Apologétique

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L'apologétique est un champ d'études théologique ou littéraire consistant à défendre de façon cohérente une position. Un auteur s'engageant dans cette démarche est appelé « apologiste » ou « apologète » (ce dernier terme ayant une connotation plus religieuse).

Le terme vient du grec ancien apologia (ἀπολογία), qui signifie « justification, défense (contre une attaque) ». Lorsque John Henry Newman choisit d'intituler son autobiographie spiritualiste Apologia pro vita sua, en 1864, il jouait ainsi sur les deux connotations du mot[1]'[2].

Parmi les premières utilisations du mot, on peut citer l’Apologie de Socrate, un dialogue dans lequel Platon prend fait et cause pour Socrate lors de son procès. C'est aussi le titre de diverses œuvres d'auteurs chrétiens grecs et latins de l'époque impériale, comme les deux Apologies de Justin le Martyr, adressées probablement à l'empereur Antonin le Pieux, celle d'Athénagoras d'Athènes, et l'Apologeticum de Tertullien, un des principaux apologètes du christianisme primitif.

Dans le christianisme

Dans un sens plus technique, le mot apologétique est utilisé pour désigner la science des preuves de la divinité dans le christianisme. Au moins dans ses fondements, cette discipline est « philosophique » (au sens scolastique du terme) ; elle s'appuie uniquement sur la raison, et non sur la révélation. Le théologien et apologète William Lane Craig la définit comme « une branche de la théologie chrétienne qui cherche à fournir une justification rationnelle aux prétentions de véracité de la foi chrétienne »[3].

L'apologétique est distincte du concordisme : la première entreprend de répertorier les points de compatibilité et d'incompatibilité entre la compréhension du moment de la Révélation et l'état du moment de la Science, tandis que le second se propose plutôt de présenter la seconde comme contenue implicitement dans la première.

Traditionnellement, l'apologétique comporte trois parties, précédées d'une introduction :

Introduction : l'âme humaine est capable de Dieu ; la révélation est possible (de la part de Dieu, et aussi de la part de l'homme dont l'esprit est capable de découvrir et comprendre un certain nombre de choses sur Dieu).

  1. Dieu est accessible par la raison : voir les cinq voies vers l'existence de Dieu de Thomas d'Aquin, considéré comme l'auteur de référence en la matière.
  2. Jésus-Christ est Dieu.

Le plus souvent, une annexe est consacrée à l'immortalité de l'âme.

Le recours à l'apologétique est moins systématique qu'il n'a pu l'être auparavant, entre autres parce qu'elle emporte rarement seule la conversion d'un incroyant ; elle permet cependant à un croyant de conforter ses convictions en lui proposant des réponses possibles aux objections les plus courantes.

Emmanuel d'Alès rédigea au début du XXe siècle un traité d'apologétique en quatre volumes abordant des sujets comme la Création, le Déluge, l'évolution ou non des espèces face aux connaissances du moment en géologie, histoire et sciences naturelles. Muni comme il se devait de l'Imprimatur et du Nihil obstat, il trouva son public dans nombre de séminaires, bibliothèques paroissiales et familles[réf. nécessaire].

Annexes

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Bibliographie

  • Jésus-Christ et son Église, exposé apologétique, d'après le Chanoine Ferbeck, Traditions monastiques, abbaye Saint-Joseph de Clairval, Flavigny, réédition 1997 (1re édition : 1913).
  • J. S. Hickey, Summula Philosophiae Scholasticae in Usum Adolescentium. Vol. III : Theodicaea Et Ethica (en latin, publié en Irlande, plusieurs éditions vers 1920-1940).

Articles connexes

Notes et références

  1. Partie de la théologie qui a pour objet de démontrer la crédibilité rationnelle et historique du dogme. (Depuis Vatican II, l'apologétique s'inscrit dans une perspective plus irénique et constructive.)
  2. Citation : Raniero Cantalamessa, « La Transfiguration, comme plus tard la résurrection, n'est pas d'abord un fait apologétique ; elle a une valeur mystérique […] ; » Le Christ de la Transfiguration, éd. Saint-Augustin, Paris, 2000, p. 30-31.
  3. William Lane Craig, Reasonable Faith, Crossway, 2008, 3e edition, p. 15.