau supporte un aigle doré en fonte dont les serres agrippent une sphère[3]. Ses ailes sont à demi déployées avec la tête tournée vers l'est[3].
L'envergure de l'aigle est de 1,30 m, sa hauteur de 1,42 m et il pèse 500 kg[3].
Le piédestal porte sur trois de ses faces, les dates et les noms des batailles :
- « 1814 - 10 FEVRIER - CHAMPAUBERT - 14 FEVRIER - VAUCHAMPS »
- « 1814 - 11 FEVRIER - MONTMIRAIL MARCHAIS »
- « 1814 - 12 FEVRIER - LES CAQUERETS NESLE CHATEAUTHIERRY »
et sur la quatrième face :
- « 1866 - 15 AOUT - CE MONUMENT A ETE ELEVE PAR LES ORDRES DE L'EMPEREUR NAPOLEON III - C'EST DE CETTE PLACE QUE L'EMPEREUR NAPOLEON Ier COMMANDA SON ARMEE LE 11 FEVRIER 1814 »
Une strophe du poème l'Hymne (Les Chants du crépuscule, 1835) de Victor Hugo est gravée sur une plaque de marbre adossée à sa base :
« Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
- En vain l'oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
- Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;
- Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,
- La gloire, aube toujours nouvelle,
- Fait luire leur mémoire et redore leurs noms ! »
Galerie de photos
[modifier | modifier le code]-
Fête du centenaire en 1914.
-
L'aigle napoléonien au sommet de la colonne.
-
Situé juste de l'autre côté de la route, le monument aux morts de la promotion Montmirail de l'école militaire de Saint-Cyr.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Notice no PA51000022, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Fiche : "MONTMIRAIL, colonne commémorative" du répertoire d'édifices et parcs protégés dans la région Champagne-Ardenne, sur le site culture.fr.
- Colonne de Montmirail (doc pdf), sur le site du tourisme de Montmirail.
- Notice no PA02000082, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture