Ani couni chaouani

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Ani couni chaouani (en arapaho : Ani’qu ne’chawu’nani’) est une prière traditionnelle commune à la plupart des autochtones d'Amérique du Nord.

Description[modifier | modifier le code]

Même si cette prière se retrouve chez la plupart des autochtones, on croyait que celle-ci venait de la nation iroquoise[1]. Toutefois un chercheur associé à Radio-Canada a découvert en 2017 que l'hymne provenait du centre des États-Unis[2], plus précisément de la tribu Arapahos du Colorado et du Wyoming. Les études anthropologiques ont pu rétablir la corrélation entre le principe des partages entre populations nomades sur le territoire, ainsi que la transmission pacifique par la langue des signes autochtones qui existait déjà bien avant celle que nous avons conçue.

Bien que cette mélodie soit souvent considérée comme une berceuse, c’est en fait un chant de lamentation venant d’une cérémonie de Danse des Esprits[3]. Elle était chantée sur une tonalité plaintive, parfois avec des larmes sur les joues des danseurs pensant à leur présent misérable et à leur condition de dépendance, et peut être considérée comme l'équivalent autochtone du Notre Père[1].

Paroles[modifier | modifier le code]

Original Phonétique Traduction[1]

Ani’qu ne’chawu’nani’,
Ani’qu ne’chawu’nani’;

Awa’wa biqāna’kaye’na,
Awa’wa biqāna’kaye’na;

Iyahu’h ni’bithi’ti,
Iyahu’h ni’bithi’ti.

Ani couni chaounani,
Ani couni chaounani;

Awawa bikana caïna,
Awawa bikana caïna;

éiaouni bissinni,
éiaouni bissinni.

Père, aie pitié de moi,
Père, aie pitié de moi ;

Car je meurs de soif,
Car je meurs de soif ;

Tout a disparu - je n'ai rien à manger,
Tout a disparu - je n'ai rien à manger.

Musique[modifier | modifier le code]

Dans Fourteenth annual report of the Bureau of ethnology to the secretary of the Smithsonian institution (1896), la musique est retranscrite comme suit[1] :


\new Staff \with {
  midiInstrument = "flute"
} 
{
\relative c' {
    \tempo "Moderato"
    \key d \minor
    \time 7/4
    f8[( g8]) a4 a8[ g8] f4 a8.[( f16]) f8[( d8]) d4
    f8[( g8]) a4 a8[ g8] f4 a8.[( f16]) f8[( d8]) d4
%
    \newSpacingSection
    \time 4/4
    g4 g4 g4 a8.[ f16]
    d4 f8[( d8]) d4 d4
    g4 g4 g4 a8.[ f16]
    d4 f8[( d8]) d4 d4
%
    \newSpacingSection
    \time 3/4
    d8[ e8]
    f8[( d8]) f4 g4
    f8[( d8]) d4 d8[ e8]
    f8[( d8]) f4 g4
    f8[( d8]) d4
    \bar "|."
 }
}

\addlyrics {
  \lyricmode {
A -- ni’ -- qu ne’ -- cha -- wu’ -- na -- ni’,
A -- ni’ -- qu ne’ -- cha -- wu’ -- na -- ni’;
A -- wa’ -- wa bi -- qā -- na’ -- ka -- ye’ -- na,
A -- wa’ -- wa bi -- qā -- na’ -- ka -- ye’ -- na;

I -- ya -- hu’h ni’ -- bi -- thi’ -- ti,
I -- ya -- hu’h ni’ -- bi -- thi’ -- ti.
  }
}

\midi {
  \context {
    \Score
    tempoWholesPerMinute = #(ly:make-moment 90 4)
  }
}

Interprètes et reprises[modifier | modifier le code]

La chanson Ani couni chaouani a notamment été interprétée par la chanteuse québécoise Madeleine Chartrand en 1973[4].

La mélodie a été reprise pour la chanson Ani Kuni chantée par Rika Zaraï, parue en 1973 en face B de son 45 tours C'est ça la France[5].

La mélodie Ani Kuni a été reprise par Caroline Perron alias Oota Dabun dans une vidéo disponible sur YouTube en 2011[6].

La mélodie et les paroles ont été reprises par le groupe Polo & Pan dans leur titre Ani Kuni paru en 2021 (#10 en France)[7],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Powel 1896
  2. (en-CA) « The story behind "Ani Kuni" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le )
  3. radio-canada.ca
  4. « Madeleine Chartrand – Ani-Kuni / Ca Tourne En Rond », sur discogs.com
  5. « Rika Zaraï – C'est Ça La France • Ani Kouni », discogs.com
  6. « Oota - Ani Kuni - Promo Video (Feat. Starwalker & Sgoagani) » (consulté le )
  7. Léanne Coste, « Ani Kuni Chaouani : qui sont les DJs Polo & Pan? », Alouette, 22 juillet 2021.
  8. « Le duo électro Polo & Pan met la table pour son 2e album », sur Radio-Canada, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) J. W. Powell, Fourteenth annual report of the Bureau of ethnology to the secretary of the Smithsonian institution, t. 2, Washington, Government printing office, (lire en ligne), p. 977

Articles connexes[modifier | modifier le code]