Adolphe Lequime

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Adolphe Lequime
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
NeversVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Adolphe Lequime, né à Bruxelles le (23 Brumaire an XIII)[1]et mort à Nevers le , est un médecin et industriel belge[2], fondateur de la sucrerie de Plagny à Challuy (Nièvre) avec MM. Bernard et Harpignies.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sixième enfant de François-Joseph Lequime, officier, et d’Adrienne Deglimes, il est le petit-fils de Joseph LeQuime (1744-1793), financier, syndic et homme d’affaires belge, caissier du Grand et Petit Spectacle de Bruxelles (théâtre de La Monnaie et du Vauxhall), représentant du Peuple à Bruxelles en 1792[3].

Le médecin[modifier | modifier le code]

Il fut, sans aucun doute, comme son frère Joseph-Émile, de deux ans son aîné, placé très jeune dans le pensionnat qu'à Saint-Josse-ten-Noode dirigeait son oncle Jacques-Joseph Deglimes, poète néo-latin avant d'intégrer le Lycée Impérial de Bruxelles. Diplômé de la Faculté de Médecine de l'Université d'État de Louvain, le avec une thèse De alteratione sanguinis[4], Adolphe Lequime publie en 1832, avec son frère, lui aussi médecin, une « Notice sur l’épidémie de choléra observée dans l’arrondissement de Valenciennes », brochure dans laquelle ils combattent l’opinion des médecins physiologistes qui voient, disent-ils, « des traces d’inflammation dans la rougeur que l’on rencontre si souvent sur la muqueuse intestinale, rougeur qui n’est pour eux que le résultat de l’infection générale de tous les viscères ».

En 1833, tandis qu'il pratique rue du poinçon, no 17 à Bruxelles, il est nommé médecin délégué du Gouvernement dans les communes[5] ; l'année suivante, en 1834, il fonde la première revue de médecine en Belgique, L’ Abeille, revue médicale et scientifique, choix d’articles puisés dans les journaux de médecine, français et étrangers. Au bout d’un an, L’ Abeille fusionnera avec L’ Observateur médical belge, fondé lui aussi en 1834 par Van Esschen pour devenir en 1835 L’ Abeille et l’ Observateur médical réunis, ou annales de la médecine belge et étrangères, par les docteurs Adolphe et Emile Lequime, Van Esschen et Ed. De Losen qui publia 63 volumes jusqu’en 1854. Le 1er n° paraît le , « sous le patronage et avec le concours » de cinquante-six parmi les médecins et pharmaciens les plus renommés. Adolphe Lequime est en outre l'un des fondateurs de l'Université libre de Bruxelles en 1834[6].

L’industrie sucrière : les Harpignies et les Douay-Lesens (Famars - Nord)[modifier | modifier le code]

La sœur aînée d’Adolphe, Adèle Lequime (1796-1886) avait épousé en 1816 Henri Harpignies[7] (1790 - 1870), industriel sucrier, administrateur et actionnaire des forges de Denain et d'Anzin, qui fonda à Famars (Nord) en 1826, avec Blanquet, une sucrerie considérée comme « l’une des plus grosses du département du Nord avec 278 tonnes produites en 1834 »[8], d’après un procédé nouveau d’utilisation de chaux sans aucun acide. Par ailleurs, Alfred Lequime (neveu d’Adolphe) épousa Marie-Louise Delobel, originaire de Famars, petite-fille de Douay-Lesens, fabricant de sucre à Famars depuis 1836[9].

Le , tandis qu’il dirige une des sucreries Harpignies à Crespin[10] (Nord), Adolphe Lequime obtient un brevet d’invention pour « un appareil hydropneumatique destiné à l’extraction du sucre contenu dans la betterave, soit verte, soit desséchée, à son maximum de rendement et de densité »[11].

Courant , il est reçu, avec son confrère sucrier Leroy, de Marquette, par Louis Napoléon Bonaparte dont ils espèrent obtenir, au nom des sucriers du Nord, le soutien avant l’élection présidentielle du . L’entretien ne dure qu’une demi-heure mais « les paroles claires et précises du candidat rassérènent les deux industriels qui, de retour dans le Nord, appellent à voter pour le neveu de l’Empereur »[12].

