Citropsis articulata

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Citropsis articulata - Orange-cerise ougandaise
Description de cette image, également commentée ci-après
Specimen de l'Herbier de Kew
Classification
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Rosanae
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Citropsis

Espèce

Citropsis articulata
Swingle (1914)

Citropsis articulata est espèce d'agrume arbustif du genre Citropsis répandue en Afrique occidentale tropicale d'où ses noms d'orange cerise d'Afrique de l'Ouest, orange-cerise ougandaise. Nom local en Ouganda Omuboro. Il porte des petits fruits verts et on utilise sa racine comme aphrodisiaque.

Dénomination[modifier | modifier le code]

De nombreux synonymes de Citropsis articulata (Willd.) Swing. & M. Kelllerman. (1914) = Citrus articulata Willd. ex Spreng. (1826, le genre Citropsis est très proche de Citrus) sont cités: Limonia demeusii Gilb. (1958) (Limonia était un genre éclaté par Swingle créateur de Citropsis), L. preussii Engl. (1895)., Citropsis preussii (Engl.) Swingle & Kellerman (1914)[1]. L. poggel var. latialata Auct. non De Wild. Gilb. (1958), L. poggei var. latialata De Wild.[2] Limonia Sckweinfurthii Engler, (1895) qui est vraisemblablement une variante dont la diffusion est beaucoup plus vaste. Limonia mirabilis A. Chew (1912), Citropsis mirabilis (A. Chew) Swingle & Kellerman (1914)[3].

«Jusqu'à la fin du XIXe siècle on a cru qu'il existait aussi à l'état sauvage en Afrique tropicale deux espèces de Citrus. L'une était Citrus articulata, l'autre Citrus paniculata, toutes les deux décrites comme provenant de la Guinée (Gold Coast) . Ces plantes sont restées longtemps mystérieuses, puis on a retrouvé les types dans les vieux herbiers et on a constaté que ce n'étaient pas des Citrus mais qu'elles appartenaient à des genres nouveaux très voisins et spéciaux à l'Afrique tropicale» (A. Chevallier - 1937)[4].

Ndimo na lokonda (citronnier de forêt, racine arabe Ndimo, citron) est mentionné par J.-F. Carrington (1983)[5].

Description[modifier | modifier le code]

Un arbuste ou un arbre forestier, jusqu'à 6 m de haut à fleurs blanches très parfumées. Présent en Ouganda, au Cameroun et au Gabon[3]. («iI a été trouvé par Isert en 1786 dans les montagnes à 50-75 km au nord d'Accra et par E. Baumann sur le Koli près de Kame au Togo ; au Cameroun au lac des Eléphants à la station Johann Albrechtshöhe (musalo Bakundu) et près de Bare, puis dans le district de Kribi sur le versant ouest des montagnes, plus loin dans la région du Congo français, dans la région du Congo belge jusqu'à le Kasai (Limonia Demeusei De Wild, et L. Poggei Engl.) et aussi sur la bordure N-E du même au N-W de Fort Beni, partout comme un arbuste. C. mirabilis (Chev.) est également très proche de l'espèce précédente» écrit Die Natürlichen Pflanzenfamilien en 1931)[6].

W. T. Swingle, créateur du genre, donne une description détaillée (1913) de C. articulata dans son sous-chapitre Espèces imparfaitement connues, et à partir d'exemplaires d'herbiers[7].

Fruits et fleurs

Plante épineuse[8], les feuilles alternes sont pennées. Fruit vert, aromatique et petit (2,2 cm)[9] signalé comme mangé frais[10].

Utilisation[modifier | modifier le code]

La plante est sauvage, il n'y a pas de culture. L'utilisation comme porte-greffe de Citrus est mentionnée[11]. Diverses utilisation sont mentionnée dans l'ethnomédecine: affection abdominales[12], douleurs de la colonne vertébrale[13].

Aphrodisiaque[modifier | modifier le code]

Abdoulaye M Dabo (2022) signale l'utilisation des racines de C. articulata qui contiennent de la caféine, des tanins, et de la théobromine, comme stimulant, antifatigue, aphrodisiaque[14]. Les extraits bruts de feuilles de C. articulata sont chez le rat (2014) des traitements de la baisse de la libido due à une carence en testostérone[15].

En Ouganda, l'arbre à sexe (la décoction de racines «est efficace en trois heures» assure un consommateur régulier) déraciné par les collecteurs était en voie de disparition en 2007[16], une étude parue en 2021 confirme que la sauvegarde de C. articulata passe par l'interdiction de récolte des populations sauvages, elle décrit également son écologie (sols très riches en macro et micronutriments, tolérant à l'ombre)[17].

Extraits de feuille[modifier | modifier le code]

En 2022, une étude universitaire analyse des extraits de feuille provenant des réserves ougandaises de Mabira, Budongo et Kibale. Elle montre d'une part une forte diversité des résultats (spécialement pour les alcaloïdes) et une richesse en flavonoïdes. Ce travail a également montré que les extraits alcooliques de feuilles ont un pouvoir antibactérien et antifongique[18].

