Bidet (meuble)
Un bidet est un meuble d'eau destiné au lavage, dit intime, des parties génitales, de l'anus, et des pieds.
« Bidet » découle étymologiquement de l'ancien français, dans lequel il désignait un petit cheval de poste, trapu et ramassé ; le verbe « bider » signifiant « trotter ». L'idée repose sur une analogie : on « monte » un bidet, appareil sanitaire dont la cuvette sert aux ablutions intimes, de la même façon qu'on « monte » un poney.
Apparu en France vers 1710, il en est question dans le Relevé des dépenses de Mme de Pompadour (1751)[réf. souhaitée]. Son bidet était en bois de hêtre entièrement sculpté sur toutes ses faces.
Monté originellement sur pied, il trouve très vite la forme en demi-poire et se place dans des caisses à côté ouvert ou fermé (couvercle amovible à crochet ou charnière). Pour le confort, le fond pouvait être doublé de plaques d'étain ou le rebord supérieur garni d'un bourrelet de cuir. Certains étaient munis d'une petite serrure afin de conserver son usage de manière privative[1].
Usage
[modifier | modifier le code]Le bidet sert principalement à l'hygiène des parties génitales et de l'anus. En France, le bidet n'est généralement pas utilisé pour le nettoyage de l'anus après la défécation (ce qui est fait par le papier toilette), mais pour un lavage supplémentaire optionnel, ou pour une hygiène corporelle journalière.[réf. nécessaire] Le bidet est à l'origine essentiellement destiné à la toilette intime.
Il peut aussi servir à laver d'autres parties du corps humain, telles que les pieds et les cheveux — voire un animal de compagnie.
Le bidet est bien plus propre que des toilettes et plus économique en eau qu'une baignoire.[réf. nécessaire]
Le bidet s'utilise en s'asseyant dessus, dos au robinet ou lui faisant face.
Les plus anciens modèles de bidets étaient des meubles amovibles. Le plus souvent, le bidet était constitué d'une cuvette de porcelaine à l'intérieur d'un meuble en bois muni de quatre pieds, et couvert d'un couvercle de bois.
De nos jours, les modèles sont en porcelaine ou en émail et sont équipés d'un robinet mélangeur pour les remplir d'eau, et d'un drain pour les vider. Le robinet peut être orienté de manière à projeter un jet d'eau qui puisse atteindre directement les parties génitales.
Popularité
[modifier | modifier le code]Les bidets sont des équipements usuels pour les salles de bains de certains pays d'Europe (Grèce, Espagne, mais surtout Italie et Portugal), d'Amérique latine (au Brésil, au Venezuela et surtout en Argentine et en Uruguay, où ils équipent environ 90 % des foyers), les pays à prédominance catholique[2], du Monde Arabe, du Moyen-Orient et d'Asie (particulièrement au Japon sous le nom de Washlet).
Ils peuvent être installés chez les particuliers comme dans les hôtels. Ils sont si communs au Japon qu'ils sont souvent présents dans les toilettes publiques.
Il disparaît presque complètement des installations dans les années 1970, par souci d'économie, et de place dans les salles de bain. Si, en France, ils ne sont que rarement installés dans les logements récents (de 95 % de salles de bains équipées, ce pourcentage est tombé en 1993 à 42 %)[3],[4],[5] et même souvent supprimés, en Italie, en Espagne et au Portugal, son installation est systématique dans toutes les salles de bains pour l'hygiène des parties intimes.
Toutefois, on constate un regain de popularité du bidet dans les années 2020, notamment dans les palaces prisés par une clientèle originaire du Moyen-Orient[6]. En outre, si certains fabricants annoncent une hausse de 30 % de leurs ventes en 2021[6], c'est peut-être aussi dû à l'aspect écologique, puisque l'on fait état de 10 millions d'arbres abattus chaque année pour satisfaire la demande mondiale de papier hygiénique[6].
En 1980 au Japon, les premières toilettes sans papier ont été lancées, une combinaison de toilettes et de bidet qui sèche l'utilisateur après l'avoir lavé. Ces toilettes à bidet équipent 60 % des foyers et il n'est pas rare d'en trouver dans les hôtels.
Les résidents des pays où l'usage domestique du bidet est rare (États-Unis et Royaume-Uni par exemple) peuvent n'avoir aucune idée de la manière de s'en servir s'ils en rencontrent à l'étranger. Les Américains auraient rencontré les bidets pour la première fois dans les bordels français pendant la Seconde Guerre mondiale et auraient pensé qu'ils servaient aux prostituées pour se laver l'intérieur du vagin après un acte sexuel. Les préjugés sont donc répandus parmi les personnes n'ayant jamais utilisé de bidets, qui peuvent penser qu'il est un objet étrange et même sale : son usage fait partie des tabous liés à l'hygiène corporelle individuelle.
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]La chanson de Vincent Lagaf' Bo le lavabo sortie en 1989 fait référence sur un ton humoristique à la laideur du bidet comparé au lavabo.
Illustration
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Un bidet du XVIIIe siècle en Afrique du Sud, en porcelaine de Chine.
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Un bidet moderne.
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Un bidet d'Europe.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Le bidet de la Pompadour. Chronique du 2 septembre 2010, sur Canal Académie.
- Mary E. Clark, Contemporary Biology: Concepts and Implications, University of Michigan Press, (ISBN 9780721625973), p. 613 :
« Douching is commonly practiced in Catholic countries. The bidet ... is still commonly found in France and other Catholic countries. »
- « God save le bidet. La France le boude. Il est du dernier cri outre-Manche. » (consulté le ). Libération.
- « L'historique du papier toilette et du bidet », sur cany1.fr (consulté le ).
- « Le confident des dames. Le bidet du XVIIIe au XXe siècle : histoire d’une intimité (paragraphe : « Entre déclin et musée ? ») », sur Les Clionautes — La Cliothèque (consulté le ).
- Sébastien Sabiron, « Loin d'être désuet, le grand retour du bidet dans les hôtels de luxe », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Roger-Henri Guerrandrepris, Le Confident des dames. Le bidet du XVIIIe au XXe siècle : histoire d'une intimité, La Découverte, , en collaboration avec Fanny Beaupré (repris par Julia Csergo dans l'édition de 2009)
- (en) Katherine Ashenburg, The Dirt on Clean : An Unsanitized History, North Point Press,