S’il semble qu’il ait eu quelque activité à la sucrerie de Bauffe[13] (entre Ath et Lens, dans la province de Hainaut), sa présence à la sucrerie de Boucheneuil (commune de Bouchain[14], (Nord) est attestée en qualité de propriétaire, associé à MM. Cail et Schacher quand en , Émile Rousseau expérimenta pour la 1re fois le procédé qu’il venait de faire breveter [un nouveau mode de fabrication du sucre, reposant sur des principes nouveaux de purification des jus sucrés][15].

C'est là que M. Payen, secrétaire perpétuel de l'Académie d'Agriculture de France, dans le compte-rendu de 1849 indique, « avoir été chargé d’examiner à Valenciennes et à Boucheneuil, les nouveaux procédés d’extraction du sucre indigène de M. Dubrunfaut et M. Rousseau, et la fabrique de M. Lequime. L’origine de ce procédé remonte à plus de dix ans ; on savait déjà alors que, dans sa combinaison avec la chaux, le sucre n’est pas altéré, qu’on peut l’en extraire avec ses propriétés primitives.[…] M. Rousseau reprit, en 1848, des expériences en petit [issues du procédé Kulhmann] et détermina les conditions favorables ; il unit ses efforts à ceux de l’un de nos plus habiles constructeurs d’appareils, M. Cail, et d’un fabricant expérimenté, M. Lequime. Bientôt cette association d’hommes spéciaux parvint à diriger l’application en grand, suivant des dispositions nouvelles, de façon à en assurer le succès. Les résultats remarquables obtenus durant la dernière campagne 1849-1850, à la sucrerie de Boucheneuil (Nord), semblent fixer l’utilité manufacturière de cette application nouvelle »[16].

Ce procédé, « après avoir été essayé en grand, pour la première fois, à Boucheneuil, près de Valenciennes, dans la fabrique de M. Lequime, a été installé dans trois fabriques les plus considérables du département du Nord »[17].

Jugé « fabricant de sucre très expérimenté »[18], il publie, à Valenciennes, en 1851, respectivement La Question des sucres au point de vue des privilèges des raffineurs libres, Questions de sucre. De l’exercice des raffineries libres ainsi que La Question des sucres. Pétition à l’Assemblée nationale. La même année, il publie dans la revue d’Armengaud aîné, Publication industrielle des machines et appareils les plus perfectionnés, un relevé de main-d'œuvre d'une fabrique, ainsi que l'état d'une journée de travail dans une raffinerie.

La sucrerie de Plagny (commune de Challuy, près de Nevers)[modifier | modifier le code]

En 1851, désireuse d’ouvrir un champ nouveau à l’activité agricole de la région, la Société départementale d’Agriculture de la Nièvre engagea des pourparlers avec des industriels du Nord, fabricants de sucre de betterave qui avaient fait la preuve du bénéfice tant pour les terres labourables que pour le bétail engraissé de l’usage d’engrais et des pulpes. D’où la création d’une société en commandite par actions entre MM. Bernard, Harpignies[19] et Lequime constituée à Lille en . Bien qu’actionnaire minoritaire, Adolphe Lequime[20] en est le dirigeant jusqu’à son départ en 1868, à l’arrivée de Kolb-Bernard, auquel il semble céder ses parts.

Considérée comme « l’une des sucreries les plus considérables de France », selon les experts du Comité départemental de la Nièvre sur les exposants admis à l’Exposition universelle de 1855, la sucrerie de Plagny a ouvert ses portes en 1853. Et, bien que « ne travaillant que depuis deux ans et pour le système alcoolique seulement, l’industrie a marché à la fois par le système des presses et par celui de la méthode de macération et fermentation simultanées de M. Dubrunfaut, dont il a été obtenu d’excellents produits »[21].

