Bataille de Rethel (1650)
Date | |
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Lieu | Entre Sommepy, Saint-Étienne-à-Arnes & Semide, France |
Casus belli | En 1635, la France prend part à la Guerre de Trente Ans, à laquelle participe déjà l'Espagne. |
Issue | Victoire française |
Royaume de France | Frondeurs Contingents espagnols |
César du Plessis-Praslin | Henri de Turenne |
4 000 hommes d'infanterie 7 000 cavaliers |
3 000 hommes d'infanterie 6 000 cavaliers |
1 000 tués ou blessés | 2 000 tués ou blessés 3 000 capturés |
Batailles
- Les Avins (05-1635)
- Louvain (06-1635)
- Tornavento (06-1636)
- Îles de Lérins (03-1637)
- Leucate (08/09-1637)
- Yvois (1637)
- Getaria (08-1638)
- Thionville (06-1639)
- Salses (07-1639)
- Les Downs (10-1639)
- Turin (05-1640)
- Yvois (1639)
- Montjuïc (01-1641)
- Aire (1641)
- Honnecourt (05-1642)
- Rocroi (05-1643)
- Carthagène (09-1643)
- Lérida (05-1646)
- Bergues (08-1646)
- Dunkerque (09-1646)
- Lérida (05-1647)
- Lens (08-1648)
- Rethel (1650)
- Barcelone (1651-1652)
- Mouzon (1653)
- Bordils (12-1653)
- Arras (08-1654)
- Puycerda (10-1654)
- Landrecies (06-1655)
- Pavie (1655)
- Valenciennes (07-1656)
- Dunkerque (05-1658)
- Les Dunes (06-1658)
- Bergues (07-1658)
Coordonnées | 49° 16′ 31″ nord, 4° 31′ 18″ est | |
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La bataille de Rethel[1] est une bataille qui a eu lieu pendant la Fronde et que l'on peut placer en marge de la guerre franco-espagnole. Elle se déroula le , non pas à Rethel, mais entre Sommepy, Saint-Étienne-à-Arnes et Semide. Elle impliqua les Espagnols et les Frondeurs contre les troupes royales
La bataille
[modifier | modifier le code]Dans ses Mémoires, Mademoiselle raconte que ce fut par la volonté de Mazarin que l'on nomma cette bataille « Rethel », car (dit-elle dans le chapitre 8, concernant l'année 1650) l'armée était commandée par le maréchal du Plessis-Praslin, mais le cardinal se trouvait à ce moment-là à sept lieues du combat, précisément dans la ville de Rethel. Mlle de Montpensier, peu amène à l'égard de Mazarin, l'accuse d'avoir voulu ainsi faire reporter sur lui le mérite de cette victoire[2]. Elle rapporte également des vers qui furent composés sur ce sujet :
- Soit fait au cardinal rémunération :
Sans cet absent vainqueur, l'on n'eût rien fait qui vaille.
Il a mené nos gens à l'expédition
Ainsi qu'un bedeau fait la prédication,
Monsieur le cardinal a gagné la bataille. —— Mazarinade
Dans l'armée de France se distingua notamment Antoine d'Aumont (petit-fils du célèbre maréchal Jean VI d'Aumont), marquis de Villequier sur la carte, qui y servit comme lieutenant général. Ses faits d'armes contribuèrent beaucoup à la victoire et lui valurent le titre de maréchal l'année suivante. Le marquis d'Hocquincour commande l’aile gauche ; Reinhold de Rosen s'y distingue également.
Quant au vaincu, il s'agissait du frondeur Henri de Turenne, qui commandait alors les troupes espagnoles de l'archiduc Léopold-Guillaume d'Autriche. Il fut battu par une circonstance qui démontre à quel point la guerre était méthodique à cette époque et combien les mouvements de troupes sur le champ de bataille étaient rares. Le régiment des Gardes françaises, au début de l'affaire, était au centre de l'armée royale, mais le capitaine de Pradel, qui les commandait, voulut avoir l'aile droite qu'il considérait comme le poste le plus honorable et où se trouvait le régiment de Picardie. Le mouvement s'exécute, et Turenne, croyant voir du désordre, descend du poste avantageux qu'il occupait et charge à la tête de toutes ses forces. Reçu par les Gardes Françaises et le régiment de Picardie avec une vigueur à laquelle il ne s'attendait pas, il voit son infanterie espagnole enfoncée, perd quatre mille hommes et huit canons, et ne parvient à s'échapper que par le dévouement de quelques braves[3].
Le cousin germain de Turenne, Jean-Philippe-Frédéric du Palatinat, et aussi le lieutenant-général Charles-Christophe de Mazancourt sont tués lors des combats. Mais lorsque les Espagnols s'emparèrent à nouveau de la ville, en 1653, ce fut Turenne (frondeur repenti), secondé par M. de La Ferté, qui la reprit pour la France, après quatre jours de siège.
Les ravages
[modifier | modifier le code]Deux villages entourant Semide furent ravagés et ne furent jamais rebâtis : Sçay et Puiseux [4]. Il en est de même pour Somme-Arne, voisin de Saint-Étienne-à-Arnes, et de l'abbaye que comptait ce village[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Claude Buirette, Histoire de la ville de Sainte-Ménehould et de ses environs, Sainte-Ménehould : Poignée-Darnauld, 1837 p. 389, indique : « Elle fut connue d'abord sous le nom de bataille de Sommepy ou des Blancs-Monts mais plus généralement ensuite sous celui de bataille de Rethel parce que l'armée du Roi avait eu son quartier général dans cette ville » [1]
- Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, Mémoires, 1627-1693, Paris, Librairie Fontaine, 1985
- Louis Susane : Histoire de l'ancienne infanterie Française Tome 2
- Voir le cadastre de Semide de 1819 qui en indique les emplacements [2]
- Voir le cadastre de Saint-Étienne-à-Arnes de 1819 qui en indique l'emplacement [3]
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- La bataille de Rethel : 1650, dans La Chronique de Champagne, publiée par Henri Fleury & Louis Paris, vol.3, 1838, p. 301-309 [4].
- Relation de la bataille de Rethel par le comte de Puységur (t.2, p. 393), dans la Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, publiée par Alexandre Petitot & Louis-Jean-Nicolas Monmerqué, t.57, Paris : Foucault, 1827, p. 449-464 [5].
- Léonce de Piépape, Turenne et l'invasion de la Champagne (1649-1650), chap. 4 : La bataille de Rethel, Paris : Librairie Champion, 1889, pp. 67-86. (lire en ligne)
- Jean-Nicolas-Isidore Louis, Histoire de Saint-Étienne-à-Arnes, chap.13 : Bataille dite de Rethel (15 décembre 1650), dans les Travaux de l'Académie nationale de Reims, vol.106, t. 2, 1898-1899, p. 134-148 [6]
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Blog Au fil des mots et de l'histoire : La bataille de Rethel, d’après « La Chronique de Champagne » – H. Fleury – 1838 [7]