Bataille de la Tafna (1281)

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Bataille de la Tafna

Informations générales
Date 1281
Lieu Tafna
Issue Victoire mérinide
Belligérants
Royaume mérinide Royaume zianide
Commandants
Abu Yusuf Yaqub ben Abd al-Haqq Yaghmoracen Ibn Ziane
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Inconnues Inconnues

La bataille de la Tafna s'est déroulée en 1281, lorsque les forces mérinides d'Abu Yusuf Yaqub ben Abd al-Haqq infligent une sévère défaite à l'armée zianide de Yaghmoracen Ibn Ziane.

Contexte[modifier | modifier le code]

Après une campagne en Andalousie contre les Chrétiens[L 1], Abu Yusuf laisse à son allié Mohammed II al-Faqih, dit Ibn Ahmer, roi de Grenade, le choix de signer ou pas une trêve avec les Chrétiens. Ibn Ahmer finit par accepter l'offre de paix chrétienne[L 2]. Cependant, les nombreux succès et la popularité grandissant d'Abu Yusuf commence à créer une certaine angoisse et inquiétude chez Ibn Ahmer. Celui-ci craint en effet de revivre la même situation que ce qu'a vécu Al Mutamid, déchu de son pouvoir par Youssef ben Tachfine à l'époque almoravide[L 3].

Ibn Ahmer finit ainsi par se jeter dans les bras du roi de Castille et de León, Alphonse X. Une alliance est conclue entre les Grenadins et Castillans pour s'opposer au sultan marocain Abu Yusuf Yaqub. Le roi chrétien en profite pour s'attaquer à Algésiras, sous contrôle mérinide qu'il met en siège. Ibn Ahmer participe au complot afin d'enlever toute possibilité de traversé du détroit de Gibraltar aux Marocains[L 3]. L'alliance intègre également le sultan zianide Yaghmoracen Ibn Ziane, qui rêve de venger la mort de son fils et ses précédentes défaites[L 4].

Affecté par la nouvelle de cette triple alliance contre lui, et notamment par le siège d'Algésiras, Abu Yusuf Yaqub doit également faire face à des révoltes internes de tribus arabes. Après avoir maté ces tribus révoltés[L 5], Abu Yusuf lance un appel au djihad dans tout le pays, et envoie rapidement une flotte de 60 navires depuis Tanger, sous le commandement de son fils Abu Yaqub pour briser le blocus maritime de la ville. Ibn Ahmer, devant l'état de la population d'Algésiras affamée par un rude siège, regrette sa trahison et envoie 12 navires soutenir la flotte marocaine[L 6].

Les navires musulmans surprennent la flotte chrétienne qui est totalement anéantie, mettant fin au blocus naval. Alphonse X pris de frayeur par la victoire musulmane et la présence proche des Mérinides, décide de lever le siège[L 7]. Le sultan Abu Yusuf lance un appel à la guerre sainte dans toutes les provinces du pays, et se prépare alors à mener une campagne en Andalousie quand il apprend que Yaghmoracen mène de nombreux raids sur ses frontières orientales, dans le cadre de la triple alliance qui avait été conclue[L 8].

Abu Yusuf tente alors en vain une ouverture pour assurer ses arrières et pouvoir mener la guerre sainte en Andalousie :

« Jusqu'à quand, ô Yaghmoracen, resterez-vous hostile et persisterez-vous dans l'erreur ? Le temps n'est-il pas venu pour les cœurs de s'épanouir et pour ces maux de finir[L 8] ? »

Déroulement[modifier | modifier le code]

Abu Yusuf décide donc de mener une campagne contre Yaghmoracen Ibn Ziane, qui demeure hostile à son royaume. Suivi par son fils Abu Yaqub qu'il place en avant à la tête de l'armée, ils se réunissent à la Moulouya, puis font route jusqu'à la Tafna. Yaghmoracen se présente devant eux avec son armée composée de contingents arabo-zénètes, accompagnés de leurs tentes, familles, troupeaux et bétails.

Après plusieurs combats d'avant-garde, les deux armées s'affrontent. La bataille qui dure toute une journée, prend un tournant décisif lorsque les Mérinides réussissent à surprendre l'armée zianide au repos dans leur camp, qu'ils pillent complètement. Ils saisissent un grand butin en particulier aux Arabes Zoghba[L 9]. Son armée épuisée et vaincue[1],[L 10], Yaghmoracen décide alors de se replier dans sa capitale, Tlemcen[L 11], laissant son royaume en proie aux pillages[L 9].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Les Mérinides victorieux devant Yaghmoracen, mettent à feu et à sang les terres de son royaume. Les Beni Toudjin de l'Ouarsenis, ennemis des Zianides, viennent se joindre à l'armée d'Abu Yusuf pour participer au pillage, dévastant tout sur leur passage. Abu Yusuf Yaqub escorte les Beni Toudjin chez eux, tout en continuant d'assiéger Tlemcen[L 9]. Les Mérinides finissent par lever le siège devant la difficulté à s'en emparer[L 10].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Sources bibliographiques[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ahmed Khaneboubi, Les premiers sultans mérinides 1269-1331 : histoire politique et sociale, L'Harmattan, (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Francophone[modifier | modifier le code]

  • Ahmed ben Khâled Ennâsiri Esslâoui. (trad. de l'arabe par Ismaël Hamet), Kitâb Elistiqsâ li-Akhbâri doual Elmâgrib Elaqsâ [« Le livre de la recherche approfondie des événements des dynasties de l'extrême Magrib »], vol. XXXIII : Les Mérinides, Paris, Librairie Honoré Champion, coll. « Archives marocaines », (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Ismaël Hamet, Histoire du Maghreb : cours professé à l'Institut des hautes études marocaines, E. Leroux (Paris), , 501 p. (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Maximilien Antoine Cyprien Henri Poisson de La Martinière, Napoléon Lacroix, Documents pour servir à l'étude du Nord Ouest africain, Gouvernement général de l'Algérie, Service des affaires indigènes, , 1143 p. (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article