L’ensemble, idéalement situé à quatre kilomètres de Nevers, le long du canal latéral à la Loire, au bord de la grande route de Paris à Lyon (future Nationale 7) se déploie sur plus de six hectares. Y sont construits par l’architecte nivernais Dominique (1829-1888)[22] : outre une très belle maison de maître, quatre ateliers (l’usine emploie jusqu’à 380 personnes), une distillerie, des logements et habitations pour contremaîtres et ouvriers entourés de jardins potagers, conciergerie, hangars, garages, chapelle, écuries pour 56 bœufs et 9 chevaux, jardins anglais… le tout entouré d’un mur d’enceinte. Une école primaire fut aussi fondée, tenue, de 1864 à 1876, par les Sœurs de la Sainte-Famille. De plus, hors les murs, sont créés un port sur le canal et une station d’épuration.

Tout va bien pendant deux engagements triennaux mais, dès , A. Frébault, le président de la Chambre de commerce de Nevers reconnaît que, « malgré les progrès… d’une culture qui, depuis trente ans, a plus que quintuplé la valeur territoriale des départements du Nord, l’usine est loin d’atteindre le chiffre de production betteravière qu’elle avait le droit d’espérer ». Dégageant la responsabilité des dirigeants de l’entreprise, il reconnaît « que les faiblesses proviennent d’un monde rural qui ne suit pas », souligne B. Stainmesse, dans la notice qu’il consacre à Lequime dans Les Patrons du Second Empire. A. Frébault met en cause, outre l’immobilisme des exploitants, l’insuffisante ardeur des propriétaires à encourager leurs fermiers à suivre une voie qui devait pourtant valoriser les propriétés ; il y ajoute les vexations administratives liées à la réglementation fiscale et la législation douanière.

Membre de la Chambre consultative des Arts et métiers, administrateur de la Banque de France[20], maire de Challuy de 1859 à 1868, éleveur distingué[23] son nom est associé à la fondation du Herd-book charolais, en 1864, avec ceux de MM. Bellard, Benoît d’Azy, Bouillé, Bourry, Doury, Lacour-Lebaillif, Pinet de Maupas, Penicaut, Signoret, Tiersonnier, Bourdeau et Vogüe. Adolphe Lequime sera en outre l’un des fondateurs en 1873 de la Société des Amis des Arts de la Nièvre dont son gendre, le peintre Édouard Clery (1822-1895), en sera le vice-président et Hector Hanoteau le président. À son départ de Plagny en 1868, Adolphe Lequime prendra la direction de la Caisse commerciale, une banque de Nevers fondée en 1864 (rue de Rémilly) constituée sous forme de SA, dotée en 1880 d’un capital de 750 000 francs. Adolphe Lequime décède à Nevers le . La Caisse commerciale cessera toute activité après 1887, date de sa liquidation.

De son mariage avec Émilie-Charlotte Pelcot (1811-1888), fille de Charles Pelcot, négociant en textile à Lille, sont issus trois enfants dont Paul Lequime (1834-1870) qui épousera Noémie Girerd, nièce de Frédéric Girerd (1801-1859), avocat à Nevers, Commissaire du Gouvernement, député de la Nièvre en 1848, ami de George Sand.

Publications[modifier | modifier le code]

  • « Notice sur l’épidémie de choléra observée dans l’arrondissement de Valenciennes » (en coll. avec Joseph-Émile Lequime), Gazette médicale de santé, clinique des hôpitaux de Paris et journal spécial du cholera-morbus, Bruxelles, Grignon, , p. 273-282
  • « L’Abeille, revue médicale et scientifique, choix d’articles puisés dans les journaux de médecine français et étrangers », Bruxelles, Pelcot et Boisseaux (1834), 4 tomes.
  • Annales de la Médecine belge et étrangère, publiées par Ad. Lequime, J.-E. Lequime, P.-J. van Esschen et Ed. De Losen, Bruxelles, A. Mertens, 1835-42, 32 vol.
  • Gazette de santé à l'usage des gens du monde, du clergé et des bienfaiteurs des pauvres, ou journal de médecine domestique, Bruxelles, 1836.
  • La Question des sucres au point de vue des privilèges des raffineurs libres, Valenciennes, impr. de A. Prignet, 1851
  • Question des sucres. De l'exercice des raffineries libres, Valenciennes, impr. de A. Prignet, 1851
  • Questions des sucres. Pétition à l'Assemblée nationale, Valenciennes, impr. de A. Prignet, 1851
  • Relevé de main-d'œuvre d'une fabrique, ainsi que l'état d'une journée de travail dans une raffinerie, Publication industrielle des machines et appareils les plus perfectionnés, Armengaud aîné, 1851

