Bibliothèque nationale de Roumanie

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Bibliothèque nationale de Roumanie
Image illustrative de l'article Bibliothèque nationale de Roumanie
Locaux de la Bibliothèque nationale de Roumanie à Bucarest en 2007, avant les travaux de rénovation.
Présentation
Coordonnées 44° 25′ 32″ nord, 26° 06′ 36″ est
Pays Drapeau de la Roumanie Roumanie
Ville Bucarest
Adresse 22, Bulevardul Unirii, 030833 Bucarest
Fondation 1859
Informations
Conservateur Adrian Cioroianu
ISIL RO-RmBuBN
Site web bibnat.ro
Nombre de livres 9 millions d'unité bibliographiques encyclopédiques
Géolocalisation sur la carte : Bucarest/Roumanie
Bibliothèque nationale de Roumanie
Géolocalisation sur la carte : Roumanie
(Voir situation sur carte : Roumanie)
Bibliothèque nationale de Roumanie

La Bibliothèque nationale de Roumanie (en roumain : Biblioteca Națională a României), en abrégé BNR, est la bibliothèque nationale de la Roumanie. Située à Bucarest, il s'agit de la plus grande bibliothèque du pays.

Elle est destinée à être le dépositaire de tout ce qui est publié en Roumanie. Elle compte ainsi plus de 9 millions d'unités bibliographiques encyclopédiques (publications roumaines et étrangères, manuscrits, archives historiques, photographies, cartes, documents audiovisuels, etc.).

Elle a été connue sous différents noms au fil des années, en fonction du régime politique en place depuis sa création en 1859. La construction de son siège actuel a fait l'objet de plusieurs controverses dans les années 2000.

Histoire[modifier | modifier le code]

Selon la plupart des historiens et chercheurs, la Bibliothèque nationale de Roumanie trouve son origine dans l'une des bibliothèques les plus anciennes et les plus représentatives de Roumanie : la bibliothèque du Collège Saint-Sava. Celle-ci ouvre ses collections au grand public en 1838, lorsqu'environ 1 000 livres français sont catalogués. Après l'union de la Moldavie et de la Valachie en 1859, elle reçoit le statut de bibliothèque nationale, connue sous les noms Bibliotecă Naţională (« Bibliothèque nationale ») et Bibliotecă Centrală (« Bibliothèque centrale »)[1],[2].

En 1864, en vertu de la loi sur les règlements publics, elle prend le nom et le statut de Biblioteca Centrală a Statului (« Bibliothèque centrale d'État »), qu'elle conserve jusqu'en 1901, date à laquelle elle est fermée et ses collections sont transférées à la Bibliothèque de l'Académie roumaine, qui reçoit alors le statut de bibliothèque nationale. En 1955, les collections de livres sont transférées à la nouvellement créée Biblioteca Centrală de Stat (« Bibliothèque centrale d'État »), la principale bibliothèque publique de Roumanie et qui acquiert le statut de bibliothèque nationale conformément aux normes de l'Unesco[1],[2],[3].

Immédiatement après l'effondrement du communisme au début du mois de , la Bibliothèque centrale d'État obtient son nom actuel, la Biblioteca Națională a României (« Bibliothèque nationale de Roumanie »), conformément à la décision adoptée par le nouveau gouvernement. Après l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne, elle étend son champ d'actions, avec notamment des projets nationaux et internationaux tels que TELplus, Manuscriptorium et Rediscover[1],[2].

Mission[modifier | modifier le code]

La Bibliothèque nationale de Roumanie est une institution culturelle placée sous la tutelle du ministère roumain de la Culture. Elle a pour mission de « développer, d'organiser, de préserver, de rechercher, de rendre accessible et de mettre en valeur, sous de multiples formes, le patrimoine documentaire national afin de soutenir l'information, l'étude, la recherche et l'éducation »[4].

Organisation[modifier | modifier le code]

Gouvernance[modifier | modifier le code]

La gouvernance de la Bibliothèque nationale de Roumanie est assurée par un directeur — Adrian Cioroianu en 2023 —, un conseil d'administration et un conseil scientifique. Le personnel est réparti en 3 directions regroupant un certain nombre de services. Au , 191 postes sont occupés sur les 259 postes existants[5].

Sièges successifs[modifier | modifier le code]

Le palais de la Bourse (ro), premier siège de la Bibliotecii Centrale de Stat.

Le premier siège de la Bibliotecii Centrale de Stat (1955-1990) est le bâtiment du palais de la Bourse (ro), dans le vieux centre de Bucarest, près de la place de l'Université.

Le siège actuel de la Bibliothèque nationale de Roumanie en 2007, avant les travaux de rénovation.

