Carcass

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Carcass
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Carcass, 2016
Informations générales
Pays d'origine Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre musical Death metal mélodique, death metal, goregrind (débuts)
Années actives 19851995 ; depuis 2007
Labels Earache Records
Composition du groupe
Membres Bill Steer
Jeff Walker
Daniel Wilding
Ben Ash
Anciens membres Michael Amott
Sanjiv
Mike Hickey
Carlo Regadas
Ken Owen
Daniel Erlandsson

Carcass est un groupe britannique de death metal mélodique, originaire de Liverpool, en Angleterre. Formé en 1985 par Ken Owen et Bill Steer, le groupe est passé au fil du temps par plusieurs sous-genres de metal extrême, débutant sur un style proche de Repulsion qui leur vaudra le statut de pionniers du goregrind, passant par le death metal, le death metal mélodique (dont ils sont aussi les pionniers) et le « death and roll »[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts (1985–1989)[modifier | modifier le code]

Le groupe débute en 1985 avec Ken Owen à la batterie et Bill Steer à la guitare. D'abord nommé Disattack, le groupe restera quasi inactif durant ses deux premières années, malgré l’influence de Master, Napalm Death et (surtout) de Repulsion, Disattack n'arrive pas à se trouver un style musical stable, et le groupe répète trop rarement. Après l'enregistrement de la démo A Bomb Drops... en 1986 avec un certain Paul à la basse et Andrew Pek au chant, ces derniers quittent le groupe. En 1987, le bassiste Jeff Walker rejoint le groupe (désormais sous le nom de Carcass) après avoir été renvoyé du groupe Electro Hippies, suivi de Sanjiv au poste de chanteur. Ce dernier quitte le groupe après l'enregistrement de la démo Flesh Ripping Sonic Torment, sorti le . C'est désormais le duo Jeff Walker et Bill Steer qui assure le chant, possédant des vocaux très poussé pour l'époque, le chant de Jeff est lui éraillé, tandis que celui de Bill est d'un guttural assez particulier, semblable à des vomissements par moments, donnant un aspect putride à leur musique.

Le groupe rentre aux studios Rich Bitch (juste après Napalm Death, dont les membres travaillaient sur la face B de Scum avec Bill Steer comme guitariste) en pour la mise en chantier de leur premier album, Reek of Putrefaction. Très influencé par le groupe américain Repulsion, Carcass joue une musique grindcore encore plus sale et violent que ce dernier. Ce qui met l'ingénieur du son Mark Ivory en difficulté, ne sachant pas trop comment gérer le son dû à son extrême violence, inédit pour l'époque, ce qui retardera la sortie de l'album. Après plusieurs mixages, Reek of Putrefaction sort le . L'album est accueilli de manière très mitigée à sa sortie, beaucoup de fans de metal n'adhèrent pas à la violence excessive du groupe et au son dit « cradingue »[réf. nécessaire]. Mark Ivory livre, malgré lui, une production trop épaisse, presque brouillon, renforçant l'aspect répugnant de l'album. Mais Reek of Putrefaction trouve néanmoins son public, dont même certains nommeront leur musique « goregrind » dû aux paroles gores et à ce son si caractéristique. Le groupe reste cependant déçu de cette expérience et, Bill, Jeff et Ken regrettent que le son soit aussi imparfait, voir raté selon Jeff Walker qui considère l'enregistrement de l'album comme une « catastrophe[2]. » À sa sortie, l'album à causé beaucoup de controverses, pas uniquement dû à sa production et sa violence, mais aussi à cause de la pochette (faite par Jeff) exhibant de nombreuses photos découpés d'autopsies et de cadavres atrocement mutilés pour certains. Reek of Putrefaction connait par la suite une pochette censurée plus « classique ». À cette époque Jeff Walker est régulièrement en contact avec le guitariste du groupe de death metal suédois Carnage, Michael Amott, lui proposant à plusieurs reprises de rejoindre Carcass, chose que Amott refuse à chaque fois ne jugeant pas le groupe assez sérieux[réf. nécessaire]. Bill Steer quant à lui occupe encore le poste de guitariste dans le groupe Napalm Death pour l'enregistrement de son second album, From Enslavement to Obliteration, vite décrit comme l'album le plus violent et rapide jamais fait lors de sa sortie (peu après Reek of Putrefaction).