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance, Bruxelles : « Jean Adolphe Lequime, né le 23 Brumaire an XIII, fils de François Joseph Lequime, commis de Négociant, et d'Adrienne Françoise De Glimes, rue des Sols, section VII, n° 1275. Les témoins sont Pierre Van Dievoet, artiste [musicien], demeurant à Saint-Josse-ten-Noode, 23 ans, et Ferdinand-Marie Delvaux, peintre, âgé de 22 ans, rue d'Or. ». Concernant le témoin le peintre Ferdinand-Marie Delvaux, lire : Alain Jacobs, « Les dessins de Ferdinand-Marie Delvaux aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique : l'analyse de l'œuvre graphique du peintre et premier essai de catalogue raisonné », Bulletins des Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, 1992-1993/1, 41e et 42e années, p. 97-125. Concernant le témoin Pierre Van Dievoet, artiste musicien, né à Bruxelles le 29 septembre 1781, mort célibataire vers 1825, fils de Pierre-Jacques-Joseph Van Dievoet, négociant en lin et fabricant de cotonnettes, doyen de la Corporation des marchands de toile en gros en 1788 et franc-maçon membre de la Loge de "La constance de L'Union", demeurant Langeridderstraet, né le 17 mai 1748 et décédé en son domicile à Saint-Josse-ten-Noode le 21 novembre 1828 (acte de décès no 56 du 23 novembre) et d’Anne-Marie Meskens. Pierre Van Dievoet est cité notamment comme interprète de Mozart: Henri Vanhulst, Belgique, professeur à l'Université libre de Belgique, "La diffusion de la musique de Mozart à Bruxelles avant 1816", dans Mozart: les chemins de l'Europe : actes publiés par Brigitte Massin, p. 166: "Liste chronologique des œuvres de Mozart exécutées à Bruxelles lors de concerts (avant 1816) : 2 janvier 1804. Finale de la Flûte enchantée (Société des Amateurs de Musique), musique de Mozart; par Mlle Roelens, MM. Moris, Vandievoet (N. B. il s'agit de Pierre Van Dievoet), Dehoux et Drault.". Pierre Van Dievoet, "musicien, âgé de 30 ans, domicilié Section 8 -rue de la Madeleine 399- né à Bruxelles" est cité lors du recensement de 1812 (Antoine Massin, Bruxelles. Qui est qui en 1812, Bruxelles, 1997, tome II, p. 948. Voir aussi: Le Guide musical: revue internationale de la musique, volume 21: "Permets-moi, romance de Lamparelli, arrangée pour le violon avec variation et acc. d'un violon, alto et basse. À Anvers, au magasin de musique et d'instruments, chez Fridzeri. Gravé par P. Vandievoet…"
  2. Par arrêté ministériel (no 1566 du 9 mai 1849), il obtiendra la nationalité française. « M. Jean-Adolphe Lequime né le 23 brumaire an XIII (14 novembre 1804) à Bruxelles, raffineur de sucre, demeurant à Bouchain, arrondissement de Valenciennes (Nord) », Bulletin des lois de la République française, Xe série, tome troisième, Paris, Imprimerie nationale, octobre 1849, p. 740.
  3. Alex. Henne, Histoire de la ville de Bruxelles, Bruxelles : Librairie encyclopédique de Périchon, 1845, vol. 2, p. 416
  4. Louvain, 1829, Catalogue des livres de la Bibliothèque de l'Université de Liège, 1844, p. 378
  5. Pasinomie : collection des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux de Belgium, 1860, p. 227
  6. L. Vanderkindere, L’Université de Bruxelles, Notice historique faite à la demande du conseil d’administration, Bruxelles, P. Weissenburuch, imprimeur du Roi, 1881.
  7. De cette union naîtra le peintre Henri-Joseph Harpignies (1819-1916). Sur le séjour de ce dernier à Plagny, voir Jean-Louis Balleret, De Corot à Balthus, un siècle de grands peintres dans la Nièvre et le Morvan, ed. Cercle d'art, 1997, p. 68-86.
