Canonnières fluviales françaises (1915)
Les canonnières fluviales françaises sont des canonnières armées par la Marine nationale en soutien de l'Armée de terre pendant la Première Guerre mondiale.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Deux modèles existent, la canonnière de 10 (ou type K) et la canonnière de 14 (ou type A).
Canonnière de 14 (type A)
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Classe A | |
La canonnière Furieuse en 1917 près de Soissons. | |
Caractéristiques techniques | |
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Type | Canonnières fluviales |
Longueur | 27,50 m (A à D) 28,70 m (F à I) |
Maître-bau | 5 m |
Tirant d'eau | 1,10 m |
Déplacement | 110 t |
Puissance | 220 ch |
Vitesse | 9 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | 5 à 20 mm |
Armement | Un canon de 14 cm Deux canons de 47 mm |
Histoire | |
Période de construction |
1915 |
Période de service | 1915 - 1920 |
Navires construits | 8 |
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Cette série regroupe les canonnières A, B, C, D, F, G, H et I.
Ce modèle est conçu en s'inspirant de plans établis en 1875 par l'ingénieur Dislère[1]. Il est armé à l'avant d'un canon de 138 mm modèle 1887, modèle 1891 ou modèle 1893 et à l'arrière de deux canons de 47 modèle 1885 utilisés en anti-aérien[1],[2]. Les tubes sont remplacés en cas d'éclatement ou d'usure trop importante puis sont réalésés en juin 1917 au calibre 145 mm[2].
Équipées de deux chaudières et deux machines[1] (puissance unitaire 110 ch[2]), ces canonnières ont une vitesse de 9 nœuds. Elles ont une longueur de 27,50 m (canonnières A à D) ou 28,70 m (canonnières F à I), une largeur de 5 m, un tirant d'eau de 1,10 à 1,20 m et un déplacement de 110 tonnes[3],[2]. La partie centrale du bateau est blindée à 20 mm mais la coque elle-même n'est épaisse que de 5 mm[2].
Les huit canonnières sont construites à Brest (A, B, F et I) et Lorient (C, D, G et H) de mai à juillet 1915[4]. Elles réutilisent les chaudières de chaloupes à vapeur militaires (A à D), de la compagnie des bateaux parisiens (G et H) ou de torpilleurs réformés (F et I)[2].
Liste
[modifier | modifier le code]- A (surnommée Ardente) - Mise en service en 1915 et renvoyée dans les ports en 1918[5].
- B (surnommée Brutale) - Mise en service en juin 1915 et retirée du service le , perdue le après naufrage le [6].
- C (surnommée Cruelle) - mise en service en juin 1915[7], mise hors de service par un tir de contre-batterie le (un tué et neuf blessés), réparée par son équipage dès le [8], renommée Aisne en décembre 1918[7] et rayée en 1929[9].
- D (surnommée Décidée) - Mise en service en juin 1915 et rayée en 1923[7].
- F (surnommée Furieuse) - Mise en service en 1915, naufrage le [6],[10].
- G (surnommée Guerrière) - Mise en service en 1915, renommée Marne en 1918 et rayée en 1932[11].
- H - Mise en service en 1915, renommée Oise en 1918 et rayée en 1932[7].
- I - Mise en service en 1915, renommée Somme en décembre 1918 et rayée en 1932[7].
Canonnière de 10 cm (type K)
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Classe K | |
Une canonnière type K sur la Seine. | |
Caractéristiques techniques | |
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Type | Canonnières fluviales |
Longueur | 29,50 m |
Tirant d'eau | 1,85 m |
Déplacement | 161 t |
Puissance | 200 ch |
Vitesse | 10 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | 20 mm |
Armement | Deux canons de 10 cm Deux canons de 47 mm |
Histoire | |
Période de construction |
1915 |
Période de service | 1915 - 1918 |
Navires construits | 4 |
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Cette série regroupe les canonnières K, L, M et O.
Ce modèle est armé de deux canon de 100 mm modèle 1891 ou modèle 1893[12],[2] à chaque extrémité et deux canons de 47 utilisés en anti-aérien[3]. Les canons de 100 mm des canonnières M et O sont réalésés au calibre 105 mm en juin 1917[2].
Elles sont équipées d'une chaudière et d'une machine de 200 ch, récupérée sur les torpilleurs 130 et 131 ou sur la canonnière Balny[2]. Les canonnières type K ont une vitesse de 10 nœuds. Elles ont une longueur de 28,50 m, une largeur de 5 m, un tirant d'eau de 1,85 m et un déplacement de 161 ou 180 tonnes (selon les sources[3],[2]). Elles sont blindées à 2 cm[3],[2].
Les quatre canonnières sont construites à Brest et Lorient de juillet à septembre 1915[4].
Liste
[modifier | modifier le code]- K - Mise en service en 1915, rayée des listes en 1918[7]
- L - Mise en service en 1915, rayée des listes en 1918[7]
- M - Mise en service en 1915, rayée des listes en 1918[7]
- O - Mise en service en 1915, rayée des listes en 1918[7]
Utilisation opérationnelle
[modifier | modifier le code]Les canonnières fluviales sont organisées en trois batteries, la 1re batterie avec les canonnières A, B, C et D, la 2e batterie avec les F, G, H, I et la 3e avec les K, L, M et O. En février 1916, les 2e et 3e batteries deviennent des batteries mixtes[4], avec F, G, M et O à la 2e et H, I, K et L à la 3e[13]. En juin 1917, les batteries sont renommées groupes[2].
Les 1er et 2e groupes sont fusionnés en juillet 1917[14].
Les unités de canonnières fluviales sont dissoutes en décembre 1917. Néanmoins, les canonnières C, G, H et I sont remises en service entre novembre et décembre 1918 pour patrouiller sur le Rhin[8]. Basées à Mayence, elles sont retirées du service fin 1920[2].
Annexe
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Jehenne 1938, p. 81.
- Guy François, « Les canonnières fluviales 1915-1920 », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 138, , p. 21-30
- Jehenne 1938, p. 82.
- Jehenne 1938, p. 80.
- Roche 2005, p. 2.
- Roche 2005, p. 46.
- Roche 2005, p. ?.
- Jehenne 1938, p. 87.
- Roche 2005, p. 10.
- Rédaction, « Chaque jour, une épave : 8 janvier 1918, La Brutale, canonnière fluviale », sur Plongée Infos, (consulté le )
- « Bâtiments ayant porté le nom de Marne », sur www.netmarine.net (consulté le )
- Jehenne 1938, p. 129.
- Jehenne 1938, p. 88.
- Jehenne 1938, p. 90.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Contre-amiral Jehenne, Historique des batteries de canonniers-marins et des canonnières-fluviales, , 319 p., lire en ligne sur Gallica.
- Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, vol. 2, Toulon, J.-M. Roche, , 591 p. (ISBN 2-9525917-0-9, 978-2-9525917-0-6 et 2-9525917-1-7, OCLC 470444756, lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Histoire 14-18 : Les canonnières », sur France 3,