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Baudouin (roi des Belges)

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Modèle:Infobox Monarque

Baudouin (Boudewijn en néerlandais, Balduin en allemand), Albert, Charles, Léopold, Axel, Marie, Gustave (Château du Stuyvenberg, le - Motril, Espagne, ), cinquième roi des Belges, du au . Second enfant et premier fils de Léopold III et de la reine Astrid. Titré comte de Hainaut alors que son père était encore duc de Brabant et ensuite lui-même duc de Brabant à l'avènement de Léopold III au Trône de Belgique. Il est le frère aîné et prédécesseur du roi Albert II (né en 1934) et cadet de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg (1927-2005).

Les jeunes années

Son enfance est marquée par la mort accidentelle de sa mère, alors qu'il n'a que cinq ans, puis par la Seconde Guerre mondiale, vécue à Bruxelles. Juste après le Débarquement, la famille royale est emmenée par les nazis en Allemagne, puis en Autriche, où elle fut libérée le par les troupes américaines. Commence alors la « question royale » qui voit la famille royale s'exiler en Suisse jusqu'en .

Si la consultation populaire de montre une volonté des Belges de voir revenir le roi Léopold III, les résultats sont fort différents entre la Flandre et la Wallonie. Devant la violence opposant « léopoldistes » et « anti-léopoldistes », le roi se retire et fait nommer Baudouin, Prince royal, le . À la suite de l'abdication de son père le , Baudouin devient le cinquième roi des Belges, le , à presque 21 ans.

C'est sous son règne que, de réforme de l'État en réforme de l'État, la Belgique devint un État fédéral. Si Baudouin a toujours défendu l'unité de la Belgique, il ne put empêcher les querelles linguistiques et la création d'une frontière linguistique, de 3 régions et de 3 communautés.

Homme profondément croyant, toute sa vie est ordonnée à sa foi et à ses convictions qu'il n'accepte pas de sacrifier. A en 1959, l'intention du Gouvernement belge d'accorder l'indépendance au Congo. Le , le Roi assiste à la cérémonie d’indépendance à Léopoldville. Au Parlement, après une ovation de tous les députés congolais, il fera un éloge du travail de colonisation entrepris par la Belgique au Congo belge.

Un long règne

Si la Belgique est une monarchie parlementaire où le roi ne peut exprimer publiquement d'opinion qu'avec l'accord du gouvernement, le roi Baudouin a eu une influence certaine sur les gouvernements qui se sont succédé pendant ses quarante-deux années de règne. Sur le plan international, c'est la création de la CECA en 1951 et de la Communauté économique européenne en 1957, de l'Exposition universelle de Bruxelles en 1958. En 1955, il accomplit une tournée triomphale au Congo belge, visitant toutes les régions du Congo colonial qui est alors à son apogée et le Roi est partout accueilli chaleureusement par des populations indigènes. Néanmoins 4 ans après ce voyage triomphal, le Roi Baudouin annonce, en 1959, l'intention du Gouvernement d'accorder l'indépendance au Congo. Le 30 juin 1960, le Roi assiste à la transmission des pouvoirs à Léopoldville.

Roi triste

C'est seul que le roi Baudouin commence son règne. En Belgique, ces années sont marquées par la question scolaire qui oppose les partisans de l'école catholique et ceux de l'enseignement public.

Ainsi, en 1990, il refuse de sanctionner une loi proposant la dépénalisation conditionnelle de l'avortement. Sur la demande du roi et sur la base de l'article 82 de la Constitution, le Conseil des ministres constata alors que le roi était « dans l'impossibilité de régner » ce qui permit au seul Conseil des ministres de sanctionner la loi le . Le 5 avril suivant, le roi fut rétabli dans des fonctions après un vote des Chambres réunies constatant que l'impossibilité de régner avait pris fin. Beaucoup de Belges ont considéré cette astuce comme non-légale puisque la Constitution n'envisage que les cas de maladie ou d'éloignement physique du roi. De plus, la constitution[1] ne donne les pouvoirs du Roi aux ministres qu'en cas de décès de celui-ci[2]; en cas d'impossibilité de régner, c'est aux chambres réunies de pourvoir à la tutelle et la régence[3].

Au cours de son règne, le roi Baudouin a dénoncé le racisme et la xénophobie dans ses discours, et n'a jamais reçu en audience aucun représentant de l'extrême-droite (Front national et Vlaams Blok). A la fin de sa vie, il s'était investi dans la lutte contre la traite des êtres humains et une prostituée lui a rendu un vibrant hommage lors de ses funérailles devant un parterre de chefs d'Etat médusés!

Famille

Le , il épouse doña Fabiola de Mora y Aragón (qui devient ainsi la reine Fabiola). Le mariage est célébré en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles et est retransmis à la télévision, une première pour un mariage royal en Belgique. De cette union, aucun héritier ne naîtra. Son neveu, le prince Philippe est pressenti pour lui succéder et est formé en ce sens, laissant croire que le prince Albert ne monterait jamais sur le trône.

Fondation Roi-Baudouin

En 1976, lors des célébrations des 25 ans de son règne, le roi Baudouin exprime le souhait de voir une fondation contribuant à l'amélioration des conditions de vie de la population : la Fondation Roi-Baudouin est donc créée à l'aide des fonds récoltés. Fondation d'utilité publique indépendante et pluraliste, elle a pour objet d'améliorer les conditions de vie de la population sur les plans économique, social, culturel et scientifique. Elle soutient l'engagement de tous les acteurs de la société afin de générer des changements durables qui contribuent à davantage de justice, de démocratie et de développement. Elle combine la réflexion de fond, la mise sur pied d'initiatives propres et l'aide financière en faveur de projets de tiers. Elle agit tant à court qu'à long terme.

Tous les deux ans, la Fondation Roi-Baudouin remet le Prix international Roi-Baudouin pour le Développement (d'une valeur de 150.000 euros) afin d'appuyer et faire connaître des projets ayant apporté une contribution majeure au développement des pays du Sud ou à la solidarité entre pays industrialisés et ceux en développement.

La Fondation Roi-Baudouin gère de nombreux fonds d'entreprise et fonds nominatifs, comme le Fonds Reine-Fabiola pour la santé mentale, le Fonds Prince-Albert, le Fonds Prince-Philippe et le Fonds Princesse-Mathilde.

Lien : Fondation Roi-Baudouin

Décès

Statue du roi Baudouin à Ostende

Le , le roi meurt d'un arrêt cardiaque lors de vacances à Motril, en Espagne. C'est son frère, Albert II, qui lui succède sur le trône de Belgique le . De nombreux Belges (500 000 ?) lui rendront hommage en venant s'incliner devant sa dépouille. Ses funérailles rassemblent un grand nombre de chefs d'État du monde entier : de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni à l'empereur Akihito du Japon, en passant par le président français François Mitterrand. La reine Fabiola, très pieuse, souhaitant une messe de gloire et d'espérance, était habillée de blanc, couleur de la résurrection (également couleur de deuil des reines catholiques).

Bibliographie

  • Stéphane de Lobkowicz, Baudouin, J.M. Collet, 1984
  • Robert Serrou, Baudouin le Roi, Perrin, 2000 ;
  • Patrick Roegiers, La spectaculaire histoire des rois des Belges, éditions Perrin, 2007.

Voir aussi

Liens Externes

Notes et Références

Modèle:Roi des Belges