  8. Revue agricole, industrielle, historique & artistique, Société d’agriculture de l’arrondissement de Valenciennes, 1862. « La fabrique de MM. Harpignies, Blanquet et compagnie, à Famars, est celle qui a le plus fait pour les progrès de l’art ; c’est là qu’ont été essayés la filtration au gros noir, la clairçage et la cuite à la vapeur. C’est elle qui a servi de type aux nombreuses fabriques de l’arrondissement de Valenciennes. », Dictionnaire universel du commerce, de la banque et des manufactures, par M. Monbrion ; Paris, chez Delahays, 1850, p. 456. Voir aussi J. B. A. M. Jobard, Industrie française – Rapport sur l’exposition de 1839, Bruxelles, 1842, t. II, p. 53, 64 et 69
  9. Brevet de 15 ans, pris le 5 octobre 1846, par François Douay-Lesens, distillateur à Marly près Valenciennes (Nord) pour un procédé de fermentation vineuse ou alcoolique applicable à la betterave, Journal d’agriculture pratique, vol. 18, p. 40
  10. Paye, de l’Institut, De l’Alimentation publique. — La Betterave à Sucre. — Les Sucreries et Distilleries agricoles de la France, Revue des Deux mondes, 2e période, tome 12, 1857, p. 94-121 : « Les fabricants de sucre de Valenciennes forment entre eux une espèce de franc-maçonnerie très rare dans le monde industriel et très digne d’être signalée : ils sont tous amis les uns des autres, ils visitent réciproquement leurs usines et se communiquent avec un abandon absolu toutes les particularités de leur fabrication. Il s’ensuit une solidarité de progrès très remarquable. Ce n’est pas seulement entre eux que les manufacturiers valenciennois font preuve de cette honorable abnégation ; ils retendent aux étrangers de tous les pays. Aucun de leurs confrères n’est venu chez eux sans y rencontrer l’accueil le plus empressé, l’initiation la plus complète et la plus désintéressée à toutes leurs opérations. L’arrondissement de Valenciennes, qui, depuis l’année 1826, est véritablement la grande école des fabricants de sucre indigène, est aussi le plus grand producteur de sucre : la fabrication s’y est élevée en 1851 à 16 millions de kilos ; c’était alors le cinquième de la production totale de la France. Parmi les fabricants du Nord qui ont le plus contribué aux progrès de la sucrerie indigène, on cite MM. Blanquet de Famars, Harpignie-Delannoy de Crespin, Serret-Hamoir-Duquesne de Valenciennes, Marly et Wallers, Amédée Hamoir de Saultain, Gouvion-Deroy de Denain et Baillet de Condé, Grar de Valenciennes, Bernard de Lille, Dervaux, Tilloy, Lesens, Lefèbvre, etc. » (note no 19)
  11. Annuaire statistique du département du Nord, 1847, p. 412 ; Catalogue des brevets d’invention, Ministère de l’agriculture, 1847
  12. Francis Rémy, La 1re présidentielle dans le Valenciennois, La Voix du Nord, 21 février 2002.
  13. « Lequime, fabricant de sucre à Bauffe (…) » Hubert Watelet : Une industrialisation sans développement le bassin de Mons et le charbonnage du Grand-Hornu du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle, Faculté de philosophie et lettres, 1980, p. 354 ; « Dans le canton de Lens, une sucrerie est fondée à Bauffe vers 1836, sous la dénomination de Gossart et Cie ; elle est, en 1842, après celle de Boussu, la deuxième sucrerie en importance de l’arrondissement de Mons, employant 120 journaliers pour les travaux agricoles et 85 ouvriers dans l’usine. », La Belgique rurale du Moyen Âge à nos jours, Université de Bruxelles, 1985, p. 330.
  14. Sans doute celle qu’avaient fondée en 1825, MM. Dronsart et Fauville.
