Clavaire de Zollinger

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Clavaria zollingeri · Clavaire violette

La clavaire de Zollinger (Clavaria zollingeri) est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Clavariaceae.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

L'espèce a été décrite pour la première fois par le français Joseph-Henri Léveillé en 1846[1]. Son nom est un hommage à l'explorateur et botaniste suisse Heinrich Zollinger[2].

Description[modifier | modifier le code]

La clavaire de Zollinger a une couleur allant du violet à l'améthyste, avec des dimensions de 5 à 10 cm de haut et 4 à 7 cm de diamètre. Le pied est court et le début des ramifications démarre près du sol. En masse, les spores (produites à la surface des branches) sont blanches. Il n'a pas d'odeur caractéristique et son goût ressemble un peu à celui du radis[3]. La comestibilité de cette espèce est inconnue[2].

Les spores sont à peu près sphériques, voire elliptiques, et ont des dimensions de 4-7 par 3-5 μm[3]. Les basides (cellules porteuses des spores) sont libres et mesurent 50-60 de 7-9 μm[4].

Habitat et distribution[modifier | modifier le code]

Le champignon se développe seul ou en groupe sur un sol nu ou dans les endroits herbeux, souvent près de feuillus[2]. Il s'agit d'une espèce saprophyte[5], puisant ses nutriments en décomposant la matière organique. Il a une large distribution ; il a été trouvé en Australie[6], Nouvelle-Zélande[7], Amérique du Nord[5], Amérique du Sud[8], Europe et Asie (dont Brunei[9] et la Corée[10]). Il est répertorié espèce menacée au Danemark[11].

Composés bioactifs[modifier | modifier le code]

Le clavaire de Zollinger contient des lectines, une classe de protéines qui se lie à des glucides spécifiques à la surface des cellules, les obligeant à s'agglutiner. Une étude coréenne a démontré que des extraits de ce champignon causaient une lymphoagglutination, une forme spécifique d'agglutination qui implique des globules blancs[10]. En général, les lectines sont utilisées dans la détermination des groupes sanguins et la sérologie et elles sont largement utilisées en chromatographie pour la purification des protéines.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) JH Léveillé, « Descriptions des champignons de l'herbier du Muséum de Paris », Annales des Sciences Naturelles, Botanique, vol. 5,‎ , p. 111–67
  2. a b et c (en) V Metzler et S Metzler, Texas Mushrooms : a Field Guide, Austin, University of Texas Press, , 1re éd., 350 p. (ISBN 978-0-292-75125-5, LCCN 91002239, lire en ligne), p. 248
  3. a et b (en) VB McKnight, KH McKnight, A Field Guide to Mushrooms : North America, Boston, Houghton Mifflin, , 448 p., poche (ISBN 978-0-395-91090-0, lire en ligne), p. 72–73
  4. (en) JB Ellis, MB Ellis, Fungi without Gills (Hymenomycetes and Gasteromycetes) : an Identification Handbook, Londres, Chapman and Hall, , 1re éd., 329 p. (ISBN 978-0-412-36970-4, LCCN 89070861, lire en ligne), p. 64
  5. a et b (en) Kuo M, « Clavaria zollingeri », Mushroom Expert (consulté le )
  6. (en) RH Petersen, « Genus '"Clavaria" in southeastern Australia" », Australian Journal of Botany, vol. 26, no 3,‎ , p. 415–24
  7. (en) « Family: Clavariaceae », The Hidden Forest (consulté le )
  8. (es) (en) LG Henao, « Notes on the Aphyllophorales of Colombia Basidiomycetes Aphyllophorales », Caldasia, vol. 16, no 76,‎ , p. 1–9
  9. (en) PJ Roberts, BM Spooner, « Cantharelloid, clavarioid and thelephoroid fungi from Brunei Darussalam », Kew Bulletin, vol. 55, no 4,‎ , p. 843–51
  10. a et b (ko) (en) KH Jeune-Chung, MK Kim, SR Chung, « Studies on lectins from mushrooms II. Screening of bioactive substance lectins from Korean wild mushrooms », Yakhak Hoeji, vol. 31, no 4,‎ , p. 213–18
  11. (en) « Clavaria zollingeri Lév. », NERI - The Danish Red Data Book, Danmarks Miljøundersøgelser (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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