Chartreuse de Gorgone

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Chartreuse Saints-Marie-et-Gorgon
Domus Sanctæ Mariæ et Sancti Gorgonii
Image illustrative de l’article Chartreuse de Gorgone
Existence et aspect du monastère
Nom local Certosa di Santa Maria e Santo Gorgone del Isola di Gorgona
Identité ecclésiale
Culte Catholique
Présentation monastique
Ordre Chartreux
Province cartusienne Toscane
Patronage Sainte Marie
Saint Gorgon
Historique
Date(s) de la fondation 1373
Fermeture 1425
Architecture
Localisation
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Toscane Toscane
Province Province de Livourne
Commune Livourne

La Chartreuse Saints-Marie-et-Gorgon est un ancien monastère chartreux situé sur l'Île de Gorgone, province de Livourne, en Italie.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le site connait une occupation monastique dès le IVe siècle. Le monastère de Sainte Marie et Saint Gorgon est construit vers le Ve siècle par des ermites suivant la règle cénobitique de Pacôme le Grand. Au VIe siècle, s'y trouve une abbaye bénédictine. Le monastère est détruit par les Sarrasins au IXe siècle et atteint sa splendeur maximale à partir du milieu du XIe siècle après la reconstruction par les bénédictins. Les sarrasins ravageant l'île, les bénédictins fuient l'île en 1360[1].

Catherine de Sienne, étant à Pise, visite l'île. Sur ses conseils, le monastère de Gorgone est confié à l'ordre des Chartreux par une bulle de 1373 du pape Grégoire XI et érigée en prieuré par le chapitre général en 1373[2]. Le prieur de la nouvelle chartreuse a droit au titre d'abbé. Les religieux commencent à cultiver l'île et la rendre habitable.

Elle est dès sa fondation en rapport avec Catherine de Sienne[3] et connait la prospérité spirituelle. Il n’en va pas de même pour le matériel, du fait des incursions incessantes des pirates barbaresques, en 1382, 1384, 1420 et 1423 avec un siège en règle.

Les invasions et le harcèlement répété des corsaires forcent les chartreux de Gorgone, comme les camaldules de Montecristo, à abandonner ce couvent. En 1424, l'archevêque de Pise, Giuliano Ricci, leur donne un nouveau domicile au monastère de San Donnino, hors de Pise, jusqu'à ce qu'ils soient réunis à la chartreuse de Pise, par un bref du pape Martin V, en 1426, et leurs possessions territoriales de l'île placées sous la haute domination de la République pisane[4]. Les biens servent à doter la chartreuse de Pise, en 1482.

Au XVe siècle, l'île devient la propriété de Giovanni Gambacorti, seigneur de Pise. Cosme Ier de Toscane cède l'île de Gorgone aux moines basiliens en usufruit à condition qu'ils s'engagent à la défendre contre les Turcs[1].

Lorsque le pape Léon X donne l'île de la Gorgone à la République de Florence, en 1513, il est spécifié qu'une reconnaissance annuelle serait payée aux chartreux de Pise, pour leur domaine direct.

En 1705, le grand-duc Cosme III, accorde à la chartreuse de Pise le pouvoir de revenir à la jouissance des terres qu'elles possédaient autrefois sur l'île[4]. Les chartreux reprennent possession de l'île et conclu un nouvel accord avec le Grand-Duc de Toscane pour reconstruire le couvent qui a été détruit par les raids musulmans et abandonné, juste au-dessus de la Calla dello Scalo[1]. La chartreuse de Pise entreprend la mise en valeur des terres ; des dissensions avec les habitants l’amène à les vendre en 1776.

Vers 1800, l'ancien couvent des chartreux est complètement rasé pour construire les bâtiments d'une colonie agricole pénale. Depuis 1869, Gorgone devient une colonie pénitentiaire agricole, et seule reste de l'ancienne chartreuse la petite église[5].

Aujourd'hui,le village du XVIIe siècle conserve la structure typique des entrepôts chartreux[1].

Moines[modifier | modifier le code]

  • Leonardo de Avona, moine camaldule voulait se faire chartreux à la chartreuse de Gorgone. Avec les chartreux de cette maison, il fut fait prisonnier par les pirates et libéré avec eux en 1424. Il demanda à son général Dom Ambroise Traversari de passer aux chartreux et essuya un refus.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

  • Eglise Santa-Maria-della-Chiappella à Rogliano, en Corse, donnée au monastère de la Gorgone en 1113. En 1445, elle passe sous la juridiction de la Chartreuse de Pise[6].
  • Eglise San Nicolao de Tomino, avec ses dîmes et ses dépendances ; donnée en 1115, par Ildebrandus, évêque de Mariana[7].
  • Chapelle Santa Maria Assunta à Furiani appartenait au monastère de la Gorgone à la suite d'un don de Pierre, évêque de Mariana, en 1150[8].
  • Pieve de Luri
  • Pieve de Canari

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (it) Camici, Marcello, Escurcione All’isola di Gorgona : Contributo alla conoscenza dell’isola, (lire en ligne).
  2. Laurent Morand, Les Bauges : histoire et documents. Seigneurs ecclésiastiques, 1889-1891 (lire en ligne)
  3. (it) « GORGONA in "Enciclopedia Italiana" », sur www.treccani.it (consulté le )
  4. a et b (it) E. Repetti, Dizionario Geografico, Fisico e Storico della Toscana en ligne sur http://193.205.4.99/repetti/
  5. « Certosa di Ns. Signora e San Gorgone », sur cartusialover.altervista.org (consulté le )
  6. Notice no PA00099272, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. Amadei, 1967.
  8. « Corse Romane » (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sources manuscrites :
    • Cartulaire de la Chartreuse de Gorgone, série 111. à 112 103 (Archives Départementales de la Corse).
    • Memoria istorico-cronologica riguardante l’origine del monastero di S. Maria e S. Gorgone dell’isola Gorgona (Archivio di Stato Pisa, Corporazioni religiose soppresse, ms 347bis, n° 144)

Document utilisé pour la rédaction de l’article : documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 314.
  • (la) Le Couteulx, Carolo, Annales ordinis Cartusiensis, vol. VI et VII, Montreuil-sur-Mer, 1887/91, p. VI, 131-133 ; VII, 542..
  • Amadei, A., Les terres de l'abbaye de la Gorgone en Corse et la société du Nord de la Corse: XI-XIIIe siècle, thèse, univ. d’Aix, 1967.
  • Curalluci de Peretti, Marie-Claude, Les possessions du monastère de la Gorgone : Chartreuse de Calci : en Corse du XIII au XVe siècle, (OCLC 800794189).
  • Leoncini, Giovanni, « Le Certose della “Provincia Tusciæ” », AC, vol. 60, Salzbourg, 1989, 2 vol. in-4, 376 p. + photos.
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..
  • (it) Camici, Marcello, Escurcione All’isola di Gorgona : Contributo alla conoscenza dell’isola, (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]