  15. « Dès 1838, M. Kuhlmann fit des tentatives dans le but de perfectionner cette opération, mais c’est seulement dix ans plus tard que M. Rousseau fit de nouveaux efforts dans ce sens et, aidé de MM. Cail et Lequime, il proposa un nouveau procédé dont les résultats sont des plus satisfaisants », P. Doré, Leçons de chimie élémentaire appliquées aux arts industriels, 1857, p. 296. Toutefois, le 4 avril 1850, les frères Rousseau cédèrent leurs droits au brevet d’invention de quinze ans pris le 17 août 1849, pour un procédé destiné à la fabrication du sucre à MM. Charles Schacher, négociant, Jean-François Cail, constructeur de machines, Adolphe Lequime, fabricant de sucre, Joseph Clerc raffineur, André-Jean-Joseph Périer, banquier. (Bulletin du Ministère de l’Agriculture et du Commerce, 1852, vol. 12, p. 5). Un long compte-rendu des applications du procédé Rousseau à la sucrerie de Boucheneuil, intitulé « Report on a memoir relative to the manufacture of sugar by M. Rousseau’s process » a été publié en Angleterre, dans la revue The Chemist, par MM. Thenard, Boussingault et Payen ; The Chemist : a monthly journal of chemical philosophy, and chemistry applied to the arts, manufactures, agriculture and medecine, par John and Charles Watt en 1851 Londres, W. and T. Piper, 23 Paternoster Row (pp. 120-123).
  16. Mémoires de l’Académie d’agriculture de France, 1850.
  17. L’Institut, journal universel des sciences no 863, 17 juillet 1850, p. 228 ; et Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, Paris, Bouchard-Huzard, 1851, vol. 50, p. 251
  18. M. Bouchardat, Répertoire de pharmacie, recueil pratique, 1851, p. 140-142
  19. Il s’agit de Maurice Harpignies (1820-1888), cousin germain du peintre paysagiste Henri Harpignies, tous deux neveux d’Adolphe Lequime.
  20. a et b Les Patrons du Second Empire, sous la direction de Ph. Jobert (Bourgogne), Paris, Picard, CNRS, 1991, p. 108-111
  21. Exposition universelle de 1855 : rapports du jury mixte international, p. 626
  22. J. M. Leniaud, Répertoires des architectes diocésains du XIXe siècle, éd. École des Chartes, 2005, p. 669. Le Musée de Nevers possède une très jolie aquarelle signée Harpignies représentant la maison et les bâtiments de la fabrique.
  23. « Il n’est pas de concours et d’expositions où le nom des éleveurs de la Nièvre ne retentisse avec éclat ; et cette année encore, soit au concours de Poissy, soit au concours régional d’Orléans, nous avons vu avec orgueil les premières récompenses accordées à ces hommes que la sympathie publique est si heureuse d’entourer de sa reconnaissance et de sa considération. Il me suffira de citer M. le comte de Bouillé, M. Alphonse Tiersonnier, M. Bellard, M. Lequime, qui, depuis quelques années, représentent si honorablement l’agriculture de la Nièvre dans des circonstances solennelles. », Conseil général de la Nièvre, Session extraordinaire du 10 avril 1861, p. 19. « Les annales des concours régionaux n’enregistrent-elles pas chaque année les succès des agriculteurs de la Nièvre, dont tout le département s’enorgueillit ? Cette année encore, au concours régional de Bourges, les noms populaires de MM. de Bouillé, Tiersonnier, Lequime, Pinet de Maupas, Benoist d’Azy, Doury… ont retenti avec éclat dans cette immense solennité. », Conseil général de la Nièvre, Session extraordinaire du 22 avril 1862, p. 25

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ph. Jobert (Bourgogne) (sous la direction de), Les Patrons du Second Empire, Paris : Picard, CNRS, 1991, p. 108-111

Articles connexes[modifier | modifier le code]