Bataille de Cibalae

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Bataille de Cibalae
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Les campagnes de Constantin (312-324).
Informations générales
Date
Lieu Cibalae, aujourd'hui Vinkovci, Croatie
Issue victoire de Constantin
Belligérants
Constantin Licinius
Commandants
Constantin Licinius
Forces en présence
20 000 hommes[1],[2] 35 000 hommes[1],[2]
Pertes
inconnues 20 000 hommes[3]

Coordonnées 45° 17′ 00″ nord, 18° 48′ 00″ est

La bataille de Cibalae a vu s'affronter Constantin et Licinius, rivaux pour la domination de l'Empire romain, en [4]. La bataille eut lieu près de la ville de Cibalae (aujourd'hui Vinkovci en Croatie) dans la province romaine de Pannonie seconde. Constantine remporta une victoire éclatante, malgré son infériorité numérique.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le conflit est déclenché par la nomination par Constantin de son beau-frère, Bassianus, en tant que César. Constantin découvre que Bassianus conspire contre lui, peut-être sous l'impulsion de son propre frère Senecio, un proche associé de Licinius. Il exige alors que Licinius lui remette Senecio, ce qu'il refuse. Constantin marche contre Licinius, qui répond en élevant un autre associé, Valens, au rang de coempereur[5].

Bataille[modifier | modifier le code]

Les armées s'affrontent dans la plaine située entre les rivières Save et Drave, près de la ville de Cibalae. La bataille dure toute la journée. Les forces de Constantin sont disposées dans un défilé adjacent aux pentes montagneuses. L'armée de Licinius est quant à elle stationnée sur un terrain plus bas, près de la ville de Cibalae. Comme l'infanterie de Constantin est obligée de s'avancer à travers un terrain accidenté, la cavalerie est placée en avant, pour servir d'écran. Constantin déplace alors son armée vers un terrain plus dégagé et lance ses forces contre Licinius[6]. Après une phase d'escarmouches et de tirs à distance, les corps d'infanterie se rencontrent et de violents combats au corps à corps s'ensuivent. Tard dans la journée, les combats font encore rage tard lorsque Constantin dirige personnellement une charge de cavalerie depuis l'aile droite de son armée. La charge est décisive et les rangs de Licinius sont écrasés. Au moins 20 000 soldats de Licinius sont tués dans cette bataille. Les forces de cavalerie qui ont survécu escortent la fuite de Licinius sous le couvert de l'obscurité[3].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Après la bataille, Licinius est contraint de fuir jusqu'à Sirmium (aujourd'hui Sremska Mitrovica en Serbie), puis, après avoir récupéré sa famille et son trésor, vers la Thrace. Des négociations de paix sont engagées, mais elles échouent. Une autre bataille est alors menée, la bataille de Mardia, qui se révèle indécise. Les deux armées ont subi de lourdes pertes. Constantin, prévoyant une retraite de Licinius sur Byzance, s'avance en direction de cette ville. Mais Licinius s'est retiré plus au nord, ce qui le place au travers des lignes de communication de Constantin. Constantin a également perdu une grande partie de ses bagages au profit de Licinius[3]. Un traité très favorable à Constantin est ensuite négocié. Il comprend la cession par Licinius de la plus grande partie de la péninsule balkanique et l'élévation des fils de Constantin, Crispus (alors âgé d'environ quatorze ans) et Constantin II (qui n'est encore qu'un enfant), avec le jeune fils de Licinius, Licinius II, au rang de César. Licinius est ensuite déposé et exécuté par son ancien coempereur Valens[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Lieu et Montserrat, p. 45.
  2. a et b (en) Gibbon, Decline and Fall of the Roman Empire, vol. I, chap. XIV, p. 439.
  3. a b et c Odahl, p. 164.
  4. Pour la datation de la bataille de Cibalae en 316, voir A.S. Christensen, L. Baerentzen, Lactantius the Historian, Museum Tusculanum Press, 1980, p. 23, W. Treadgold, A history of the Byzantine State and Society, Stanford University Press, 1997, p. 34, D.S. Potter, p. 378 et C. Odahl, p. 164. Cependant, plusieurs dates alternatives ont été proposées depuis le XVIIe siècle ; pour une datation en 314 voir, entre autres, Ramsay MacMullen, Constantine, Routledge, reprinted 1987, p. 67 et A. H. M. Jones, Constantine and the Conversion of Europe, The English University Press, 1948, p. 127.
  5. Grant (1993), p. 42-43.
  6. Taylor, p. 87
  7. Stephenson, p. 166

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Timothy D. Barnes, « Lactantius and Constantine », Journal of Roman Studies, vol. 63,‎ , p. 29–46 (DOI 10.2307/299163)
  • (en) Michael Grant, The Emperor Constantine, Londres, Phoenix Giant, , 267 p. (ISBN 978-0-753-80528-2)
  • (en) S.N.C. Lieu et D. Montserrat (Ed.s), From Constantine to Julian, Londres, 1996. (ISBN 0-415-09336-8)
  • (en) Charles M. Odahl, Constantine and the Christian Empire, New York, Routledge, (1re éd. 2004), 400 p. (ISBN 978-0-415-17485-5 et 978-0-415-38655-5)
  • (en) P. Stephenson, Constantine: Unconquered Emperor, Christian Victor, Quercus, Londres, 2009.
  • (en) D. Taylor,Roman Empire at War: A Compendium of Roman Battles from 31 B.C. to A.D. 565, Pen and Sword, Barnsley, 2016.