La construction d'un plus grand siège commence en 1986 par l'architecte Cezar Lăzărescu, qui meurt en avant la fin de la construction[6]. En 1989, en raison de la révolution roumaine, la construction s'arrête brusquement. À cause d'un manque de financements, le bâtiment reste inachevé, abandonné et sujet aux vols de matériaux[7] jusqu'en 2009 lorsque le projet est réassigné au ministère de la Culture[8],[9]. Ce dernier lance alors un appel d'offres, remporté par l'entreprise Aedificia Carpați (ro), qui comprend la construction du bâtiment pour 69 millions de lei (hors TVA)[7]. La construction débute au printemps 2009[10] et se termine en 2011. La date d'ouverture est alors fixée pour 2012[11],[12]. Le bâtiment est consacré par le Patriarche Daniel de l'Église orthodoxe roumaine le [13], puis inauguré le lendemain, le [14],[15]. Le coût final de l'investissement s'élève à 106 millions d'euros[16].

L'utilisation du bâtiment n'a pas été fixée dès le début du projet. En 2002, il devait devenir le siège du gouvernement, mais cette proposition fut abandonnée[7]. En 2006, le ministère de la Culture décide de transformer le bâtiment en centre culturel et en bibliothèque nationale[17]. En , le député Silviu Prigoană (en) soumet une proposition législative visant à transférer le Parlement roumain dans le bâtiment, mais sa proposition n'est pas adoptée[10].

La Bibliothèque nationale de Roumanie possède d'autres sièges, comme celui de Ionel I. C. Brătianu, monument historique situé au 5-7 rue Biserica Amzei, où se trouve une autre grande bibliothèque[18].

Collections[modifier | modifier le code]

Les collections de la Bibliothèque nationale de Roumanie comprennent environ 9 millions d'unités bibliographiques encyclopédiques, organisées en fonds courants — publications roumaines et étrangères (livres, journaux et magazines) — et en fonds de collections — livres rares, manuscrits, archives historiques, anciens périodiques humains, estampes, photographies, cartes, documents audiovisuels[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (ro) Bibliothèque nationale de Roumanie, « Scurt istoric » [« Bref historique »], sur bibnat.ro (consulté le ).
  2. a b et c (ro) Lucian Pricop, « Reflecţii din sala de lectură a Bibliotecii Naţionale », Jurnalul, (version du sur Internet Archive).
  3. Elena Dimitriu, Monica Andriesi et Sylvia Todea, « Bibliothèques publiques de Roumanie », Bulletin des bibliothèques de France, sur École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (consulté le ).
  4. (ro) Bibliothèque nationale de Roumanie, « Misiune și viziune » [« Mission et vision »], sur bibnat.ro (consulté le ).
  5. (ro) Bibliothèque nationale de Roumanie, « Organigrama » [« Organigramme »], sur bibnat.ro, (consulté le ).
  6. (ro) Ion Coja, « Arhitectul Cezar Lazarescu », sur ioncoja.ro, (consulté le ).
  7. a b et c (ro) « Sediul Bibliotecii Nationale, scos din domeniul public al statului », wall-street.ro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « Romania's New National Library Remains a Dream Yet to Come True », American Libraries Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) Elena Tîrziman, The National Library of Romania – A New Headquarters – A New Beginning, (lire en ligne [PDF]).
  10. a et b (ro) Ramona Loznianu, « Biblioteca Naţională îşi deschide LUNI porţile pentru public. Gândul vă invită într-o CĂLĂTORIE VIRTUALĂ în cel mai mare mall cultural din România », sur gandul.info, (version du sur Internet Archive).
  11. (ro) Mădălina Piloff, « Biblioteca Naţională va fi deschisă în 2012 », sur evz.ro, (version du sur Internet Archive).
  12. (ro) Ciprian Plăiaşu, « Biblioteca Naţională, de la deţinuţii din Palatul Justiţiei la un sediu de cinci stele », sur historia.ro, (version du sur Internet Archive).
  13. (ro) « Patriarhul Romaniei a sfintit noul sediu al Bibliotecii Nationale », sur crestinortodox.ro, (consulté le ).
  14. (ro) « Reportaj de la deschiderea Bibliotecii Nationale. Intre "e superba" si "nu e foarte faina" », wall-street.ro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (ro) Maria Sarbu, « Biblioteca Naţională intră în casă nouă », Jurnalul, (version du sur Internet Archive).
  16. (ro) « Biblioteca Nationala, la dispozitia publicului cititor », Mondo News, (version du sur Internet Archive).
  17. (ro) « Proaspăt renăscută din cenușa comunismului, Biblioteca Națională a României și-a deschis porțile pentru public », B1, (version du sur Internet Archive).
  18. (ro) Daniela Ivan, « Bucureştiul uitat. Biblioteca Ionel I.C. Brătianu stă să cadă. », Jurnalul,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (ro) Bibliothèque nationale de Roumanie, « Colecţii » [« Collections »], sur bibnat.ro (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]