En 1989, le groupe décide d'enregistrer son second album, mais avec la volonté de faire un travail plus professionnel que sur le précédent album. Par crainte de refaire une mauvaise production, Carcass se tourne vers l'ingénieur Colin Richardson, ne voulant pas reproduire l'erreur faite sur le précédent album. Afin de se concentrer encore plus sur Carcass, Bill quitte définitivement Napalm Death. L'album sort le , sous le nom de Symphonies of Sickness. Malgré un accueil positif et une production correcte[3], l'album divise les fans de metal extrême tout comme Reek of Putrefaction, dû à son ambiance macabre et ses paroles outrancières encore plus poussées que sur ce dernier, faisant fuir bon nombre d'entre eux, décrivant la musique du groupe comme insoutenable et écœurante. En effet, Symphonies of Sickness repousse les limites de la violence aussi bien musicalement qu'au niveau de son thème, dont les paroles pathologiques restent très crues, voire choquantes. Carcass gagne en notoriété, au même titre que Bolt Thrower (qui sort Realm of Chaos (Slaves to Darkness)) et Napalm Death, devenant par la suite l'un des groupes les plus importants de la scène extrême anglaise[réf. nécessaire].

Progrès et Columbia (1990–1995)[modifier | modifier le code]

Michael Amott décide de rejoindre le groupe en Angleterre en tant que second guitariste, à la suite de l'écoute de leur dernier album. Il splittera par la suite son groupe Carnage. Carcass retrouve son ingénieur du son Colin Richardson aux Slaughterhouse Studios au début de l'année 1991 pour l'enregistrement de son troisième album, Necroticism : Descanting the Insalubrious. Sorti le , Necroticism marque plusieurs changements dans la musique de Carcass, Jeff assure désormais la grande majorité du chant et le groupe délaisse son style grindcore « sale » pour un death metal moins agressif. Carcass livre un album plus soigné, technique et complexe que les précédents. Necroticism reçoit un très bon accueil critique, et évite sur ce coup de nouvelles polémiques. Il est encore considéré[Par qui ?] comme un classique du genre[réf. nécessaire].

Sur le quatrième album, Heartwork, en 1993[4], Carcass prend définitivement une orientation plus mélodique, les structures des morceaux sont moins violentes et le son moins épais. Cet album est probablement la pierre fondatrice du style de death metal dit mélodique. Michael Amott quitte le groupe après l'enregistrement, reprochant semble-t-il la tournure mélodique que prenait le combo à cette époque[réf. nécessaire]. Il est remplacé pendant quelque temps par Mike Hickey. Très bien accueilli par la presse et le public (dont beaucoup de nouveaux à cette époque, venant de découvrir le groupe dans sa période la plus sage), Heartwork est généralement mal accueilli par les fans endurcis de la première période, reprochant au groupe de se rendre « facile d'accès », voir commercial[5], ce qui n'empêche pas l'album de devenir un classique lui aussi avec le temps.

Suite, séparation et reformation (1996–2011)[modifier | modifier le code]

Bill Steer aux Gods of Metal, Bologne, en Italie (2008).

Carlo Regadas prend la place de guitariste pour l'enregistrement du cinquième album, Swansong, qui devait être distribué par une major, Sony. Cependant un désaccord artistique pousse les membres de Carcass, après un an d'attente, à récupérer leurs pistes et c'est Earache Records qui sort Swansong en 1996[6]. Tout comme Heartwork, l'album est décrié par de nombreux fans de la période grind/death, mais trouve son public auprès des fans du précédents album. Swansong sonne très « death and roll » tout en gardant cette identité propre au groupe.

