Adrien Dawans

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Adrien Dawans
Biographie
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Nom de naissance
Adrien Henri Maximilien Dawans
Nationalité
Domicile
Activité
Industriel, bourgmestre, échevin, conseiller provincial et président de la chambre de commerce de Liège
Autres informations
Propriétaire de
Château de Yernée, Château d'Embourg
Distinction
chevalier de l'Ordre de Léopold
chevalier de l'Ordre du Christ du Portugal

Adrien-Henri Maximilien Dawans, né le et mort le (à 78 ans), est liégeois d'origine bourgeoise. Il descend d'une famille patricienne et d'une longue lignée d'officiers de la principauté de Liège. Ingénieur de formation, il se lance dans l'industrie en 1833 à 19 ans.

Première entreprise - Clous forgés[modifier | modifier le code]

Il fonde en 1833 avec son père et Henry Joseph Chaudoir un commerce de clous forgés sur la Madeleine à Liège. Il faisait partie de la fédération des "Marchotais". Les Marchotais étaient des intermédiaires entre la société des marchands de clous et les maîtres des forges. Ils avaient, entre autres, pour mission de régulariser la production en fournissant le juste niveau de fer aux sociétés marchandes de clous. Afin de faire partie de cette fédération, il fallait être bourgeois originaire de Liège et avoir appris le commerce pendant quatre années auprès d'un affilié[1],[2].

Seconde entreprise - Clouteries mécaniques et laminoirs[modifier | modifier le code]

Carte d'exposant exposition universelle de Londres.
Sceau entreprise Piedboeuf, Dawans et Cie.

Adrien Dawans et son père se séparent d'Henry Joseph Chaudoir en 1837 afin de fonder l'entreprise Dawans, Orban et Cie avec son frère Jules Dawans-Orban et le mari de sa cousine Henri Joseph Orban-Francotte (beau frère du premier ministre Walthère Frère-Orban et fils d'Henri Orban-Rossius[3]). Cette entreprise avait pour but de fabriquer des clous de manière mécanique. L'usine se situait rue Grétry à Liège, ce fut une des premières à produire des clous à la mécanique en Belgique. Adrien Dawans et ses associés s'étaient rendus en Angleterre afin d'en importer les premiers métiers. Dawans, Orban et Cie fut une des plus grandes sociétés productrices de clous du pays. En 1855, elle employait plusieurs milliers d'ouvriers[4].

Durant l'exposition des produits de l'industrie national de 1841, où elle se vit décerner la médaille d'or, Dawans Orban et Cie exposait pas moins de 600 sortes de clous différents[5]. Adrien Dawans participa également aux expositions universelles de Paris en 1855 [6], de Londres en 1862[7] et de Vienne en 1873[8]. Dawans, Orban et Cie se vit décerner la médaille de première classe par le jury à l'occasion de l'exposition de Paris de 1855[6] et une "prize medal" durant l'exposition de Londres de 1862[8].

Par la suite, et en parallèle de la clouterie créée à Liège, Adrien Dawans fonde en 1858 avec Jean-Pascal Piedboeuf (père de Jean-Louis Piedboeuf-Dawans, qui repris progressivement toutes ses affaires entre 1863 et 1870), les premiers laminoirs à tôles de Düsseldorf sous le nom de Piedboeuf, Dawans et Cie. La marque de fabrique de ces laminoirs portait un lion accompagné des initiales P.D.C. Le lion était un symbole héraldique représentant les origines belges des fondateurs de la société. Afin de mieux servir les intérêts des laminoirs, la société Dawans, Orban et Cie étendra ses activités à Düsseldorf en 1859. Allié aux familles Piedboeuf, Orban et Chaudoir, Adrien Dawans contribua fortement au développement de l'industrie sidérurgique allemande et belge[9],[10].

Charges publiques[modifier | modifier le code]

Adrien Dawans fut Bourgmestre de Yernée-Fraineux de 1863 à 1875, conseiller provincial de Liège de 1857 à 1892 et échevin d'Embourg de 1881 à 1892. Il fut également président de la chambre de commerce de Liège[9].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Il fut décoré chevalier de l'Ordre Léopold Ier en 1862[11] à la suite de l'exposition universelle de Londres.

Il fut décoré chevalier de l'Ordre du Christ du Portugal en 1866.

Nomination d'Adrien Dawans en tant que chevalier de l'ordre Léopold.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Adrien-Henri Maximilien est un descendant de la famille patricienne Dawans[12]. Il descend directement de[13]:

