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Châteaux d'Hautpoul

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Châteaux d'Hautpoul
(Château-bas et Château-haut)
Image illustrative de l’article Châteaux d'Hautpoul
L'entrée des ruines du château-bas
Type Château fort
Début construction XIe siècle
Fin construction Reconstruction vers le XIVe siècle
Propriétaire initial Famille d'Hautpoul
Propriétaire actuel Ville de Mazamet (château-bas)
Propriété privée (château-haut)
Coordonnées 43° 28′ 36″ nord, 2° 22′ 43″ est
Pays France
Ancienne province Drapeau du Languedoc Languedoc
Région Occitanie
Département Tarn
Localité Hautpoul
Géolocalisation sur la carte : Tarn
(Voir situation sur carte : Tarn)
Châteaux d'Hautpoul (Château-bas et Château-haut)
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Châteaux d'Hautpoul (Château-bas et Château-haut)
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Châteaux d'Hautpoul (Château-bas et Château-haut)

Le village d'Hautpoul (commune de Mazamet, département du Tarn) comprend deux châteaux : le château-bas, ruiné et accessible au sortir de la passerelle de Mazamet ; et le château-haut, situé sur les hauteurs du bourg. Le premier est un ancien château fort, tandis que le second, bien que fortifié, présente des caractéristiques Renaissance.

Construits sur un promontoire rocheux aux portes de la montagne Noire, ils font face à l'église Saint Sauveur d’Hautpoul. La tour seigneuriale primitive est sûrement construite au XIe siècle par la famille d'Hautpoul, et les édifices successifs subissent la croisade des albigeois puis les guerres de Religion.

Le château primitif

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Selon une légende, ce serait Athaulf, roi des Wisigoths, qui aurait fondé le village d'Hautpoul, ainsi que sa première forteresse, dès 413[1]. En réalité, le château féodal d'Hautpoul fut sans doute construit ou reconstruit au XIe siècle par la puissante famille d'Hautpoul dont les membres s'intitulaient anciennement seigneurs des montagnes du Hautpoullois[2].

Ce château primitif, une simple tour seigneuriale, aurait été situé à un emplacement différent des deux châteaux actuels. Cet ancien site, plus haut sur le promontoire, serait celui où se trouve aujourd'hui une statue de la Vierge, élevée en 1949 à 518 mètres d'altitude. C'est autour de cet édifice que se développe le village, centre d'une des seigneuries parmi les plus puissantes de la région[3]. En 1162, un serment réalisé devant Raimond Trencavel, vicomte et suzerain, montre que cette dernière est partagée entre cinq coseigneurs[4].

Au cours de la croisade contre les albigeois, le village se rallie à la cause cathare, sous la direction du seigneur Izarn d'Hautpoul. C'est pourquoi le chef croisé Simon de Montfort s'empare du château par la force en 1212, après un siège de quatre jours, avant de le faire démanteler et brûler[1]. Selon les versions, Izarn meurt dans l'assaut ou s'enfuit par des souterrains[5].

Les deux châteaux

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Le cadastre de 1833. En 1, le château-bas ; en 2, le château-haut ; en 3, l'emplacement probable de la tour seigneuriale primitive.

Un nouveau château fort est ensuite construit, en bas du village (le château-bas), et un second juste en contrebas de l'ancienne tour seigneuriale, sur les hauteurs (le château-haut). Les dates de construction ne sont néanmoins pas connues.

Lors des guerres de Religion, en 1560, Sébastien d'Hautpoul, gouverneur catholique de Mazamet, est contraint de fuir devant les huguenots et se réfugie dans un des châteaux, sans que l'on ne sache lequel. Malgré la position dominante du bourg, la forteresse en question est prise par les protestants le 16 février 1574[6], en même temps que tout le village. Il faut ensuite attendre mars 1589 pour que les troupes catholiques parviennent à reprendre Hautpoul. Cette victoire est néanmoins de courte durée, puisqu'ils en sont de nouveau chassés par les protestants au mois de mai.

La ville est à nouveau au centre des affrontements lors des rébellions huguenotes qui frappent notamment le pays castrais. Ainsi, en 1622, le comte catholique de Bioule attaque et démolit (partiellement du moins) un des châteaux d'Hautpoul, sans doute celui du bas. Puis en 1627, le marquis de Ragny, Léonor de la Magdeleine, assiège avec 2500 catholiques les protestants de Mazamet réfugiés dans un des châteaux d'Hautpoul, et ce sans succès pendant douze jours[7].

De l'abandon à la réhabitation

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Après cette période de troubles, le château-bas est démantelé en 1616, et ses ruines laissées à l'abandon[1]. C'est finalement en 1993 que la commune de Mazamet achète et réhabilite les vestiges du château-bas, aujourd'hui ouverts au public et accessibles via la nouvelle passerelle de Mazamet[1] depuis l'église Saint Sauveur d’Hautpoul.

Le château-haut est quant à lui une propriété privée.

Architecture

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Le château-bas

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Le château-bas se présente sous la forme d'un quadrilatère irrégulier, au bord d'un à-pic. De nombreux vestiges sont présents, dont des murs en élévation. Une partie du château est surélevée de quelques mètres. Il demeure quelques ouvertures, notamment deux entrées en arc de plein cintre.

Le château-haut

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Le château-haut est une grande maison-forte, qui s'élève sur deux ou trois étages. Il est flanqué de deux tours rondes arasées, une dans l'angle nord et l'autre au sud. La façade est présente diverses fenêtres à meneaux.

Notes et références

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Articles connexes

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Références

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  1. a b c et d « HAUTPOUL les ruines du château féodal », sur www.petit-patrimoine.com (consulté le )
  2. [Hippolyte Crozes, Répertoire archéologique du département du Tarn, 1865, p.68.]
  3. Sylvie Campech, « L'occupation du sol au Moyen Age sur le Piémont nord de la Montagne Noire (Tarn) », Archéologie du Midi Médiéval, vol. 7, no 1,‎ , p. 43–59 (DOI 10.3406/amime.1989.1188, lire en ligne, consulté le )
  4. Hélène Débax, La seigneurie collective: Pairs, pariers, paratge : les coseigneurs du XIe au XIIIe siècle, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-6868-6, lire en ligne)
  5. Éric Le Nabour, Itinéraires cathares : histoire, religion, lieux sacrés et initiatiques, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-31618-7, lire en ligne)
  6. Camille Rabaud, Histoire du protestantisme dans l'Albigeois et le Lauragais, depuis son origine jusqu'à la révocation de l'Édit de Nantes (1685), Paris, Sandoz et Fischbacher, (lire en ligne)
  7. Gabriel François baron de Blaÿ de Gaïx, Études historiques sur les seigneurs et barons de Gaïx près Castres (Tarn): avec quelques détails sur les bâtiments du château de Gaïx ..., Impr. et Lithographie Forestié, (lire en ligne)