Bill Steer quitte le groupe avant la sortie de l'album, le reste du groupe décide de se séparer, déclarant être lassé de la scène extreme. Jeff Walker et Ken Owen ont rapidement formés un nouveau groupe, Blackstar, groupe au point mort depuis 2001 à la suite d'un accident vasculaire cérébral de Ken Owen. Bill Steer est toujours en activité, jouant dans Firebird, un groupe de blues pour lequel il a recommencé à tourner. Michael Amott joue dans Spiritual Beggars, groupe de stoner, et surtout dans Arch Enemy, combo de death metal mélodique fondé avec son frère Christopher Amott dans l'optique de monter un groupe qui soit une continuation de Carcass. Par ailleurs, il a participé en tant que mercenaire à de nombreux albums. Jeff Walker sort un nouveau disque de reprises de blues et de country à la sauce metal, intitulé Welcome in Carcass Cuntry, disque auquel participent de nombreux musiciens dont Bill Steer, Ken Owen ainsi que des membres d'Amorphis ainsi qu'un ancien membre de Faith No More. Par ailleurs, il participe également au dernier album de Napalm Death ainsi qu'à l'album d'un groupe de grind finlandais, To Separate the Flesh from the Bones.

Le groupe Carcass se reforme ensuite officiellement en avec l'annonce de leur participation au Wacken Open Air de 2008 ainsi qu'au Hellfest, mais sans Ken Owen à cause de problèmes de santé[7]. Le groupe affirme cependant que Ken recevrait sa part des bénéfices en tant que batteur bien qu'il n’apparaîtra pas sur scène[réf. nécessaire]. Carcass continue à se produire sur scène en 2009, et achève sa tournée nord-américaine la même année. Carcass participe également au Bloodstock Open Air de Derbyshire, Angleterre, en . En , Carcass joue au Vagos Open Air, au Portugal[8], et de Jalometalli Metal Music Festival à Oulu, en Finlande[9]. En 2012, Amott et Erlandsson quittent Carcass pour se consacrer à Arch Enemy[10].

Surgical Steel (depuis 2012)[modifier | modifier le code]

Carcass annonce un nouvel album au début de 2012[11]. Jeff Walker confirme fin 2012 la finalisation de l'enregistrement de ce nouvel album. Leur premier, depuis 17 ans (et l'album Swansong). C'est Colin Richardson (Fear Factory, Machine Head, et Bullet for my Valentine) qui devrait produire ce nouvel album.

En , Carcass signe avec le label Nuclear Blast[12]. Au Japon, ils passent un contrat avec Trooper Entertainment pour la sortie de leur nouvel album[13]. Carcass fait paraître Surgical Steel le en Europe, le au Royaume-Uni, et le en Amérique du Nord[14]. L'album est généralement bien accueilli par la presse spécialisée, et entre dans le Billboard 200[15]. Après la sortie de Surgical Steel, Carcass paraît en tête d'affiche au Damnation Festival de Leeds avant d'embarquer pour la tournée Defenders of the Faith aux côtés d'Amon Amarth et de Hell, qui s'effectue en Europe entre novembre et [16]. Carcass participe au 70000 Tons of Metal de [17] et est en tête d'affiche au Agglutination Festival du la même année[18]. Dans une entrevue avec Metal Underground en , Walker annonce une suite à l'album[19]. Carcass fait paraître un EP intitulé Surgical Remission / Surplus Steel en [20]. L'édition complète (album + Ep) sort en double LP sous divers coloris en édition limitée à l'automne 2015, au même moment le groupe est sur la route pour le DeathCrusher Tour 2015, tournée Européenne, avec ses compatriotes de Napalm Death, les floridiens d'Obituary, Voivod from Canada & Herod. Un nouvel album, initialement annoncé pour 2017, devrait finalement voir le jour en 2021.

Influences[modifier | modifier le code]

Le groupe est influencé par des groupes de death metal et grindcore comme Death, Repulsion, Master, Macabre, et d'autres groupes du genre heavy metal comme Slayer, King Diamond, Wargasm et Diamond Head[21].