Anthologie[modifier | modifier le code]

Daniel N. Paul. Chef Lightning Bolt, Halifax, Roseway Publishing. 1978[19]

« C'était maintenant au tour de ma plus jeune fille de se marier. J'ai enseigné à Sukaina l'art de la couture parce que l'art de la danse n'était pas seulement inabordable, il était inutile. Je lui ai appris à faire du chai [thé, infusion] en utilisant un sirop à base de cerise-orange ougandaise Omuboro, que l'on trouvait au marché local, des amandes grillées et un peu de poudre de chocolat importée de Grande-Bretagne, que Wahidji aimait conserver. À Surat, nous avions une variété de feuilles de thé spécialisées, mais en Afrique, j'avais appris à créer un thé grâce auquel mes filles se souviendraient de moi. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Citropsis tanakae », CABI Compendium, vol. CABI Compendium,‎ (ISSN 2958-3969, DOI 10.1079/cabicompendium.13688, lire en ligne, consulté le )
  2. National Agricultural Library U. S. Department of Agriculture et P. C. Raece, Catalog of genera, species, and subordinate taxa in the orange subfamily Aurantioideae (Rutacaae), [Washington] Agricultural Research Service, U.S. Dept. of Agriculture, (lire en ligne)
  3. a et b J. Hutchinson, J. M. Dalziel, R. W. J. Keay et N. Hepper, Flora of West Tropical Africa, (lire en ligne)
  4. Auguste Chevalier, « Les Aurantiées de l'Afrique tropicale. », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 27, no 297,‎ , p. 264–270 (DOI 10.3406/jatba.1947.2059, lire en ligne, consulté le )
  5. John F. Carrington, « Linguistic pit-falls in upper Zairean folk-taxonomy research », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 30, no 2,‎ , p. 149–158 (DOI 10.3406/jatba.1983.3897, lire en ligne, consulté le )
  6. Verlag Von Wilhelm Engelmann Leip, Die Naturlichen Pflanzenfamilien Band 19 A, (lire en ligne)
  7. Harvard University, Association of American Agricultural Colleges and Experiment Stations, Association of Land-Grant Colleges et Association of Land-Grant Colleges and Universities, Journal of agricultural research, Washington, D.C. : Dept. of Agriculture : G.P.O. [distributor], (lire en ligne)
  8. André (1897-1982) Auteur du texte Aubréville, La flore forestière de la Côte d'Ivoire / A. Aubréville,..., (lire en ligne)
  9. (en) James Kalema et Alan Hamilton, Field Guide to the Forest Trees of Uganda: For Identification and Conservation, CABI, (ISBN 978-1-78924-527-1, lire en ligne), p 201
  10. (en) Franklin M. Martin, Carl W. Campbell et Ruth M. Ruberté, Perennial Edible Fruits of the Tropics: An Inventory, U.S. Department of Agriculture, Agricultural Research Service, (lire en ligne), p 73
  11. (en) John H. Wiersema et Blanca León, World Economic Plants: A Standard Reference, Second Edition, CRC Press, (ISBN 978-1-4665-7681-0, lire en ligne), p 178
  12. Jacqueline M. C. Thomas, Serge Bahuchet et Alain Epelboin, Encyclopédie des pygmées Aka: techniques, langage et société des chasseurs-cueilleurs de la forêt centrafricaine (Sud-Centrafrique et Nord-Congo), Peeters Publishers, (ISBN 978-90-429-1860-3, lire en ligne), p 181
  13. Jacqueline M. C. Thomas, Serge Bahuchet et Alain Epelboin, Encyclopédie des pygmées Aka: techniques, langage et société des chasseurs-cueilleurs de la forêt centrafricaine (Sud-Centrafrique et Nord-Congo), Peeters Publishers, (ISBN 978-90-429-1860-3, lire en ligne), p 289
  14. Abdoulaye M DABO, PLANTES MEDICINALES UTILISEES COMME APHRODISIAQUES DANS LE MONDE, BAMAKO, UNIVERSITE DES SCIENCES DES TECHNIQUES ET DES TECHNOLOGIES, , 113 p. (lire en ligne)
  15. (en) Patrick Vudriko, Martin K. Baru, John Kateregga et James G. Ndukui, « Crude ethanolic leaf extracts of Citropsis articulata: a potential phytomedicine for treatment of male erectile dysfunction associated with testosterone deficiency », International Journal of Basic & Clinical Pharmacology, vol. 3, no 1,‎ , p. 120–123 (ISSN 2279-0780, lire en ligne, consulté le )
  16. « Ouganda. « L'arbre à sexe » victime de son succès - Le Télégramme », sur webcache.googleusercontent.com (consulté le )
  17. (en) Rapheal Wangalwa, Eunice Apio Olet, Grace Kagoro-Rugunda et Casim Umba Tolo, « Occurrence of Citropsis articulata in Tropical Forests in Uganda: Implication for Ex Situ Conservation », International Journal of Forestry Research, vol. 2021,‎ , e5582461 (ISSN 1687-9368, DOI 10.1155/2021/5582461, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Rapheal Wangalwaa, Ben Lukubyea, Clement Olusoji Ajayi, Emanuel Peter Lyimob, Eunice Apio Oleta, Grace Kagoro-Rugundaa, Casim Umba Tolo, « PHYTOCHEMICAL VARIABILITY AND ANTIMICROBIAL ACTIVITY OF EXTRACTS OF Citropsis articulata LEAVES FROM THREE TROPICAL FORESTS IN UGANDA », Science Heritage Journal(GWS) 6(1),‎ , p. 6 à 15 (lire en ligne)
  19. Daniel N. Internet Archive, Chief Lightning Bolt, Halifax ; Winnipeg : Roseway Publishing, an imprint of Fernwood Publishing, (ISBN 978-1-55266-969-3, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Exemplaires d'herbier: Cameroun 1965, avec fruits, Zaïre 1977