  1. L'Honorable François Dawans, marchand-bourgeois de Liège. (1653-1707)
  2. Lambert Dawans, Bourgeois de Liège, échevin de Seraing, greffier de Plainevaux, greffier du tenant des pauvres de Seraing et notaire de Rome et de Liège. (1680-1721)[14]
  3. Jacques-Antoine Dawans, Patricien de Liège siégeant en tant que tel à la chambre de Saint-Lambert[15], bailli et mayeur d'Ivoz, de Ramet, de la Neuville-en-Condroz et d'Ehein, échevin de Flémalle-Haute et de Plainevaux, receveur des rentes pour le Comte Adrien de Lannoy-Clervaux à la Neuville-en-Condroz, membre du conseil privé du Prince-Evêque de Liège et notaire de Rome et de Liège. (1719-1780)[16],[17],[18]
  4. Adrien-Stanislas Dawans, Patricien de Liège siégeant en tant que tel à la chambre de Saint-Lambert suite à son père jusqu'à la révolution liégeoise de 1789 puis réhabilité dans la chambre de Saint-Pholien par le Prince-Evêque François-Antoine de Méan en 1793, bailli et mayeur d'Ivoz et de la Neuville-en-Condroz, membre du conseil privé du Prince-Evêque de Liège et notaire de Rome et de Liège. (1751-1828)[19]
  5. Adrien-Constant Dawans, mayeur puis bourgmestre de Yernée, notaire à Liège puis industriel sous les conseils de son fils Adrien-Henri Maximilien Dawans. (1786-1852)

Il se maria avec Octavie Closset en 1837 dont il eut cinq enfants, dont deux morts en bas âge:

  1. Hélène Dawans (morte prématurément)
  2. Louise Victoire Dawans épouse de Jean-Louis Piedboeuf
  3. Hélène Octavie Dawans épouse de Julien de Macar, écuyer
  4. Adrien-Jules Dawans époux de Eugénie Preud'homme
  5. Paul Mathieu Dawans (mort prématurément)

Il avait hérité du château de Yernée en 1852, en plus de ce dernier, il acheta le château d'Embourg en 1878. Ce dernier fut occupé par l'armée anglaise durant la libération lors de la Deuxième Guerre mondiale. Le château, appartenant toujours aux descendants d'Adrien-Henri Dawans, brûla en 1945 dû à un feu de cheminée causé par les officiers anglais y résidant.

Son frère, Jules Dawans-Orban avait acquis le château de Rendeux. Il fut vendu à sa mort en 1903 au sénateur Edmond Orban de Xivry, cousin de sa femme.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Theodore Gobert et Marie-Georges Nicolas, Liège à travers les âges: les rues de Liège, Éditions Culture et Civilisation, (OCLC 67986040)
  2. Mathias Guillaume de Louvrex et Liege, Recueil contenant les édits règlemens, faits pour le païs de Liège & comté de Looz, par les Evêques & Princes ... les privilèges accordés par les empereurs au même païs & autres terres dépendantes de l'Eglise de Liege ..., Everard Kints, (lire en ligne)
  3. (en) « Family tree of Henri FRANCOTTE », sur Geneanet (consulté le )
  4. Rapports du jury Belge de l'exposition universelle de Paris en 1855, Imprimerie de Bols-Wittouck, (lire en ligne)
  5. M. E. Perrot, Revue de l'exposition des produits le l'industrie nationale en 1841, chez l'auteur, (lire en ligne)
  6. a et b Léon Brisse, Album de l'Exposition universelle..., bureaux de l'abeille impériale, (lire en ligne)
  7. Exposition Universelle de Londres en 1862: Belgique : Catalogue des produits industriels et des œuvres d'art, Charles Lelong, (lire en ligne)
  8. a et b Commission Organisatrice de l'Exposition Universelle de Vienne, Exposition universelle de Vienne en 1873: Belgique. Catalogue des produits industriels et des œuvres d'art, Guyot, (lire en ligne)
  9. a et b Seeling, Hans., Les Wallons, pionniers de l'industrie allemande : considérations historiques, E. Wahle, (ISBN 2870110758 et 9782870110751, OCLC 13124575)
  10. Seeling, Hans., Les Wallons, pionniers de l'industrie allemande : considérations historiques, E. Wahle, (ISBN 2-87011-075-8 et 978-2-87011-075-1, OCLC 13124575, lire en ligne)
  11. Belgique, Moniteur belge: journal officiel. 1862,9, (lire en ligne)
  12. Xavier van den baron Steen de Jehay, Essai historique sur l'ancienne cathédrale de St.-Lambert à Liège et sur son chapitre de chanoines-tréfonciers, Imprimerie de H. Dessau Libraire, (lire en ligne)
  13. « Généalogie de Adrien Henri Maximilien Dawans », sur Geneanet (consulté le )
  14. « Abbaye du Val Saint-Lambert (Seraing). Archives », sur search.arch.be (consulté le )
  15. François X. van den Steen de Jehay, Essai historique sur l'ancienne Cathedrale de St-Lambert a Liége et sur son Chapitre de Chanoines-Tréfonciers, Imprimerie de H. Dessau Libraire, (lire en ligne)
  16. (la) Catalogue des livres de la bibliothèque de la ville de Liège, C. Plomteux, (lire en ligne)
  17. « Famille de Lannoy-Clervaux. 2e partie (fonds transféré des Archives générales du Royaume en 2009) », sur search.arch.be (consulté le )
  18. « Notaire Dawans Jacques Antoine », sur search.arch.be (consulté le )
  19. J. D. Ancion, Mémorial de la ville de Liége: 1720-1830, Vaillant-Carmanne, (lire en ligne)