Chaos (cosmogonie)

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Le chaos initial par Wenceslas Hollar.

Dans la mythologie grecque, Chaos (en grec ancien Χάος / Kháos, littéralement « Faille, Béance », du verbe χαίνω / khaínô, « béer, être grand ouvert ») est l'élément primordial de la théogonie hésiodique. Il désigne une profondeur béante.

Théogonie

Selon la Théogonie d’Hésiode[1], il précède non seulement l’origine du monde, mais celle des dieux. Chaos précède ainsi Gaïa (la Terre), Érèbe (les Ténèbres souterraines) et Nyx (la Nuit). Dans la phase suivante de la Création, Gaïa devait donner naissance à Ouranos (le Ciel et la Vie) et à Pontos (les Flots).

L'antique tradition rapportée par Hésiode dans sa Théogonie énonce une autre généalogie : Chaos engendre tout d'abord Gaïa, Tartare (Abîme insondable) et Éros (le Désir). C'est ensuite qu'Érèbe et Nyx émergent de Chaos, et plus tard encore que naîtront l'Éther et le Jour, fruits des amours de la Nuit et des Ténèbres.

« Donc, au commencement, fut Chaos, et puis la Terre au vaste sein et le Tartare sombre dans les profondeurs de la vaste terre, et puis Amour, le plus beau des immortels, qui baigne de sa langueur et les dieux et les hommes, dompte les cœurs et triomphe des plus sages vouloirs. De Chaos naquirent l'Érèbe et la sombre Nuit. De la Nuit, l’Éther et le Jour naquirent, fruits des amours avec l’Érèbe. À son tour, Gaïa engendra d’abord son égal en grandeur, le Ciel étoilé qui devait la couvrir de sa voûte étoilée et servir de demeure éternelle aux Dieux bienheureux. Puis elle engendra les hautes Montagnes, retraites des divines nymphes cachées dans leurs vallées heureuses. Sans l’aide d'Amour, elle produisit la Mer au sein stérile, aux flots furieux qui s’agitent. »

Dès le début de son récit, Hésiode énumère des divinités correspondant à chaque élément que l’homme rencontre. Il commence par les éléments primordiaux : la Terre, le Ciel étoilé, les hautes Montagnes, la Mer.

Caractéristiques

Si Hésiode ne s'étend pas sur la nature de Chaos, Ovide en fait dans ses Métamorphoses une « masse informe et confuse qui n'était encore rien que poids inerte, amas en un même tout de germes disparates des éléments des choses, sans lien entre eux. »

Le Chaos se caractérise dès lors par deux éléments principaux :

  • le gouffre sans fond où l'on fait une chute sans fin : la Terre apparaît ensuite, offrant une assise stable, qui s'oppose radicalement au Chaos ;
  • le milieu sans orientation possible où l'on chute dans tous les sens.

Selon Ovide, Janus disait de lui-même : « Les Anciens m'ont appelé Chaos[2]. »

Autres conceptions

Références

  1. 116-120
  2. Ovide, les Fastes (I, 89).

Sources

Voir aussi

Bibliographie

  • Reynal Sorel, Chaos et éternité. Mythologie et philosophie grecques de l'Origine, Les Belles Lettres, collection « Vérité des mythes », Paris, 2006 (ISBN 2-251-32439-9).