Membres[modifier | modifier le code]

Membres actuels[modifier | modifier le code]

Anciens membres[modifier | modifier le code]

  • Ken Owen – batterie (1985–1995), chant (1985-1990, participant sur Surgical Steel, 2013, en live en 2008, 2009, 2010, et 2013)
  • Sanjiv – chant (1986–1987)
  • Michael Amott – guitare (1990–1993, 2007–2012)
  • Carlo Regadas – guitare (1994-1995)
  • Daniel Erlandsson – batterie (2007–2012)

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

EP[modifier | modifier le code]

  • 1989 : Pathologic
  • 1989 : The Peel Sessions
  • 1990 : Live at St. George's Hall
  • 1992 : Tools of the Trade
  • 1992 : Gods of Grind
  • 1993 : The Heartwork EP
  • 2020 : Despicable

Compilations[modifier | modifier le code]

  • 1996 : Wake up and Smell the... Carcass
  • 1998 : Best of Carcass
  • 2001 : Requiems of Revulsion: A Tribute To Carcass
  • 2004 : Choice Cuts

Démos[modifier | modifier le code]

  • 1987 : Flesh Ripping Sonic Torment
  • Symphonies of Sickness
  • 1993 : Pre-Heartwork Parr Street Demos

Vidéos[modifier | modifier le code]

  • Reek of Putrefaction
  • Corporal Jigsore Quandary
  • Incarnated Solvent Abuse
  • Heartwork
  • No Love Lost
  • Keep on Rotting in the Free World
  • Tools of the Trade

DVD[modifier | modifier le code]

  • 1996 : Wake up and Smell the... Carcass

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Justin Norton, « Carcass Profile », About.com (consulté le ).
  2. (en) « Carcass - Perverted Sickos » [archive], Rock Hard, (consulté le ).
  3. (en) Ned Raggett, « Symphonies of Sickness », sur AllMusic (consulté le ).
  4. (en) Johnny Loftus, « Heartwork », sur AllMusic (consulté le ).
  5. (en) Dan Franklin, « Can You Feel The Forceps: Carcass, Surgical Steel And Heartwork Revisited », The Quietus, (consulté le ).
  6. « Swansong », sur Trashocore, (consulté le ).
  7. (en) « Reunited Carcass confirmed for next year's Wacken Open Air », Blabbermouth, (consulté le ).
  8. (en) « Names Confirmed », Vagos Openair (consulté le ).
  9. (en) « SUFFOCATION, GORGOROTH, DREAM EVIL Confirmed For Finland's JALOMETALLI Festival », Blabbermouth, (consulté le ).
  10. (en) « Reactivated CARCASS Taps TRIGGER THE BLOODSHED Drummer For Comeback Album », Blabbermouth, (consulté le ).
  11. (en) Chad Bowar, « Carcass Guitarist Bill Steer On Comeback Album Surgical Steel - "It's Not Really Cool If You're Influenced By Yourself" », Brave Words and Bloody Knuckles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) « Carcass Signs With Nuclear Blast Records », Blabbermouth, (consulté le ).
  13. (en) « Carcass Signs Japanese Deal With Trooper Entertainment », Blabbermouth.net, (consulté le ).
  14. (en) « Carcass' Walker, Steer Explain Their Choice Of New Touring Members », Blabbermouth.net, (consulté le ).
  15. (en) « CARCASS: 'Surgical Steel' Cracks U.S. Top 50 », Blabbermouth, (consulté le ).
  16. « CARCASS On Touring With AMON AMARTH - "Lock Up Your Dead Grandmothers" », Brave Words and Bloody Knuckles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) « LINE UP 2015 | 70000TONS OF METAL - The World's Biggest Heavy Metal Cruise », 70000tons.com, (consulté le ).
  18. (it) « XX Edizione con CARCASS headliner’s !! »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), agglutination.it (consulté le ).
  19. (en) « Interview With Carcass' Jeff Walker », Metal Underground (archives), (consulté le ).
  20. (en) « CARCASS To Release 'Surgical Remission / Surplus Steel' EP », Blabbermouth (consulté le ).
  21. (en) Billy Gamble, « Interview: Carcass’ Bill Steer », digboston.com, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]